La nouvelle est tombée le 23 juillet 2024 : Patricia Bissa Énama est nommée à la tête de l’École normale supérieure de Yaoundé, en remplacement du professeur Annie Sylvie Wakata. Originaire de Dzeng dans le Nyong-et-So’o, Patricia Bissa Énama est professeure de littérature à l’université de Yaoundé I et ancienne secrétaire générale de l’université de Yaoundé II à Soa. Pour mémoire, l’École normale supérieure de Yaoundé (ENS) est une institution prestigieuse de formation des enseignants au Cameroun, créée en 1961, peu après l’indépendance du Cameroun. L’ENS de Yaoundé a pour mission principale de former des professeurs de lycée, des conseillers d’orientation et des inspecteurs de l’éducation nationale. L’école offre également des programmes de formation initiale et continue pour les enseignants avec des cursus de licence, de master et de doctorat.
Voilà donc un portefeuille bien garni que la professeure de littérature à l’université de Yaoundé I aura à sa charge. Passionnée de lecture et d’écriture, elle est surtout auteure de plusieurs ouvrages dont le plus connu est « Le secret de la famille », coécrit avec Nathalie Fontane Wacker en 2016. Elle a également édité « Absence, enquête et quête dans le roman francophone » en 2010. Elle est aussi présidente du jury des Étoiles de l’Édition et du concours littéraire national Jeunes Auteurs. Ne dit-on pas que pour diriger de grandes choses, il faut employer le bâton et la carotte ? Une expression qui définit bien la professeure Patricia Bissa Énama.
De par sa beauté, son éloquence et surtout la finesse qui la caractérise, elle a réussi à tisser sa toile dans un univers essentiellement patriarcal. Il faut l’avoir côtoyée pour ne pas oublier le sourire qui ne quitte jamais son visage, au point de vous faire oublier l’instant d’une minute que vous avez en face de vous une grande intellectuelle. Aussi maternelle que redoutable, la professeure Patricia Bissa Énama trouve très bien sa place à côté du Petit Robert, « influenceuse », car la jeune fille d’aujourd’hui a le droit de rêver en sachant qu’une femme est capable d’avoir un grand destin. Une maman comblée, une femme épanouie, une intellectuelle accomplie : voilà les lignes qui viennent s’ajouter au parcours brillant de celle qui désormais tiendra les rênes de l’École normale supérieure de Yaoundé. Permettez-moi de reprendre la phrase d’un autre porte-étendard du livre au Cameroun, monsieur Mballa Élenga Edmond VII : « Le Cameroun honore ceux qui honorent le Cameroun. »
