Avant la colonisation des peuples, la guerre est une constante dans la vie des hommes. Dans ce temps très ancien, les Baboutés furent un peuple de guerriers. Ils vivaient en communauté bien organisée, sauf rarissime exception, ils sont chaque fois en état d’alerte d’aller à un front. Ils l’ont intégré comme une culture, une discipline de vie qui fait la fierté du combattant au sein de sa communauté. On choisit ceux qui seront destinés à la guerre lors de la circoncision, le plus souvent les garçons qui n’ont pas pleuré au cours de cette séance. Le fils peut aussi remplacer le père qui fut soldat, ou alors si on des pommettes saillantes, et un gros sexes. Cet état de guerre inhérent à leur communauté a pour objectif, de rechercher un pouvoir commun afin de dominer une autre tribu qui les tiendra en tout respect.
Ils sont grands, minces, un regard perçant, une voix sèche. Les Baboutés ont élevé l’esprit de guerre en vertu cardinale. Parce que le premier des pouvoirs régaliens de l’état reste la sécurité et la défense. Pour eux la guerre est symbole d’unité et ciment de l’harmonie, c’est par là que vient l’ origine des liens interindividuelles et inter claniques, le renforcement des liens fraternels ; on se sent appartenir à des hommes d’une même mère. Beaucoup d’autres peuples les appelaient en renfort, dans l’antiquité, il est dit qu’ils avaient assuré la garde de pharaon. L’Egypte étant noir, lorsqu’on naissait chez les Baboutés, on savait qu’on finirait dans une armée traditionnelle ou moderne. Parmi eux, il y a des grands stratèges comme un certain Wuiri, Mvé et beaucoup d’autres membres de la chefferie de Nguila et de Yangba. Les Baboutés font la guerre régulièrement contre les Peuls qu’on trouve au nord du Cameroun, et contre les Tikars.
La guerre est menée à coups de poings, mais aussi avec des lances, des flèches, et des pièges. Elle est un phénomène complexe où entrent en compte, de nombreux éléments hétérogènes. Au début de chaque guerre, les Baboutés font des percées fracassantes, ils récupèrent des esclaves. Un combat dure généralement trois heures. Puis, on laisse la possibilité à l’ennemi de battre en retraite. Certains peuples sont très aguerris à l’instar des tikars. Ce sont eux qui donnent régulièrement du fil à retordre au dispositif tactique des vutés puisqu’ils sont très nombreux. Pendant la deuxième guerre mondiale, le contingent français qui livre la bataille de Bir Hakeim au nord de l’Afrique, passe par le Tchad. Dans ce convois est constitué en majeur parti de Babouté raflé à Yaoundé dans le quartier coron et à Essos, un dimanche après la messe. on avait invité spécialement les hommes âgés de 18 à 35 ans. A la fin de la messe les militaires ont barricadé la cathédrale, et toutes églises désignés spécialement.
D’autres seront recrutés à Tibati et à Nanga et boko. Dans cette sélection, les Baboutés sont visés ; les livres d’histoire indiquent que c’est un peuple qui connait la guerre. Les tikars étaient très un peuple redoutables devant les Vutés, ils se sont toujours butés à chaque fois sur les verrous posés par les troupes des Vutés. Ils ont eu des raclées devant les Baboutés. Les Baboutés sont un peu comme les gardes suisses, expert dans le mercenariat de guerre. Ils ont des secrets dans la guerre comme l’Israël. Ce n’est pas n’importe quel peuple qui peut s’aventurer devant les tikars, ils sont très puissants à cette époque et très aguerris et possèdent un vaste territoire, ils sont aussi très riches matériellement. Ceux qui s’attaquaient aux tikars étaient devraient être plus forts ou plus nombreux. Mais à la guerre, ce n’est pas le nombre qui compte, mais la tactique et la stratégie. Et les Baboutés ont la palme d’or dans ce domaine, je donnerai quelques moyens par la suite.
D’abord Ils y allaient courageusement, et s’ils tombaient un camarade survivant venait annoncer la nouvelle pour la consolation, l’ingrate mission de visiter les familles de guerriers qui n’étaient pas revenus, de chercher à leur donner la consolation, et leur dire l’amère consolation du récit de la vie. Les Vutés ont continuellement lutté avec les tikars, habituellement les tikar font la guerre qui frise la barbarie, ils sont généralement cruels pendant la guerre. Les Baboutés connaissaient l’air du temps, ménageait l’imagination. Il y a dans la guerre le paysage. Elle se déroule dans la savane et dans la forêt, ou dans le village lorsqu’on est surpris par l’ennemi. Les pièges sont tendus, la meilleure tactique, ce sont les tranchées, ce que les colons ont triché pour l’appliquer à la Première Guerre mondiale. Il y a eu les tranchés à Yangba jusque dans les années 70 avant d’être recouvert par l’érosion. ils sont aussi forts pour lutter dans les paysages déprimants. Ils vivent dans les huttes, il y a certaines femmes qui les accompagnent. On peut voir sous le soleil ardent ces hommes grisonnants ou chauve, harassés, noirs de poussières ou de boue, qui chantent et marchent avec une allure entrainante, c’est le même spectacle sur toutes les routes, ce sont des temps tragiques qui fixe, il meurt au combat, mais avec l’ardeur d’un mourant qu’on envoie à l’adresse portée en première, les dernières reliques sont dans la ville.
Les causes des guerres sont nombreuses.
On lutte généralement pour obtenir des terres, ou pour avoir l’ouverture à l’eau. Ils reconnaissent par des bornes naturelles très souvent des fleuves ou des montagnes. Le surpeuplement fait aussi l’objet des guerres et surtout pour arracher des femmes d’une contrée, réserve de création. Ils se réfèrent au cosmos, cette vision cosmique s’applique toujours lorsque les Baboutés veulent effectuer un long voyage. Quand le temps est propice, ils vont en guerre, si on n’attaque pas, on sera attaqué ; avant la guerre, on envoie des espions, qui se passent pour des vendeurs ou des bergers. Quand la bataille commence, la fatigue s’en va comme par miracle, grâce à l’expérience qu’ils ont eu dans les guerres précédentes. C’est le grand chasseur qui conduit les opérations, la tactique du lion, au moment où la bagarre se déroule, une garde surveille les quatre coins pour parer à toute éventualité.
La tactique du singe, il y a une sentinelle au sommet d’un arbre qui tient un oiseau, si celui-ci est lâché les troupes stationnées à une certaine distance se positionnent avec des flèches. On fait la guerre pour conserver sa vie et son corps. C’est une époque où on ne renonce jamais à faire la guerre, C’est la guerre qui sanctifie l’homme plus il y a la guerre, plus ils ont la terre. Ils font la guerre parce qu’elle entretient et ranime les énergies des chefs qui les dirigent. Le combattant est respecté et estimé parce qu’il est l’instrument nécessaire de cette pérennité de l’élan vital de l’élite et du peuple. Quant à l’ennemi fait esclave, il est traité avec beaucoup d’égard parce qu’on peut être dans la même situation. Lorsqu’ils gagnent une guerre, il ne traite pas les autres ennemis, mais la seule chose qu’ils imposent, c’est la langue. Tous les combattants ont des amulettes sur le corps, il y a par exemple Gânê qui bagarre avec trois adversaires, on est prêt de l’achever, mais il finit par prononcer un mot « îyii me koûmêmiye « oui ! est-ce moi qui se meurt ? » en ce moment, il se dédouble, les coups qu’il appliquent en ce moment sont mortels, une incantation magique, les chefs détiennent ce pouvoir.
Après la guerre, il y a le prestige d’une victoire, les Baboutés ne sont pas cruels contrairement au Tikar. Quand ils sont faits prisonnier, leur évasion est sensationnelle, il suffit de te dire : » Eh toi ! Regarde là-bas » si tu le fais, tu ne le revois plus lorsque tu te re retournes. Je ne peux pas livrer le secret ici. D’autres fois tu passes devant le guerrier sans le voir alors qu’il te distingue. En ce moment il ne faut pas tirer sur l’ennemi. Sinon ta puissance s’évapore. Tu peux après lui conter tout ce qu’il a fait. Après la guerre, il faut rechercher la paix. C’est ainsi que des alliances ont été signées par des pactes entre les Baboutés et les tikars. Les peuples ont été créés par la violence la guerre et la paix sont des concepts indissociables. La plupart des peuples du Cameroun ont fait la guerre pour conquérir des terres.
Le combattant va au combat, quand l’ennemi est neutralisé, il n’a vocation qu’à parler de paix. La paix est un combat, comme la vie en est un, si la paix n’est jamais définitivement assurée, elle pourrait être toujours menacée. Aujourd’hui les Vutés vivent comme s’ils n’avaient jamais fait de guerre, parce qu’ils ont toujours recherchés des solutions pacifiques correspondantes. C’est un peuple de paix. Il y en eux le fantasme d’une paix irénique qui implique définitivement le calme, l’harmonie, le bonheur. La terre dont dispose les Baboutés n’a jamais été un paradis, il y a eu en tout temps de l’ antagonisme qui fait partie de la nature de l’homme de sa relation avec autrui comme des rapports entre les sociétés humaines pour les rendre moins visqueuses.
(PS. On a souvent distingué les Vutés des Baboutés, l’un des mots serait le pluriel de l’autre, je n’ai pas souhaité appliqué cette grammaire.)