Mag-Afriksurseine-Mars-2024

CONFERENCE DU 15 SEPTEMBRE A L’HOTEL LE CONGRES DE PARIS : UNE SANTE EN PLUS

C’était la seconde conférence en l’espace de quelques mois portant sur les problématiques de santé en Afrique et dans le reste du monde, une conférence-débat organisée par Claire Ntolo à l’hôtel le Congrès, situé dans le prestigieux 16e arrondissement de Paris. Claire Ntolo se distingue désormais comme une femme de pensée et d’action, engagée dans la promotion d’un idéal pour l’Afrique, en particulier dans le domaine fondamental  de la santé.

Cette conférence a réuni d’éminentes personnalités issues du milieu médical, parmi lesquelles le professeur Kouayeb, économiste et universitaire, le docteur Elie Nkamgueu, le docteur Erika Obada, ainsi que le docteur Odile Wandji Teunkam, marraine de l’événement. La modération de cette rencontre a été assurée par Serges Ngounga et le docteur Hervé Kouamouo. C’est d’abord le docteur Erika Obada, néphrologue, qui a pris la parole. Elle a centré son intervention sur les nombreuses pathologies qui nécessitent l’intervention d’un spécialiste des reins.

Elle a souligné  l’importance capitale des reins dans le bon fonctionnement de notre organisme ; elle a rappelé que ceux-ci excrètent les toxines et les déchets métaboliques à travers l’urine, tout en restituant au sang les éléments indispensables à notre survie. Elle a insisté sur l’importance d’une alimentation saine pour préserver cet organe vital et a exhorté l’audience à pratiquer une surveillance régulière des fonctions rénales, car, comme dit l’adage  : « Mieux vaut prévenir que guérir ».

Le coût exorbitant de la dialyse, qu’elle a souligné, justifie pleinement son plaidoyer en faveur de la prévention, notamment en ce qui concerne la consommation excessive de certains aliments comme le sucre. Le professeur Nkouayeb, pour sa part, a abordé le thème de l’impact du cancer sur les populations défavorisées, en France et en Afrique, dans une étude comparée.

Il a commencé par pointer du doigt les disparités de financement dans nos systèmes de santé, en essayant de relater des anecdotes poignantes de patients hospitalisés durant des semaines sans jamais avoir pu consulter un médecin, certains en ayant même perdu la vie.

Selon lui, le salaire des médecins joue un rôle clé dans la dérive éthique qui gangrène nos hôpitaux. Il a déploré la dégradation du système de santé en Afrique, tout en rappelant qu’à la fin des années 90, on ambitionnait encore d’atteindre la santé pour tous à l’horizon 2000. Prenant l’exemple du Cameroun, pays qu’il connaît bien, il observe une tendance à tirer les compétences vers le bas, tout en admirant la résilience remarquable des Camerounais, qui, malgré tout, parviennent à survivre face à ces nombreuses épreuves. Le docteur Elie Nkamgueu, président du club Efficience, s’est penché sur le modèle de santé que l’Afrique devrait adopter. Il a dressé un constat frappant : la population africaine double tous les 25 ans.

En 1900, elle était de 100 millions d’habitants, et elle atteindra 2,5 milliards en 2024. Selon lui, il est impératif que les problèmes de santé soient résolus à l’échelle locale, sans dépendre des solutions extérieures. Il prône une organisation de la santé dans le secteur privé, en partenariat avec les pouvoirs publics, et propose une cotisation annuelle obligatoire pour tous les citoyens. Les fonds ainsi collectés permettraient de prendre en charge les soins des populations les plus démunies, de développer des industries pharmaceutiques locales et de construire des hôpitaux de proximité dans toutes les régions. Ses propositions, particulièrement pertinentes, visent à répondre aux défis auxquels fait face le continent africain en matière de santé.

Cette conférence s’inscrivait donc dans une réflexion plus large sur le modèle de financement que l’on souhaite pour l’Afrique, et à quel coût. Le docteur Nkamgueu a souligné la nécessité d’une gestion autonome des soins de santé, tout en déplorant le manque de volonté politique pour réguler et coordonner les systèmes de financement. Le système de santé africain, selon lui, reste trop faible par rapport aux besoins de la population, avec des prestations de services souvent inefficaces, en raison notamment d’une pénurie de personnel qualifié, tant en qualité qu’en quantité.

Il a également dénoncé la forte dépendance à l’assistance extérieure, l’élévation du taux de chômage et les inégalités au sein des sociétés africaines. Selon lui, l’obligation de cotiser est la première étape pour instaurer un système durable, à condition d’éviter toute politisation du processus. Les exposés, brillamment relayés en direct sur les réseaux sociaux par la promotrice Claire Ntolo, ont su capter l’attention des participants. La marraine de l’événement, le docteur Odile Wandji Teunkam, a chaleureusement remercié tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette rencontre, tout en soulignant la richesse des débats. Elle a encouragé les Africains à prendre leur destin en main, en développant des initiatives privées pour améliorer la santé publique, sans attendre trop des actions politiques.

De mon côté, j’ai tenu à féliciter chacun des intervenants pour la qualité magistrale de leurs exposés. Assister à un tel rassemblement, devant des intellectuels d’une telle envergure, était pour moi l’aboutissement d’un rêve, un rêve qui trouve écho dans une prophétie que j’ai faite il y a plus de quarante ans, lorsque l’on évoquait déjà ces questions de santé qui me tenaient tant à cœur.

Un des moments forts de la conférence a été l’intervention de Martial Bissog, un invité curieux et auteur du livre La France et Nous, véritable hymne à l’existence, où il rappelle à la communauté française que son avenir est inéluctablement lié à celui de l’Afrique. Martial Bissog, qui se présente également à la présidence du Cameroun, a toujours milité pour l’amélioration des conditions de vie des Camerounais, et plus largement, des Africains. Pour lui, une vision claire s’impose, notamment à l’aube des prochaines élections. Enfin, il convient de souligner la présence de nombreuses personnalités éminentes telles que Rose Tanekeu, Henriette W. présidente de la Mbamoise, ainsi que de nombreux étudiants sont venus assister à cette rencontre. La soirée s’est clôturée par un cocktail frugal, qui laisse  présager de futures étapes tout aussi prometteuses.

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