Mag-Afriksurseine-Mars-2024

L’IMMIGRATION TROP DE DISCOURS IRRATIONNELS.

Je n’ai souvent pas souhaité aborder ce sujet, mais il est difficile de rester silencieux face à ce qui revient sans cesse dans les discours, sans jamais être expliqué en profondeur. Depuis la formation du nouveau gouvernement français, l’immigration est sur toutes les lèvres. On la condamne, on la débat, on projette des solutions, mais lorsqu’on parle de l’immigration, nos regards semblent ne se tourner que vers un seul continent : l’Afrique. Le livre de Robert Bourgi révèle une vérité amère : nos dirigeants semblent impuissants, les mains liées. Pourtant, il est possible de se libérer de ce joug, comme le Burkina Faso ou le Mali tentent de le faire aujourd’hui.

Et connaissant la fierté des Bambaras, je sais qu’ils ne se plieront pas facilement. Lorsque l’on évoque l’immigration africaine, il ne faut pas perdre de vue que chaque jour, les Africains sont témoins de leur richesse qui leur échappe. Ils voient les troncs d’arbres majestueux partir, le manganèse, le fer, le pétrole , le poisson, et les bétails, les bananes,  prendre la route vers les ports pour des contrées lointaines. Le cacao et le café qu’ils cultivent avec ardeur tout au long de l’année s’en vont eux aussi, laissant derrière eux des mains vides et des cœurs pleins d’espoir. Cette richesse qui s’envole chaque jour est la quête de ceux qui décident de partir.

Ils recherchent ces terres où ces biens sont transformés et valorisés, comme en Afrique du Sud, un pays où la population reste davantage, car les richesses y sont développées localement. Les Africains, depuis le XVe siècle, poursuivent cette richesse emportée loin de leurs terres. Ils sont aussi les héritiers des travailleurs esclaves, de ces hommes et femmes qui ont construit le monde avec leur sueur et leur sang, des bâtisseurs dont l’histoire est souvent oubliée. Partout, ils retrouvent les traces de cette histoire, les cicatrices des grandes guerres, les promesses non tenues. Il est important de reconnaître que l’Europe ne peut pas accueillir le monde entier. Nos jeunes doivent d’abord s’éduquer, prouver leur valeur sur place, avant de se lancer vers d’autres horizons.

Un immigré sans savoir, sans préparation, est un homme perdu, car il ne pourra être utile ni à lui-même, ni à son pays. L’acculturation l’attend, une perte de repères, un éloignement de ses racines. L’immigration ne devrait pas être une fuite désespérée, mais une quête de savoir, de compétences à ramener chez soi, pour enrichir ceux qui sont restés. Venir apprendre, grandir, puis revenir, voilà le vrai chemin de l’immigrant éclairé, celui qui ne cherche pas seulement à partir, mais à revenir, porteur de talent. Les footballeurs, les chanteurs, et les enseignants sont déjà des exemples typiques.

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