Mag-Afriksurseine-Mars-2024

POUR UNE FRANCE RESTAUREE ET RESPECTEE EN AFRIQUE

Par le  Dr Roger Dieudonné Mvogo

« Pour une France restaurée et respectée en Afrique sur les traces d’un   passé aux réalisations difficiles d’altération ».

À travers « Lumières d’Afrique pour la France : perceptions sur les sentiments anti-français et les activités de la France en Afrique, Esquisse de solutions », titre de l’ouvrage qui vient de paraître aux Editions Semences au Cameroun, une France restaurée et respectée en Afrique sur les traces d’un  passé aux réalisations difficiles d’altération est encore possible. Pour le Dr Roger Dieudonné Mvogo, son auteur, Ph.D en Histoire des Relations Internationales, cette perception  n’est pas une vue de l’esprit, mais une conviction réaliste adossée sous diverses conditions. De profondes crises socio-politiques et économiques ont provoqué la déchéance de la France à partir des pays du Sahel. Celle-ci menace de progresser partout ailleurs sur le continent si rien n’est fait.

La France vient de faire vibrer les cœurs du monde entier à l’occasion des 33èmes Jeux Olympiques achevés avec succès à Paris le 26 Août 2024, en dépit des critiques organisationnelles compréhensibles. Sa légendaire hospitalité et sa convivialité n’ont pas fait défaut. Dans la même perspective, l’ouvrage participe des diverses initiatives encourageantes dont la France a vivement besoin pour redorer le blason d’une diplomatie et d’une présence en Afrique encore crédibles. Les précédentes ne semblent pas suffisantes jusque-là. Il faut par exemple réparer ce spectacle ahurissant offert par la démocratie française durant la période des élections européennes et législatives de juillet 2024. Des images et des discours forts servis à l’Assemblée nationale au cours de la période, hantent encore les esprits.

La longue attente et la toute récente nomination d’un premier ministre, Michel Barnier, « Pis-aller » pour certains et « incontournable » pour d’autres, confirme quelque peu des errements d’une démocratie profondément divisée, essoufflée, par conséquent loin de surpasser les modèles africains en dépit de leur intemporalité dans la consolidation. L’expérimentation de la nouvelle cohabitation qui en a découlé, peuvent aussi davantage éloigner les acteurs du processus de cicatrisation politique des blessures des trois précédentes cohabitations. L’immigration « clandestine », « choisie » ou de « recasement », reste pour beaucoup d’observateurs un véritable serpent de mer, un facteur à la fois de ruptures et de permanences non négligeables.

Ces quelques aspects sont autant de signes d’un malaise socio-politique aux effets boomerang que couvent des « sentiments anti-français » gérés jusque-là plus politiquement qu’avec le cœur et l’esprit. De nouveaux indices révélés par l’auteur, montrent que ce fléau n’a jamais été perçu avec la même passion ou indifférence suivant les cas, par chaque génération du fait des capacités de contextualisation. Celles-ci ne sauraient également être les mêmes d’une époque à l’autre. Pour l’auteur, même si leurs causes ont très souvent été attribuées aux politiques et gouvernements qui se sont succédés à l’Elysée depuis la Ière République, il n’en demeure pas moins que ces sentiments rapprochés aux activités de la France depuis son ancien empire colonial, restent des réalités visibles aussi bien en France qu’en Afrique.

Ce ne sont pas des imaginaires construits comme l’ont sous-estimé certains auteurs et autres chercheurs. Le fait parfois d’une difficile cohabitation et réconciliation des principaux leaders politiques qui a caractérisé l’évolution de la démocratie française n’a pourtant de cesse, dès les années 1990, suscité admiration dans la plupart de ses anciennes colonies en Afrique. Malgré la détente qui a suivi la nomination d’un nouveau gouvernement, l’espoir d’une cohabitation au bilan satisfaisant, demeure grand et légitime. La droite a démontré son léger essoufflement face à un Rassemblement National (RN) en regain de confiance dans sa marche de refondation de la démocratie consensuelle et authentique en France.

Si les relents de nationalismes en progression en Afrique n’augurent pas des jours meilleurs à la diplomatie française, le riche passé au moins ne saurait être omis dans toute velléité de rupture totale ou partielle de la coopération. Des indices qui ont attesté une part de responsabilité des acteurs endogènes dans le bilan généralement mitigé de certaines activités de la France en Afrique, à travers notamment des projets de modernisation des administrations publiques et de développement infrastructurel dans divers pays partenaires, méritent d’être connus. Ne serait-ce qu’à partir de ces indices, lune rupture sans possibilité de liquider ce passé aussi lointain représenterait une énorme perte pour toutes les parties, mais surtout au détriment des Africains.

Le nouvel ordre en construction dans les relations internationales africaines et les mains largement tendues des pays asiatiques, âprement disputées par les Africains au rythme des sommets économiques Russie-Afrique, Chine-Afrique et Etats-Unis-Afrique sans interruption, est également une opportunité pour la France, surtout de nouveaux investissements. En montrant également que les griefs qui entachent la coopération France-Afrique, manifestés activement ou passivement en Afrique et même sur le sol français sont  liés aux sentiments anti-français, notamment l’exploitation abusive des ressources naturelles et minières africaines sans impact bien visible sur le développement des pays africains fournisseurs desdites ressources, des nombreuses violations des droits et libertés autour de la question de l’immigration  « clandestine », « économique », « choisie » ou de « recasement », l’engagement partielle de la France à la lutte contre le terrorisme en Afrique et bien d’autres faits révélateurs dignes d’intérêts, débouchent sur des suggestions pertinentes.

Celles-ci font de cet ouvrage un véritable outil pratique d’aide et d’orientation de cette incontournable nouvelle coopération Afrique-France. À travers des bâtisseurs de la politique africaine de la France comme le général de Gaulle, Jacques Foccart le « sapeur-pompier », François Mitterrand le « sphinx », Jacques Chirac « l’ami de l’Afrique », des legs historiques sont d’une grande inspiration pour les jeunes générations de décideurs Français, hommes d’affaires et même des diplomates. En lieu et place des obédiences magico-religieuses, de l’homosexualité, etc., radicalement rejetées du fait du non-respect dû aux traditions africaines et aux autres valeurs sociales plus humanisantes et moins humiliantes ou contraignantes, les pistes de l’auteur montrent que la présence de la France en Afrique a toujours mieux à offrir à l’Afrique pour reconquérir sa notoriété et son honorabilité. Dans le cas contraire, toutes formes de pressions aggraveraient les sentiments de rejet son encontre.

L’ouvrage apporte et améliore avec de nouvelles perceptions sur les véritables fondements de ces sentiments aggravés par certaines activités de la France aussi bien en Afrique que sur son propre sol. D’autres clichés ont montré que la ruse et l’indifférence de certains pays africains vis-à-vis de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), du Tchad, du Sénégal, de la Guinée Conakry et du Gabon, y compris la France, ne peuvent freiner le vent des relents de nationalismes et la permanence des régimes politico-militaires et « anti-démocratiques » qui souffle depuis plus de trois décennies sur la démocratie occidentale en Afrique. Ce sont des entraves négligeables. L’Afrique qui a la détermination de   conduire elle-même son destin, ne saurait le faire sans une nouvelle forme de coopération avec la France, soutient l’auteur.

Certains clichés inédits du passé restent fort émouvants et ont un caractère inaltérable. La bravoure des Français, attachée au « Coq français » a d’autres symboliques et interprétations en Afrique tout comme l’apport des « talents d’Afrique » dont les cœurs battent toujours pour la France et son rayonnement, mais cette fois avec un souci pour des rétributions plus honorables et en faveur des acteurs et leurs ayants-droits. Par un langage simple, diplomatique parfois et à travers de nombreuses sources inédites, l’auteur a réussi à montrer à travers les solutions qu’il suggère, que la France peut toujours reconquérir les cœurs et rehausser sa cote d’amour auprès des Africains, y compris ceux jugés et classés comme les plus « belliqueux » et « ingrats ».  De l’écho qui parvient déjà des différents médias et plateformes le clin d’œil à l’endroit du RN, plus précisément à Madame Marine Le Pen, députée Française à l’Union Européenne semble découler d’une révélation divine.

Il est temps de passer la main pour une gouvernance féminine en France, non sans reconnaître les mérites dus à la politique d’ouverture sincère à l’Afrique entamée par le président Emmanuel Macro. À l’analyse de l’approche holistique de l’auteur, qui ouvre sur un appel l’endroit de la France pour une contribution plus efficace à l’œuvre de construction du nouvel ordre dans les relations internationales africaines, non dans l’attitude paternaliste surannée, mais sur des bases et des perspectives de rapports « gagnant-gagnant », cet ouvrage est sans doute l’un des plus précieux gestes diplomatiques de l’Afrique en l’honneur de la France à l’aube du 3ème millénaire. Il n’est pas seulement à lire, mais surtout à mettre en pratique par les Français de tous bords et même les Africains pourquoi pas ?   Pour acheter le livre, appeler au numéro suivant. 00 237 657 22 49 24

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