Mag-Afriksurseine-Mars-2024

SIGNE K. CATHY LAURE (INTERVIEW)

Interview réalisée par Priscilya Manga

Bonjour  Cathy Laure et bienvenue sur Afriksurseine. Nous commençons ce jour une série d’interviews qui consiste à présenter à nos lecteurs l’équipe qui  animera notre plate forme  internet. Vous êtes la toute première invitée de cette série et nous vous remercions  du temps que vous avez daigné nous accorder.  La première question que nous aimerions  vous poser est celle de savoir :

Qui est Cathy Laure ?

Avant de commencer, j’aimerais vous remercier de m’avoir choisie en toute liberté comme première intervenante dans cette série d’interviews qui commence au sein de notre plate-forme. Vous comprenez l’énorme responsabilité qui tombe sur mes épaules. Lorsqu’on a la primeur dans un événement, on se doit de donner le bon exemple, je ne pense pas faire ici une interview modèle, mais j’essaierai de faire de mon mieux pour ne pas décevoir nos lecteurs déjà assez nombreux. Alors pour répondre à votre question, je suis une Française d’origine camerounaise.

Je suis dans la quarantaine, j’ai grandi au Cameroun où j’ai fait mes études primaires et secondaires avant de m’envoler pour la France où j’ai poursuivi mes études supérieures à l’université de Bordeaux, puis à Rouen où j’ai achevé ma formation à l’institut IRCOF de Rouen comme  ingénieure chimiste et physicochimiste que j’ai complétée par une formation en import-export. A présent, je travaille dans un groupe pharmaceutique au sein du service relation internationale sur un poste ou je dois faire appel à mon expérience scientifique dans mes échanges avec plusieurs services tout en gérant un portefeuille de clients internationaux B2B.

Je suis de confession religieuse chrétienne. Je suis en couple. Je suis une personne très discrète dans la vie. Voilà pour ce qui est de ma biographie. Pour ma bibliographie, j’ai lu comme tous les élèves les livres qui étaient au programme du collège comme « le dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo, puis après, j’ai découvert la littérature noire américaine avec Toni Morrison qui excelle dans l’art de décrire et raconter les histoires les plus tristes avec un humour décadent, et la poétesse Maya Angelou. J’apprécie aussi les livres de Paulo Coello, Franck Kafka et la jeune écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie et Mary Higgins Clark.

Quelle est votre plus grande fierté ?

Je n’en ai pas une, mais plusieurs. D’abord mes parents qui m’ont communiqué certaines valeurs ; mes frères et sœurs qui ont beaucoup fait pour moi dans mon cheminement par leur encouragement constant. Et plus personnellement d’avoir achevé mes études et d’avoir réussi à acquérir une culture pour la conduite de ma vie ; c’est très important de l’avoir avant de se lancer dans la recherche obsessionnelle du matériel.

A quoi ressemble une journée dans la vie de Cathy Laure ?

Une journée chez moi, c’est un programme bien établi, c’est une course à la montre. Dès le  réveil le matin, tout commence par la  prière, je me prépare pour le boulot, qui commence à 9h pour terminer à 17h30 ; c’est le long retour dans la lecture ou le repos – repas, long moment d’échanges avec mon chéri sur les événements de la journée, partage d’avis et de conseils – puis grande cuisine et ménage si nous sommes le samedi, sans oublier les courses , sorties diverses selon le programme, la télé prend une part importante parce qu’il faut toujours suivre l’actualité.

Racontez-nous votre première ovation publique.

Ma première Ovation a eu lieu lors de la remise des tableaux d’honneur en classe de 5eme en fin d’année devant les parents et la foule d’élèves. J’étais très émue. Ensuite Le BEPC, nous étions une vingtaine à l’avoir obtenu cette année-là au collège. Ce fut, une année, incroyable et important dans ma vie parce que c’est  l’année qui m’a permis de clarifier mes ambitions ; il me rendait responsable et plus que jamais engagé dans le travail. Le résultat faisait la une dans le quartier et c’était un moment de grande sympathie tout autour de moi.

Quelle est votre plus grande peur ?

Ma plus grande peur est de ne pas réaliser certains projets qui me tiennent à cœur, mais que je ne dévoilerai pas ici pour cause de discrétion. Toutefois je ne cultive pas la peur, dans le contexte où je me trouve, on ne se décourage jamais, on fait tout pour tenir le cap, pour ne pas sombrer dans la dépression, avec  l’occident il faut  être en harmonie avec soi-même et regarder tout droit son chemin. Tomber cela peut arriver,  mais toujours se relever. La peur on le laisse d’abord dans notre sac à la maison ahahahhahaha.

Racontez-nous votre première altercation avec les forces de l’ordre ?

C’était un soir, on rentrait d’acheter de quoi manger, on a failli nous faire rafler, et je ne me suis pas laissé faire, j’ai dû aboyer pour ne pas être amené. Il ne faut pas oublier que les policiers sont des personnes comme nous, il faut les respecter comme tout le monde, mais quand il y a des abus, il faut savoir défendre sa dignité, sinon tu te retrouves broyer par ceux-là qui sont censés te protéger.

Quel est votre top 5 livresque ?

L’œil le plus bleu (Toni Morrison), Beloved (Toni Morrison ), Ville cruelle de (Mongo beti), L’alchimiste (Gaston Bachelard), Guerre et Paix (Tolstoï), le prophète(Khalil Gibran), il y a beaucoup d’autres livres que je peux conseiller la lecture, comme les livres des sud-américains comme Garçia, Jorge Amado, Emil Ajar, Dany Laferrière, ce sont des auteurs qui méritent d’être lus par tout jeune qui veut se cultiver.

Quel est votre livre de chevet ?

La bible.

Quels sont vos projets futurs ?

Comme je l’ai dit plus haut, je suis de nature très discrète. Mais en indice, j’ai plusieurs projets d’entrepreneuriat en cours et un projet porté vers le social. Vous le saurez au moment venu.

Vous avez récemment publié un article à la jeunesse en tant que grande relève de génération sur notre site Afriksurseine, au regard des multiples déviances juvéniles que l’on observe sur les réseaux, pensez—vous réellement que ces derniers sont à la hauteur des enjeux socio-économiques actuels ? Quel conseil pouvez-vous prodiguer à l’un d’eux ?

Si j’ai écrit cet article, c’est parce que je fus jeune, et leur avenir me préoccupe. Les perspectives des jeunes comme vous le dites, semblent fortement influencées par les déviances des réseaux. Par ces réseaux, les jeunes construisent  une dynamique de passivité, et de résignation, pourtant les réseaux sont un outil fabriqué pour la recherche du savoir. Les jeunes devraient voir les réseaux sous cet angle-là. Il y a d’autres inquiétudes, que vous n’avez pas mentionnées comme les départs ; on constate que très souvent, l’avenir des jeunes se projette vers l’extérieur. Or, ils sont dans l’obligation de projeter l’avenir à l’intérieur de leur pays ; moi, j’ai connu une jeunesse laborieuse ; on travaillait un peu de tout, il m’est arrivé de me livrer à l’agriculture qui nous a beaucoup aidés avec mes frères, j’ai cette nostalgie, la paysannerie m’a nourrie parce que c’est là qu’on faisait l’agriculture et l’élevage producteur de valeur. Je ne demande pas qu’on renvoie les jeunes dans la jungle, mais c’est une stratégie de survie avant que les reformes n’arrivent. L’état doit aider les jeunes en développant chaque région, ceci empêcherait ceux-ci  de grossir les bidonvilles ou d’autres déviances les attend.

Et chaque année, la population ne cesse de se rajeunir. C’est pourquoi ils ne doivent  pas se désengager. Les jeunes sont la force d’une nation. Il est impératif d’entendre par jeune tous ceux qui ont entre 16 et 30 ans. Or, dans nos pays, il y a ceux qui ont 40 ans et qui sont encore soutenus par leurs parents, ils n’y sont pour rien ; c’est le système qui les bloque. Ces derniers peuvent encore être considérés comme des jeunes. Ils ont devant eux un combat difficile avec la vie, un chemin jalonné d’obstacles, et les réseaux en font partie. Les jeunes sont talentueux et créatifs, vous n’avez qu’à voir comment ils sont primés et distingués dans l’art, je veux parler du  sport et  de la musique, etc. Le conseil que je peux donner à un jeune, est de compter sur lui-même, nous sommes dans un monde individualiste, nous avons l’impression qu’il faille  trouver son propre capital, et le capital humain est son premier ressort pour des ambitions. De sortir de la maison même et de marcher tous les jours jusqu’à ce qu’il trouve  ce qu’il doit faire.

 

 

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