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VALERI NEPOMNIACHI ANCIEN ENTRAINEUR DES LIONS EPOPEE 1990, ANECDOTES

VALERI NEPOMNIACHI

Il est difficile de replonger dans les souvenirs de la Coupe du Monde de 1990 sans que le nom de Valeri Nepomniachi   ne vienne immédiatement à l’esprit. Arrivé au Cameroun en 1989 pour prendre les rênes de l’équipe nationale après le départ de Claude le Roy  qui venait de remporte la coupe d’Afrique des nations en 1988,.Valeri Nepomniachi était un personnage relativement inconnu. Pourtant, il a brillamment mené l’équipe à travers les éliminatoires, malgré les difficultés rencontrées en Algérie à Annaba, où les Lions se sont retrouvés dans une poule redoutable avec le Sénégal et la Zambie, essuyant deux défaites consécutives.

Le Cameroun n’avait alors qu’une idée en tête : se débarrasser du sélectionneur russe dès son retour au Cameroun. Des tractations secrètes ont même été engagées pour contacter un entraîneur français, l’enjeu étant de taille parce qu’on préparait l’équipe nationale pour disputer le match d’ouverture en Italie contre l’Argentine de Maradona. Mais alors que les négociations étaient en cours, une fuite a révélé dans les journaux la possible destitution de Nepomniachi. Le ministre de l’époque, Joseph Fofé, soucieux de ne pas donner raison à la presse, a préféré démentir et maintenir Valeri en poste, tout en renforçant l’équipe avec l’arrivée de Jules Nyongha et Michel Kaham. Les choses sérieuses pouvaient reprendre. Le moment tant attendu est arrivé : la Coupe du Monde.

Un match historique s’annonce, avec deux équipes alignant des joueurs de talent. Du côté camerounais, des noms tels que le doyen Emmanuel Kundé, Thomas Nkono, le capitaine Tataw Stephen, les frères Biyick, Makanaky, Mbouh Emile, Louis Paul Mfedé, mais surtout l’indomptable Roger Milla, revenu sous le soutien du président Paul Biya. En face, l’Argentine compte des stars bien connues telles que Maradona, Valdano, Burruchaga, et d’autres encore. Le coup d’envoi est donné, et rapidement Mfedé donne le ton, galvanisant ses coéquipiers. Puis, à la 27e minute de la deuxième mi-temps, Oman s’élève dans un saut que Maradona qualifiera de surnaturel, marquant le premier but historique de la Coupe du Monde 1990. C’était le début de la gloire pour les Lions, guidés par leur entraîneur et sélectionneur russe.

La stratégie ingénieuse mise en place par l’entraîneur a permis aux Lions de décrocher une victoire remarquable, même à 9 contre 11. Si Emile avait passé le ballon à Roger Milla, ils auraient pu marquer un deuxième but. Néanmoins, Milla a impressionné au cours de ce match qu’il marquera  deux buts à chaque rencontre, lors du deuxième et du quatrième match. Le quart de finale contre l’Angleterre reste le moment le plus mémorable du tournoi. Tout cela est le fruit du travail de l’entraîneur russe, qui adopte une approche réservée à la manière russe. Il organise des matchs amicaux sans fanfare et évite les médias qui cherchent à scruter les équipes.

Taciturne, il parle rarement, et quand il le fait, ses mots sont choisis avec soin. Il déteste les interviews et préfère rester discret. C’est dans cette attitude qu’il a formé l’équipe des Lions de 1990. Aujourd’hui, à la retraite dans son pays, il reste passionné de football. C’est lui qui a donné le coup d’envoi du match amical entre le Cameroun et la Russie, démontrant ainsi que son amour pour le Cameroun reste intact.

Homme intègre, il a formé des défenseurs coriaces comme Ndip a Nkem, Ollé Ollé Bertin, Massing Benjamin, Jules Denis Onana. Cette compétition a été le point culminant de sa carrière, car Valeri Nepomniachi n’a pas eu une carrière de joueur prolongée en raison d’une blessure précoce, ce qui l’a poussé vers une reconversion dans la formation. Pendant son passage avec les Lions, plusieurs anecdotes circulent à son sujet. Par exemple, il autorisait un traducteur à communiquer avec les joueurs, même s’il comprenait et parlait français. Certains joueurs pensaient pouvoir parler librement en sa présence, croyant qu’il  ne comprenait pas. C’est ainsi qu’un joueur qui a remis en question le choix de l’entraîneur  en parlant en français devant lui a été écarté de l’équipe. Puisqu’il répondra à ce dernier en français.

Une autre anecdote raconte que le classement du match contre l’Argentine lui avait été imposé, mais il a agi selon son propre jugement. D’autre part, il est dit qu’il prenait des notes sur tout ce qu’il observait au Cameroun, partout où il allait, ainsi que  le comportement des joueurs camerounais. Lorsqu’on lui demandait pourquoi il le faisait,  il répondait que c’était pour ses souvenirs. Depuis son départ, le Cameroun a participé à six autres Coupes du Monde sans jamais dépasser le premier tour.

Après la Coupe du Monde, il est rentré chez lui et n’a plus jamais entraîné de club. On disait qu’il était un coopérant russe, payé par la Russie, en référence aux salaires modestes de l’époque dans l’ancienne Union soviétique. Personne n’a plus jamais mentionné son nom. Si ce n’était pour un match amical récent où les jeunes Lions, les yeux ébahis, le regardaient sans grande admiration, à l’exception de Song Bayanack qui connait sa valeur, on aurait probablement oublié son existence. Pourtant, il reste un exemple de discipline et de loyauté au sein de l’équipe nationale du Cameroun.

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