PAR STEVE BRASIER
La percée du football africain s’est révélée dans un quart de finale dépourvu des mondialistes, témoignant de la montée en puissance de la compétition sur le continent. Cette évolution est marquée par une concurrence accrue des nouveaux pays qui se distinguent. Plusieurs raisons sont expliquent cela. Tout d’abord, l’augmentation du nombre de participants a ouvert la voie à des nations footballistiques de moindre envergure pour s’affirmer. Une fois qualifiées, ces équipes se préparent avec sérieux pour rivaliser avec les grandes nations telles que le Sénégal, l’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Maroc et l’inévitable Cameroun.
Ainsi, chaque équipe, quelle que soit sa taille, entre dans la compétition en connaissance de cause afin d’éviter l’humiliation, comme en témoignent les performances honorables de pays comme la Guinée équatoriale, le Cap-Vert, l’Angola et même la Gambie. Ces développements sont apparus dès la compétition organisée au Cameroun en 2021. Elle fut aussi très relevée. Il est clair que cette tendance laisse présager qu’une équipe africaine remportera la Coupe du Monde dans les 20 prochaines années. L’édition à venir de la Coupe du Monde verra la participation de 9 pays africains sur les 48 nations représentées à travers le monde.
L’Afrique nourrit des ambitions et ne se contentera pas de faire acte de présence. Elle affrontera désormais toutes compétitions avec détermination. Je suis convaincu que tous les amateurs de sport dans le monde partagent cette vision. En effet, c’est au cours de la Coupe du Monde que l’on découvre le potentiel des équipes africaines, et une performance héroïque reste gravée dans les mémoires, à l’instar de celles de l’Algérie en 1982, du Maroc en 1986 et du Cameroun en 1990, sans oublier le Sénégal, le Nigeria, et le Ghana quelques années plus tard, avec le summum étant atteint par le Maroc l’année dernière. Il est donc envisageable que les Africains deviennent champions du jour au lendemain. Le football africain est passionnant car il est imprégné d’un instinct naturel. Aucune équipe africaine, dans l’histoire de la Coupe du Monde, n’a joué autrement que avec le cœur.
Les joueurs africains s’adonnent d’abord au plaisir du jeu, exploitant leur technique individuelle sans calcul ni stratégie. Les stratégies entrent en jeu seulement lorsqu’ils affrontent les grandes nations européennes ou sud-américaines. Cette approche spontanée du jeu est ce qui rend le football africain si attachant, car il incarne un espoir permanent. Les pays africains commencent déjà à se structurer dans leurs championnats pour limiter leur dépendance envers d’autres continents et pour exploiter les possibilités financières, comme cela se fait déjà en Asie. Belle perspective pour le football africain.
