Mag-Afriksurseine-Mars-2024

TOURNEE DE SA MAJESTE MVEIMANI SOMBO AMBA CHEF SUPERIEUR DES SANAGA

Par Calvin Djouari
Sa Majesté  Mveimani Sombo Amba, chef supérieur des Sanaga,  a entrepris une visite importante dans les différents cantons de son unité de commandement. Une  visite au cours de laquelle il a été  chaleureusement accueilli. Il a directement abordé les inquiétudes des jeunes relatives à la vente de terrains, critiquant ceux qui pratiquent cette vente dans la région. « Nous avons hérité des terres, c’est d’ailleurs la seule richesse que nos parents nous ont laissé, on a décidé de nous débarrasser de cette richesse. On vend les terres à profusion… au village, il y a les jeunes, il y a les familles qui se sont spécialisées… leur profession c’est vendeur de terre. Nous avons abandonné le travail,  pour entrer dans la facilité, on vend les terres pour acheter des motos…  Est-ce que ça peut vous rapporter par rapport à ce que la terre représente. » Vendre la terre, le roi a non seulement condamné  cette pratique, mais a également encouragé une prise de conscience parmi ses pairs et sujets sur l’importance de préserver ces terres comme un héritage précieux pour les générations futures. Sur le plan formel, il s’agit aussi pour le chef d’une mise en garde qu’il a subtilement dissimulée.
chef supérieur des Sanaga
Face aux défis actuels tels que les changements climatiques, l’accroissement des inégalités, les injustices sociales et le repli sur soi, le roi a souligné l’importance évidente de conserver les terres héritées de nos ancêtres. Ces terres, a-t-il expliqué, sont notre véritable richesse, offrant les moyens de subsistance à travers l’agriculture, la chasse, et la pêche. L’appel du roi à l’action contre la vente irréfléchie de terrains résonne comme un défi majeur de notre temps, nécessitant une réponse urgente. Il insiste sur le fait que cette campagne de sensibilisation ne doit pas s’arrêter là, mais se développer en un mouvement plus large. Chacun de nous est concerné. En promouvant une vision commune pour l’avenir, le chef vise à unir les gens dans l’effort pour préserver et valoriser notre patrimoine naturel. Nous ajouterons qu’il reste une autre dénonciation à faire, celle de mettre  en garde la population contre les activités telles que la chasse excessive qui menacent la faune. Le bradage des terres.
chef supérieur des Sanaga
Cette pratique, adoptée par une large part de l’élite et des chefs traditionnels,  consistait à aliéner des terres vastes, surtout à  des montants minimes et  misérabilistes. Il a donc  sensibilisé ses pairs et les membres de la communauté à l’importance de préserver ces terres comme un héritage pour les générations futures. Face aux défis contemporains tels que le changement climatique, l’accroissement des inégalités, les injustices sociales, et le repli sur soi, il souligne l’importance vitale des terres léguées par nos ancêtres, non seulement comme refuge mais aussi comme ressources primordiales pour l’agriculture, la chasse, et la pêche. Le chef supérieur Sanga vient pour la première fois de mettre publiquement  en lumière une problématique sérieuse, souvent ignorée.
La cession des terres se présente comme l’un des défis majeurs de notre temps, elle nécessite  une action immédiate pour contrer les perspectives et les mentalités qui facilitent cette pratique. L’importance de cette tournée ne saurait être sous-estimée ; elle appelle à ne pas se limiter à une initiative ponctuelle mais à se développer en un mouvement plus vaste. Nous allons renchérir en demander de percer d’autres  problèmes de fond, comme  la chasse excessive qui menace la faune. Il n’y a plus de singes, d’éléphants, de buffles, dans nos contrées. Que des rats et quelques hérissons. En adoptant cette démarche, le chef offre une vision partagée de l’avenir que nous aspirons à construire ensemble. Cette tournée s’inscrit dans une démarche de collaboration et d’engagement collectif vers la réalisation d’un objectif commun.
Ce qui marque  ainsi le début d’un mouvement visant à préserver notre patrimoine naturel et culturel pour les futures générations.  La protection de l’environnement et des terres est au cœur de nos valeurs communautaires, valeurs que nous cherchons à promouvoir à travers nos écrits et notre quotidien. Cette démarche va au-delà de la simple conservation; elle vise à prévenir les problèmes psychologiques et l’anxiété liés à l’environnement chez les jeunes confrontés aux défis de la vie urbaine. Pour eux, l’agriculture, comme la culture du cacao, représente non seulement une source de revenu pour financer l’éducation des enfants, mais aussi un lien avec leur terre natale, menacée par des intérêts extérieurs qui n’œuvrent pas pour le bien-être de notre communauté.
J’ai observé de nombreux cas où des parents, ayant passé leur vie dans des villes comme Douala ou Yaoundé, choisissent de vendre leur propriété familiale une fois retournés au village, ignorant l’impact potentiel de cette décision sur leurs descendants. C’est un thème que j’ai exploré dans mon premier livre « Revoir Yangba » qui évoquait  la nécessité de préserver notre héritage foncier. Aujourd’hui, cette idée de conservation prend forme concrètement avec l’initiative du chef Mveimani Sombo, qui, à travers cette  visite entre dans l’histoire comme le premier à s’attaquer frontalement ce dure réalité. Il s’érige en gardien des terres ancestrales, et qui démontre  ainsi son engagement envers la protection de notre patrimoine. Nous devons soutenir avec dévouement le combat latent et  subtile que le chef entreprend, nous nourrissons  l’espoir qu’il soulèvera une question encore plus essentielle, telle que la déforestation. En effet, au fil de ses discours, il effleure à peine ce sujet, sans jamais y apposer la force de conviction qui lui est due.

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