Par Yana Bekima
Né le 22 avril 1974 à Kombo, un petit village situé dans l’arrondissement d’Assamba dans la région du Centre du Cameroun, Stanislas Ambela Ze entre au centre d’instruction et d’application de la police de Mutengené le 12 octobre 2001 après l’obtention du concours des gardiens de la paix en 2000. Il régule la circulation routière à Douala depuis 19 ans et ne ménage aucun effort pour satisfaire les automobilistes et les piétons pendant ses heures de service quelle que soit la météo. Il n’y a pas de doute, Stanislas Ambela Ze, est le policier le plus populaire du Cameroun depuis ces dernières années.
Il n’y a pas longtemps que ce policier affectueusement appelé Amot (mon type à moi, ma personne en langue Fang/Béti, a été promu inspecteur principal. Mais à l’opposé de certains de ses collègues qui s’endorment parfois sur leurs lauriers, il nous a été donné l’occasion de constater, lors de notre dernière visite à Douala, dans ce célèbre carrefour de Ndokoti, que l’illustre policier tient toujours la dragée haute face aux automobilistes indélicats. Il a su maîtriser les rouages de circulation routière mais aussi ses usagers qui lui obéissent au doigt et à l’œil.
Dévoué à sa tâche, il fait l’unanimité dans la ville.
De gardien de la paix à inspecteur de police principal, il faut le faire ! Stanislas Ambela Zé est aujourd’hui l’un des meilleurs régulateurs du trafic routier de la capitale économique camerounaise. Ce fonctionnaire de police, loin des bureaux administratifs a toujours privilégié le trafic routier.
Le quotidien de ce « médecin » de la route
Tous les matins, Stanislas Ambela Zé quitte son domicile pour se rendre à son lieu de travail habituel : Le carrefour Ndokoti. Toujours paré de ses équipements de travail : un casque de sécurité à large bord de couleur blanche sur sa tête et son uniforme de policier. Il arbore une chemisette bleu-ciel et un pantalon bleu-marine et des accessoires dont ils ne se séparent jamais pendant l’exercice de sa tâche. Son uniforme ne perd pas de son éclat, malgré son usage régulier.
Il dirige la circulation avec passion.
En esquissant des mouvements coordonnés et à intervalles de temps réguliers, Il rend la circulation fluide. Posté en plein carrefour, il attire l’attention des foules. Tête haute, épaule carrée, poitrine bombée, Amot fait le tour du rond-point Ndokoti en marquant des pas comme lors d’une parade militaire. Il va à gauche, à droite, est présent partout, comme un robot. Un, deux, trois pas, il est au milieu du carrefour. Il lève les deux mains, fait un signe de croix de sa paume de main pour stopper la circulation. Une fois les voitures immobilisées, le policier, fait un quart de tour, des Brasseries du Cameroun vers Matgenie. La main droite levée, d’un mouvement circulaire, il ordonne aux voitures de circuler. Comme un chef de file, il prend la tête de la marche avant de s’arrêter à quelques mètres et ouvre la voie aux automobilistes du côté des Brasseries. En un laps de temps, grâce à lui la circulation se décante. Fini les embouteillages qui duraient parfois des heures.
Son travail est également apprécié à l’international.
Le 13 mai 2023, il reçoit une distinction de la Central Intelligence Agency (C.I.A). « J’ai reçu une plaque de police, une médaille d’or et un badge de membre de la C.I.A. Ils sont venus me remettre cette distinction ici au carrefour Ndokoti. Je ne m’y attendais même pas ». De par sa personnalité et sa rigueur, Amot occupe une place de choix dans les cœurs des habitants de la capitale économique du Cameroun. « Amot, c’est le maître des situations. Il fait très bien son travail. Quand il est à Ndokoti, il n’y a pas d’embouteillage. Il a un talent que Dieu lui a donné. Je lui tire un coup de chapeau », témoigne un commerçant du marché Ndokoti.
En outre, un conducteur de moto-taxi, Faustin Foba pense que Amot devrait terminer sa carrière au poste de commissaire. « Je le connais depuis 1999. Pour moi, c’est le meilleur policier du Cameroun. Je l’apprécie beaucoup et je prie tous les jours pour qu’il soit commissaire. C’est mon souhait le plus cher ». Enfin, pour Senghor Tientcheu, Amot est « un monument ici à Ndokoti. Si tous les enfants le prennent pour modèle, on aura de bons policiers au Cameroun ». Vivement que sa carrière se termine en apothéose, car tout travail bien fait mérite la reconnaissance de la patrie. Chacun dans son domaine d’activité peut briller en donnant le meilleur de soi-même.
Un autre Cameroun est possible !