Stéphane songeait à être footballeur, c’était son plus grand rêve. Mais avant cela, il avait fait d’autres formations comme l’hôtellerie. C’est ainsi qu’il partageait son temps entre le foot et l’hôtel Akwa palace et l’hôtel la Falaise à Douala. Il était présenté comme un employé infatigable. On disait que c’est l’homme du « Décor signé » qui reproduit le gout imaginaire du client. Il maitrise l’art culinaire dès les premiers instants. Le service se fait avec élégances et les menus ont de la tonalité. Invité plusieurs fois dans les radios pour parler des ses prouesses dans la cuisine africaine, Stephane n’a pas manqué de dire qu’il est l’Eto’o Fils de la cuisine camerounaise. Mais, son rêve de footballeur prenait le dessus ; à chaque fois, il scrutait les informations pour mettre son projet en veilleuse malgré son boulot d’hôtelier. A toute heure de la journée ou de la nuit, il recherchait et attendait des opportunités. Et chaque mercredi ou samedi à Barça, Etoo marquait un but. Son rêve grandissait ; à plusieurs reprises, il a pris son sac, mais c’est à la gare qu’on l’a sans cesse ramené à la maison. Mais il n’a jamais renoncé, il attendait son heure, disait-il en poursuivant ses activités d’hôtelier.
Et un jour un ami qu’il avait perdu de vue, refait surface, celui-ci est du côté de la Guinée-Équatoriale. Ce dernier a trouvé un club pour Stéphane. à l’annonce de la nouvelle Stephane O. fera 48 heures sans sommeil. Enfin, son heure a sonné. Stéphane range son sac, une semaine après, il prend son vol direction Malabo. Mais son atterrissage coïncide avec le rafle des camerounais qui s’y déroule. On le cache dans un plafond. Stephane profite pour mieux s’en dormir. Il dort et s’oublie pendant 72 heures pendant que les démarches se poursuivent pour obtenir sa licence. Ses amis lui avaient la promesse « tu vas jouer en première division ». Stéphane a été attendu à l’aéroport comme un petit professionnel qui vient du Cameroun. le président du club et l’entraîneur de l’équipe sont allés le chercher. Ceux furent d’abord surpris par la corpulence de l’homme qu’ils trouvaient assez chétif pour un championnat d’envergure. Mais ce n’est pas la corpulence qui fait le joueur. Stéphane est un homme qui s’exprime bien il connait tous les discours sur le football. Tout cela rassure.
Une fois descendu de son lieu d’habitation du premier jour, on l’amène sur un stade. La famille sportive de son club est dans l’euphorie, le joueur camerounais tant à attendu est enfin arrivé. Mais seulement, il y a deux ans que Stéphane O. ne joue plus au foot, il n’a que des souvenirs. Il essaie de manipuler le ballon de ses deux pieds et cela ne convainc pas, mais on lui donne une chance. Toutes les formalités sont faites et pour le premier match, son entraîneur décide de le mettre à 20 minutes de la fin d’un match alors que son équipe est menée par un but à contre zéro. On donne la mission à Stéphane d’égaliser et de marquer un but pour offrir la victoire, c’est une mission et la mission est commandée on lui demande un résultat positif.
La boisson est au frais pour fêter on attend une victoire. Stéphane entre sur le stade timidement. la première balle qu’il reçoit est catastrophique, il tente un dribble, tourne sur lui-même, on arrache le ballon entre ses pieds, ce perte de balle provoque un second but. A présent ce n’est plus un but qu’il doit égaliser mais c’est deux buts. Stéphane bénéficie d’un coup franc, il tire dans le décor à 10 m loin du premier poteau, on remarque qu’il est lourd, à chaque tacle, il se couche et se tortille, son contrôle de balle est lent. La fin du match survient Stéphane a touché pendant les 20 mn 4 fois le ballon, le reste de temps il l’a passé à courir. Au vestiaire, l’entraîneur lui demande s’il n’a pas un autre métier. Sa réponse ne se fait attendre, « hôtelier », dit-il. Et bien voilà ça tombe bien mon petit, voilà ce qui te convient actuellement, le président du club a un hôtel, ne perdons pas de temps rentrons et tu portes ta blouse.
Stéphane prend son nouveau boulot à cœur, il fait les mets du Cameroun dont il est le spécialiste ; un touriste brésilien est de passage en Guinée Equatoriale, le plat que vient de lui concocté Stéphane est exquis, il demande à voir, celui qui l’a fait, on lui présente Stéphane, le touriste jaillit ! Mon vieux » je t’amène au brésil, je te confie à des amis qui ont des grands restaurants bar, hôtel. Le billet est acheté, à peine six mois, voilà Stéphane au Brésil. Un mois de boulot, il a un problème de langue, mais comme tout bon camerounais, il s’adapte le voilà, incontournable dans le restaurant de l’hôtel qui l’emploie, le propriétaire décide de l’envoyer à l’école supérieure d’hôtellerie sans doute pour être Maître d’hôtel, lui offre un nouveau cadre dans le domaine.
L’ancien footballeur dit grandement apprécier cette opportunité qui l’amène à exporter l’art culinaire africain dans le continent Sud américain, cela fait partie d’une dynamique qui va participer au développement de bons rapports avec les autres institutions hôtelières. C’est avec fierté, dit-il, avant que sa formation ne finisse qu’il s’exerce au Brésil. Ainsi va la vie, tout le reste est philosophie. Nous voici l’incertitude tissée à la certitude gagnée, avec non seulement ce qu’on désire mais ce qu’on peut faire, comme le sens de l’orientation. Il faut un immense courage à la vie et une grande détermination pour rompre la monotonie de certaines soirées très studieuses. Ainsi va la vie, dans cette tranquille paysage bucolique et lointain, l’homme souvent cultive des jardins, cette fois secret.