Mag-Afriksurseine-Mars-2024

MAMAN, LE MOT MAGIQUE QUI SOIGNE TOUS LES MAUX

Par Priscilya MANGA

Ces êtres extraordinaires qui rendent le monde moins hideux.

« Toutes mes  félicitations Madame, vous attendez un heureux évènement ».

Le début d’une deuxième vie. L’amour inconditionnel d’une mère. Un sourire, des larmes, des cris de joie, ou encore des louanges et parfois de la peur, de l’incertitude, voire du rejet ; sont là quelques réactions que l’on observe souvent chez celles qui portent la vie.  Ces dernières diffèrent en fonction du vécu de chacune d’elles. Nous avons le cas classique de la femme mariée qui, a  préparé minutieusement l’arrivée du bébé, est épanouie dans son foyer, dans sa vie professionnelle et qui n’attend que les 9 prochains mois avec impatience pour être parfaitement comblée.

Leyla K., maman de 3 magnifiques enfants, se confie :

 « Je vis littéralement mon rêve d’enfant. J’ai fait les études de mes rêves, j’ai obtenu le travail de mes rêves, je me suis mariée à l’homme de mes rêves, et j’ai eu les enfants de mes rêves. […] Oui, je suis consciente d’être une petite privilégiée de la vie et que ce n’est pas le cas de bon nombre de femmes à qui d’ailleurs j’envoie toutes mes ondes positives. […] Cependant mon plus grand accomplissement dans la vie, est d’être devenue maman. Mes enfants sont ma plus grande fierté ». Apprendre que les 9 prochains mois, feront de soi une maman, n’est pas toujours synonyme de quiétude et d’enthousiasme.

Il arrive parfois, que la future maman, soit trop jeune pour endosser cette lourde responsabilité et se voit être abandonnée par le géniteur. Un double traumatisme auquel elle doit faire face devant le désarroi et la déception de sa famille.  C’est le cas de Laurelle, 19 ans, qui a accepté témoigner sur le sujet : « A l’époque j’entretenais une relation amoureuse avec mon premier copain. Je croyais qu’il m’aimait vraiment et je lui faisais confiance. Puis un jour, c’est arrivé. C’est d’ailleurs lui qui m’a rendue femme après avoir attendu pendant deux longues années. Quelques semaines après l’acte sexuel, je me sentais différente. Je n’allais pas bien et de plus, je n’avais pas vu mes menstrues ce mois-là. Avisée, je suis allée faire les examens toute seule et c’était positif : j’avais une grossesse de deux semaines à seulement 17 ans. Si mon père ne m’a pas tuée ce jour-là c’est grâce à ma mère.

Maman m’a toujours soutenue malgré sa profonde déception, elle a tout géré. Elle m’a défendue et ce, même contre mon père. Aujourd’hui je suis devenue la mère porteuse de ma propre fille. Son grand-père me demande d’accoucher un autre enfant dans mon foyer. Juste pour vous dire qu’Inaya a littéralement changé ma vie. Je suis certes jeune mais j’ai accouché ma meilleure amie et je souhaiterais être comme ma mère avec ma fille.» Voilà bien des cas totalement opposés mais qui ont pour point commun l’amour, l’amour inconditionnel d’une maman pour son ou ses enfants(s).  Un amour que souhaite connaître cette catégorie de femmes qui malgré leur désir ardent, leurs efforts conjugués pendant des années, leurs incessantes prières, leurs interminables traitements médicaux, n’arrivent pas ou ne pourront jamais le connaître naturellement.

Devenir maman plus qu’une envie, mon combat ! 

Tout en désirant garder l’anonymat, l’une d’elles a bien voulu témoigner en ces termes : « Mon mari et moi, totalisons 10 ans de mariage et pourtant je n’ai toujours pas d’enfants. Nous nous sommes rapprochés des plus grands médecins, qui nous ont assuré que nous n’avons aucun problème mais le résultat reste le même. J’ai eu à concevoir 2 fois et elles se sont soldées par des fausses couches. J’ai fait une grande dépression au point où j’ai voulu me faire du mal et partir. Mais heureusement que j’ai pour ange gardien, mon mari. Il m’a toujours soutenue ce Monsieur. Jamais il ne m’a reprochée le fait de ne pas pouvoir le rendre père. Aujourd’hui nous nous sommes beaucoup plus rapprochés de DIEU et il y a quelques années nous avons commencé à envisager l’option adoptive qui nous a permis d’avoir la plus belle fille au monde, Malia.

Même si cela ne nous a pas empêché d’essayer encore et encore. Et finalement notre le Très-Haut a récompensé notre persévérance en nous donnant des jumeaux qui ont 5ans aujourd’hui. Si je peux donner un conseil à une consœur qui se reconnaît dans mon histoire, garde la foi, tout peut changer en 24 heures ! ». Un témoignage poignant qui ne laissera indifférente plus d’une personne. Ce sont là des mots remplis de chagrin, d’abnégation mais surtout d’espoir. De l’espoir pour ces petits anges qui à l’aurore de leurs vies sont déjà confrontés à la cruauté de ce monde : l’abandon, la perte de leurs parents. Ces petits êtres qui sont en demande d’amour, d’affection, qui ont juste besoin d’appartenir à une famille. Quoi de plus normal que ça ? Avoir un papa, une maman, des frères et sœurs avec qui grandir. Cette normalité est le paradis pour un(e) orphelin(e). Cependant l’orphelinat est le meilleur endroit pour un enfant non désiré par rapport aux latrines ou encore à un dépotoir. A défaut de pouvoir donner  un avenir à ces êtres innocents, il serait judicieux de leur offrir la possibilité d’être désirés par de meilleures familles.

 Le cœur d’une mère, un océan de secrets.

Aujourd’hui mariée et mère de 4 enfants, Madame B. nous confesse ceci : «  Je n’avais 16 ans lorsque j’ai été violée par mon oncle. Après le décès de mon père, son frère nous avait mis à la porte afin de récupérer les biens de mon père sans rien donner à ma mère. Un jour il était venu à la maison et j’étais toute seule. Il avait profité de moi. Ce jour-là j’avais tout perdu. TOUT ! Je l’ai dit à ma mère, la pauvre qui était déjà malade après le choc suite au départ de mon père, a fait un AVC. Par la grâce de DIEU, elle est restée avec nous mais étant condamnée à l’état presque végétatif. Le violeur a été rejeté par la famille et est mort des années après sa forfaiture.

Quant à l’enfant je ne voulais pas le garder mais je ne voulais non plus avorter étant donné que c’est un péché. Avec le soutien de ma mère et du reste de ma famille, j’ai mené à terme cette grossesse, mais lors de l’accouchement, lorsque la sage femme m’a tendu l’enfant, je n’ai pas voulu le prendre dans mes bras. Je sais juste que c’est un garçon. Aujourd’hui il a 29 ans et bien sûr qu’il m’arrive de penser à lui mais je n’ai jamais souhaité le rencontrer. Je pense que c’est mieux qu’il ‘e connaisse pas son histoire. C’est mieux pour lui. Après cette douloureuse histoire, je suis devenue maman à nouveau et pour compenser le fait qu’il ne soit pas avec moi, je m’efforce d’aider n’importe quel enfant autour de moi surtout les jeunes de sa tranche d’âge. Ma plus grande crainte de maman est que l’une de mes filles s’amourache de son frère. Je n’ai pas encore eu le courage de leur dire la vérité. Il n’y a que mon mari qui est dans la confidence pour me moment.» A cela, Jean-Philippe, étudiant finissant en ingénierie a voulu lui aussi rendre hommage à sa maman en ces termes :

« Je suis ce que je suis grâce à une seule femme : ma mère ! Mon père nous a abandonné lorsque j’avais 5 ans. Maman a dû se battre en vendant des beignets au bord de la route pour me scolariser. Je l’aidais du mieux que je pouvais mais elle m’avait dit que la meilleure façon de l’aider était d’être toujours premier dans tout ce que je ferai dans la vie. Les choses n’ont pas toujours été facile mais je ne me souviens pas d’une seule fois où maman ne m’a pas tendu la main. Elle ne m’a jamais dit qu’elle ne pouvait pas. Elle trouvait toujours un moyen de régler le problème. Lorsque j’étais un peu plus grand, j’ai cessé de lui parler de mes problèmes car c’était à moi de régler les siens. Aujourd’hui je suis fier de ma mère demain, c’est elle qui recevra son diplôme d’ingénieure, pas moi. Maman guérit presque tous mes maux ! ».

Des témoignages bouleversants qui malgré leur différence tant sur le vécu de leurs auteures que leur acuité émotionnelle, convergent vers le même mot « amour ». L’amour dans la peau d’une mère, peut prendre plusieurs formes. Il pousse celle-ci à se surpasser, se sacrifier, se dépouiller elle-même par et pour l’amour de ses enfants. Tout comme il peut aussi l’amener à se séparer de sa chair pour son bien. Certes le mot « maman », peut être synonyme du mot « amour », car salvateur de certains maux il est, mais fondateur des plus saillants il est aussi. Une pensée spéciale et pieuse à toutes celles qui en voulant donner la vie, l’ont perdues.

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