PAR MARTIAL GAIUS, INGENIEUR DES MINES
L’Afrique porte sur son dos, un grand sac contenant de mines. Les mines qui les extraient ? les hommes habitants dans les régions qui la contiennent ont-ils la mine sur les visages ? On entend par contenu local l’ensemble des mécanismes qui permettent le développement du tissu industriel et commercial local, ainsi que des compétences nationales, à partir de toute la chaîne de valeur de l’industrie minière. Le respect du contenu local serait donc la pierre angulaire du développement dans le secteur des industries extractives de chaque pays tant il prône le transfert de technologies, la valorisation de la ressource locale et le développement socioéconomique au sein de la population autour du site d’un projet minier quelconque.
Cependant, on remarque dans beaucoup de pays du sud où les activités minières se sont développées ces dernières décennies qu’aucune élite ne s’est formée pour être à même de développer un projet de sorte qu’on ne puisse plus faire appel à une expertise étrangère, car il faut le dire, les ressources minérales africaines sont aux mains des puissances étrangères, et ce, pour des raisons que nous connaissons bien : la géoéconomie et la géostratégie. Après avoir effectué ce diagnostic alarmant, on est donc amené à se poser la question suivante : quel est le problème ? Bien évidemment, quel est le problème ?
Qu’est-ce qui empêche aux ingénieurs des mines africains de pouvoir être en mesure de développer nos industries minières. Bien entendu, les causes sont multiples : le refus d’actualisation des connaissances et des compétences au sein de l’élite africaine qui les rend moins compétitifs à plusieurs égards ; le transfert des technologies non assuré par les puissances étrangères qui veulent maintenir leur hégémonie ; le caractère amorphe des politiques qui ne rend pas les choses faciles. Une fois que j’ai identifié ces causes qui s’étendent à l’échelle du continent, j’ai quelques propositions à faire : Proposition 1 : assurer une formation de qualité aux ingénieurs des mines africains. Dans beaucoup de pays, les écoles de mines ne sont pas suffisamment fournies en termes de matériels et l’accès aux stages est d’une opacité indescriptible. Les étudiants sont donc plongés dans des théories qui parfois n’ont rien à voir avec la réalité. La politique minière n’est donc pas clairement établie. Proposition 2 : Définir une politique minière qui avantage le pays.
La politique minière est l’ensemble des lignes directrices qui décrivent de façon claire le développement des activités minières dans un pays. Elle permet aux pays de profiter pleinement des retombées économiques et sociales liées à l’exploitation de leurs ressources. Proposition 3 : Bannir la corruption gangrène nos sociétés africaines. Elle favorise la surexploitation de nos ressources et leur sous-évaluation de la part des investisseurs étrangers. Proposition 4 : pratiquer l’espionnage industriel Le Japon doit son développement économique à l’espionnage industriel. Cela consiste à subtilement copier les procédés et méthodes utilisées par des entreprises pointues afin de favoriser le développement de notre secteur minier, car les industries modernes dépendent des ressources minières.