Mag-Afriksurseine-Mars-2024

L’AFRIQUE ET LA TRANSITION ECOLOGIQUE

afrique et ecologie

Par Michel Lobé Etamé

Journaliste Indépendant

Les catastrophes naturelles se multiplient dans le monde. L’Afrique n’échappe pas à ces calamités qui s’ajoutent à la pauvreté et à l’incertitude du lendemain. Pour inverser cette tendance qui se généralise, les conférences sur le climat se succèdent. Elles s’engagent à sortir des énergies fossiles (charbon et pétrole) responsables du dérèglement climatique en cours. Mais rien n’y fait. Faut-il penser que la COP28 qui se déroule actuellement à Dubaï, pays réputé pour ses gisements de pétrole, est une exception qui confirme la règle ? Wait and see. Les drames cataclysmiques frappent toutes les régions du monde. Les inégalités sociales dans les pays riches connaissent une courbe ascendante. Dans les pays pauvres, la dérèglementation climatique affecte les cultures par une sécheresse et des inondations qui se prolongent d’année en année.

Les conséquences sont nombreuses et ont un impact majeur sur le climat social, politique et économique. Dans ce contexte, les pays pauvres paient très cher la note salée du dérèglement climatique dont ils ne sont pas responsables. Le Sud Global est frappé de nouvelles pandémies et subit directement les caprices d’une nature que nous ne pouvons maîtriser. L’Afrique attend, à tort, les conclusions du sommet en cours de la COP28 sur la sortie progressive des énergies fossiles. Les intérêts égoïstes prendront le dessus sur les engagements pris lors de la COP21 de Paris qui n’est plus qu’un lointain souvenir.

Le monde suit avec une grande ferveur le fameux sommet de la COP28. Cette dernière, prendra-t-elle en compte la place du vivant qui est de plus en plus menacée  Le drame est patent. L’opposition entre l’écologie et le social est incontournable. Peut-on, à l’occasion, trouver le juste milieu ? Le vivant n’est pas la préoccupation première des gouvernants et des gourous de la finance qui privilégient leurs intérêts avant tout. Nous sommes donc loin du but recherché par ces sommets ennuyeux qui sont des sanctuaires financiers où des accords s’arrachent à minima. Le dérèglement climatique est bien là.

L’érosion des sols peut s’observer sur toute la planète où les frontières terrestres vont se redessiner. Et nous n’en sommes qu’au début des fragmentations de notre planète. N’est-ce pas une raison de changer de trajectoire ? Les premières victimes du dérèglement climatique sont sans aucun doute les pays les plus défavorisés où les canicules et les inondations affectent les cultures et la production de nouvelles énergies. La décarbonisation annoncée est un nœud gordien pour les économies fragiles qui veulent intégrer le cercle des producteurs industriels et qui ne sont pas en mesure de produire une énergie verte et vertueuse de l’environnement. L’Afrique, qui prend le train en marche pour son industrialisation, ne devra compter que sur elle-même. Elle doit prendre conscience des catastrophes naturelles courantes provoquées par les inondations, les tempêtes, les tremblements de terre, les sécheresses et le réchauffement climatique qui vont activement affecter sa croissance industrielle.

N’est-ce pas une double peine pour les pays pauvres ? Le monde occidental a pris des dispositions pour aider ses populations frappées par les catastrophes naturelles à travers des fonds d’assurances crédibles. Mais, qu’en est-il pour les populations des pays pauvres ? Le Soudan en guerre subit actuellement les pires inondations de son histoire. Les populations sont livrées à elles-mêmes. Ce scénario est amené à se répéter en Afrique où aucune disposition n’est prise dans une économie de survie. La COP28 accouchera d’une souris. Ayons le courage de le reconnaître et de ne rien attendre de ces messes des fossoyeurs de notre planète Terre.

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