Être président de la République est un grand défi. Ce défi est encore plus relevé lorsqu’on est militaire. C’est une rencontre avec les épreuves qui demandent des solutions souvent dans le temps, d’autres sur le champ. Pour cela, il faut être préparé, intellectuellement, moralement à la limite spirituellement. Il faut faire appel à des sages, pour avoir de bons conseils et des dieux qui t’aideront à prendre de bonnes décisions. C’est une épreuve de courage et de détermination. Il n’est pas possible comme chez un écrivain de venir romancer ; diriger un pays n’est pas une œuvre romanesque. C’est programmer son destin connaissant les dangers. On n’est pas président pour apprendre ou écrire des fictions. On est président pour mettre à exécution le destin d’un pays, c’est-à-dire le destin des hommes. Ce n’est donc pas facile. Ces taches ne sont pas dévolues à certains hommes qui ne sont pas exigeants envers eux-mêmes ou envers les autres. Être exigeant envers soi-même ici par exemple, c’est rester éveillé toute la nuit pour attendre les nouvelles du front. C’est dormir entre 2h et 4h du matin pour accompagner une décision et se réveiller à 8h du matin et faire un tour pour féliciter ses camarades dans une grande bataille qu’ils viennent de remporter. C’est dormir tard tout juste parce qu’on creuse dans son tréfonds ce que notre esprit peut faire jaillir et nous permettre de rester sur le cap.
La congestion, la mesure, la diplomatie, les pièges et souvent la dissidence sont permanents. Il ne faut rien lâcher. Lorsque, je vois le jeune président Burkinabé donner de son énergie, de son courage, pour sauver son pays, je rends hommage à la jeunesse africaine peut faire des choses. Il faut du courage dans ce pays qu’est le Burkinabé qui n’a produit toujours que des hommes forts depuis son indépendance. Il faut dire qu’il entre dans la lignée des héros au vu de ce qu’il entreprend chaque jour pour son pays qui tombait. Nous sommes africains, nous pouvons être fiers du Burkina comme nous étions fier du capitaine Sankara, cette terre des hommes intègres, où des grands hommes y séjournent comme l’historien Joseph Kizerbo. Le Burkina est une terre de liberté et de fraternité, j’y étais. Je les ai vécues. C’est un pays où on a le sens de ce qui est grand et de ce qui est beau. C’est une terre qui a le sens du devoir. C’est une terre où l’on a le respect de la communauté humaine, je veux dire de l’hospitalité. C’est une terre où les gens savent dire non quand ce n’est pas juste. Le président Traoré a cette culture, une culture de l’autorité, un militaire qui va au front pourtant, il risque tous les dangers, c’est un grand homme d’Etat. Voilà un président, un nationaliste. Il sait pourquoi on devient président. Dans ses gestes comme dans ses propos, ce président a fait montre d’une autre sorte d’appétit pour le travail. Il agit comme les grands hommes de guerre de son temps. D’ailleurs, c’est quoi un grand homme de guerre, quand on sait que ce sont les Africains qui sont morts dans les grandes guerres. Il y a cette permanence de la communication qui crée une symbiose avec son peuple. Voilà la route qui est tracée, de l’élite à imaginer et à rêver d’une société nouvelle, ses rêves et non ceux des autres. Nous devons le soutenir.