Les brimades et les tourments des filles nouvellement arrivées en occident sont retentissants. Leur souffrance est quasi-quotidienne. Une souffrance venue d’Afrique et orchestrée par leur parent en l’occurrence leur propre maman. Elles vivent une situation infernale. Parmi les mamans de ces filles, il y a celles qui ont besoin d’un suivi psychologique.
De la Suisse en Italie, en passant par la France et la Belgique, l’Allemagne ou l’Espagne, les ressortissantes africaines, avant d’affronter les difficultés du pays d’accueil ont leur première adversaire : leur mère ou leur sœur restée au terroir. Il suffit d’annoncer à sa famille qu’on vient d’entrer en Europe, c’est fini, les problèmes tombent dès le lendemain. On vous balance une kyrielle de doléances. Le premier conseil donné par les mamans et les sœurs, est de se battre. Bats-toi !
Il s’agit d’un conseil qui consiste de tout faire pour réussir, surtout se prostituer. Malgré leur prédisposition à travailler durement pour réussir leur vie, il leur est demandé d’anticiper la réussite. Ils sont secoués de jour comme de nuit, une fille arrive ce matin en Italie, elle réside encore dans un campo.
Elle a l’enthousiasme de faire quelques photos et d’envoyer à sa famille. C’est un prétexte de la maman pour justifier ses doléances parce qu’elle estime que sa fille a déjà une meilleure condition de vie. Des fausses ordonnances, des faux projets. Et quand l’aventurière dit qu’elle n’a encore rien… La mère ne tarde pas à lancer des injures des humiliations. Elle se verse dans la colère avec des propos tels que « celles qui achètent des voitures ou qui construisent des maisons ici font comment ? Tu n’as pas la possibilité de faire comme les autres ? Regarde celle-là qui venait d’arriver en France… Elle a déjà deux restaurants, tu sais ce qu’elle est venue construire ici comme maison ? Beaucoup de filles ici se sont séparé de leur famille un an après l’arrivée. Le harcèlement était terrifiant. Le téléphone sonnait sans repos. Par la suite ce sont les malédictions qui suivront, les faits de sorcelleries, les calomnies de toute sorte, les empoisonnements.
Une vie aisée se reconnaît de loin, de face, de profil, et l’apparence somptueuse d’un Benguiste peut volontiers tromper ceux du terroir qui ont le regard sur leur frère et sœur, vivant en occident.
Quand on est africaine, à moins d’avoir séjourné ici pour des vacances, il est difficile d’imaginer les épreuves journalières d’une Benguiste. Souvent, l’Africaine ressemble à tout sauf à une femme. Pourtant, assise dans le métro, en étroite robe moulée, une tignasse blonde, et lisse, des yeux noirs, rieurs par moment, bouche fraîche, une voie bien modulée, silhouette fine, tout ceci donne l’impression qu’elle tient parce qu’elle est debout. Pourtant, elle a déjà fait deux à trois jours sans dormir de façon raisonnable, Bien qu’elles soient souvent affables et souriantes, c’est une atmosphère de convivialité trompeuse. Elle va de métro en métro à la recherche d’une rencontre hypothétique. Le transport urbain a augmenté et avant cela, il coûtait déjà très cher. L’inflation dans l’alimentation est galopante, le loyer est fort. A quel saint se vouer ? On est là et assume.
Les mamans qui demandent à leurs enfants de se prostituer, sont-elles conscientes des dangers qu’elle coure la nuit comme de jour dans ses locaux fermés ? Pourtant, celle-ci a longtemps marché pour arriver à ce stade parvient à envoyer tous les mois environ 200 mille francs. Pour la maman, ce n’est rien, des maladies sur maladies, des plans inventés continus de s’établir. S’y ajoutent les tantes et les petites sœurs, chacune avec son lot de problèmes. Les femmes doivent courir derrière leur document, dans leurs maisons dépourvues de système sanitaire approprié, vivant à 6 dans les chambres, véritable poubelle à ragots, elles se chamaillent toute la nuit. Et sans papiers, les voisins ne tardent pas à faire appel à la police. Les conditions des Africaines en occident ne sont pas faciles, et son amélioration n’est pas pour demain. Les hommes ne sont pas en reste, il est dit qu’il crée une promiscuité insupportable dans les édifices abandonnés qu’ils ont convertis en un véritable dépotoir. D’ici là les femmes changeront de maison, et partout où elles iront, les moustiques les poursuivront, comme ils le sont toujours, sur orbite.