Mag-Afriksurseine-Mars-2024

LOM PANGAR ET SON IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DES RIVERAINS

Les multinationales qui investissent en Afrique doivent participer à l’effort collectif. Il n’est plus tolérable qu’elles continuent à polluer l’atmosphère sans être tenues responsables de leurs actions et des conséquences humanitaires passées et futures qu’elles engendrent directement ou indirectement. Il est donc urgent d’instaurer une justice sociale, comme le souligne la plainte déposée par la commission des élites de la haute Sanaga, dont les activités de Lom Pangar impactent négativement la vie des habitants locaux.

Dirigée par le père Sylvestre Olivier EVES, cette commission dénonce les agissements de Lom Pangar qui exacerbent la pauvreté dans la région, appelant l’État à assumer sa responsabilité dans ce désastre environnemental. Ces villages dépendent de la préservation de leur environnement naturel pour leur survie, car ils ne disposent pas de ressources financières leur permettant de vivre sans cet espace. Les industries qui cherchent à se développer doivent adopter des mesures respectueuses de l’environnement, investir dans les énergies renouvelables et renoncer aux ressources fossiles. Des mécanismes de compensation doivent être mis en place, et l’aide au développement doit être renforcée. De quoi s’agit-il ? C’est le père Sylvestre qui répond.

« La coopérative SYLAD (Synergie Locale d’Appui au Développement du Cameroun), dont le siège est situé à Kâ’a dans l’arrondissement de Nanga Eboko, regroupe des riverains de la Sanaga. Depuis 2015, nous subissons de nombreux impacts causés par le barrage de Lom Pangar. Tout d’abord, le débit du fleuve a augmenté, passant de 300 à 900 MW, et la durée des crues est passée de 3 à 7 mois. Cela signifie que pendant 7 mois sur 12, les activités telles que l’agriculture, la pêche et même la traversée du fleuve sont affectées. Nous avons donc contacté les autorités camerounaises, notamment les ministères de l’Eau et de l’Énergie, ainsi que celui de l’Environnement, pour attirer leur attention sur cette problématique.

Nous avons également sollicité différents bailleurs de fonds, tels que la Banque Européenne d’Investissement, l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Seule la Banque Mondiale a répondu à notre appel, et nous avons eu des échanges avec la BEI et l’AFD depuis 2022. Leur réponse encourageante nous a permis d’enregistrer une plainte, désormais traitée par le service de conformité. Celui-ci examine si les investisseurs ont pris en compte les impacts environnementaux lors du financement des programmes. En novembre dernier, une visite de terrain a été effectuée à Nanga Eboko, suivie de rencontres avec les populations locales les 16 et 17 avril derniers l’agence française de développement étaient là pour constater elle-même.

 

Les pécheurs ne peuvent plus exercer leur activité, les cultivateurs de cacao ont vu leur production diminuer, et les exploitants de sable rencontrent des difficultés pour travailler, car la Sanaga est inondée pendant 7 mois sur 12. Il est essentiel que le gouvernement encadre les investissements dans ce secteur pour protéger les intérêts des paysans. Bien que notre objectif ne soit pas de critiquer l’État camerounais, nous soulignons le fait qu’il n’a pas pris en compte la vie  de la population. Il y a quelque jour  la coopérative SYLAD a reçu une visite de terrain de l’AFD en réponse aux plaintes concernant les impacts négatifs du barrage en amont. Les villages riverains de la Sanaga subissent des perturbations sur 118 km, et la misère s’installe. Après la visite de la BEI en novembre 2023, C’est la seconde intervention des bailleurs de fonds. »

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1 réflexion sur “LOM PANGAR ET SON IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DES RIVERAINS”

  1. FOUDA OBARA Ghyslain Jérôme

    Les impacts ont été pris en compte pendant pour avoir lu ce rapport d’étude d’impact qui est disponible en ligne sur le site de la banque mondiale. Ce qui manque et qui cause un réel problème, c’est le suivi de la mise en œuvre des mesures telles que prévu par le rapport d’EIES et le PGES. Mais je pense pour ma part que cela est dû ressort de EDC qui est en charge du barrage. Et si les populations se plaignent comme le souligne le post, il est important d’interroger le processus de réalisation des études d’impact environnementaux au Cameroun. Car, visiblement les populations se rendent compte qu’elles n’ont pas été impliquées dans l’étude du moins leurs avis.
    Sur la zone aval pendant que j’étais en stage à EDC j’ai soulevé les mêmes problèmes sur la zone allant Edea en passant par Mouanko jusqu’à Mbiako les populations ont les mêmes cris. Il faut trouver un moyen pour accompagner ces populations.
    FOUDA OBARA Ghyslain Jérôme, Environnementaliste
    e-mail : ghyslainobara@gmail.com

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