Quel bonheur de visiter ce marché communautaire qui est à carrefour de la vie. Tout près de Barbes, le fief des africains, un marché en plein air et à ciel ouvert, qui a résisté au passage du temps, et le temps est toujours de la partie, énorme marché où se vendent toutes les marchandises qui viennent de l’Afrique. Prune, poisson sec, légume, ici, il y a toujours eu des mouvements, grâce à certains marchands ambulants qui courent toute la journée, fuyant les policiers, leur cargaison à la main. Ils ont des sentinelles postés qui leur font signe de leur arrivée. Il n y a pas de spécialité, on vend tout selon les besoins des africains, pour aller faire des achats dans les boutiques et dans les galeries. La marche semble toute désignée, une banque postale est contiguë à la première boutique, le 18ème est comme un quartier de douala, pareil au camp Yabassi de mon enfance.
Des policiers qui sont là, soit en civil, soit en tenue et qui vous regardent dans vos mouvements. Que de Noirs. Le 18e est le quartier au sein duquel j’ai eu le contact avec la vie africaine pour la première fois. La bière coule à flots, Quelle histoire se cache derrière ce lieu ? Il s’agit d’un marché, l’un des plus grands marchés de son temps instauré au cœur de la ville de paris par les premiers camerounais qui venaient discuter le soir dans les années 60. Les chinois venaient leur proposer des marchandises à bas prix. C’est comme ça que les choses ont démarré, ce quartier était un quartier chic, je ne sais pas si on peut encore tenir ce langage, toujours est-il qu’il est le marché le plus visité de Paris. Cette place marchande bien battit dans une aire qui s’étend sur 20 mille mètres carrés. Les boutiques s’égrènent le long d’un boulevard et fini par une embouchure de train qui s’ouvre au marché, il y a des bistrots étroits, il y a de modestes restaurants très spacieux, certains bars ont une vocation multiple, à Paris, il y a Saint Denis le stade, le parc des princes, Vincennes, la gare du nord mais il y a surtout le 18ème.
Dans le 18ème, il y a la sortie du métro 4 avec sa gueule ouverte. Plus d’une dizaine de femmes, des flowers à la main, qui prospectent chaque passant, plus ou moins jeune, en vue de lui proposer des services de beauté. A l’entrée du marché, il y a des studios de beauté et des salons de coiffure et des Ongleries ultramodernes. Paris est une ville où les femmes se soucient beaucoup de leur beauté. Quasiment méconnue, il y a quelques années, l’Onglerie est devenue la passion des femmes ; cette activité a pris de l’ampleur au gré de la demande dans une ville de paris effervescente. Malgré l’ambiance constante qui caractérise ce marché du 18 ème, il y la passion des coiffeuses pour le travail bien fait. c’est un marché où on décèle des, il y en a pour tous les goûts. Le service sollicité détermine le coût pour devenir belle.
Les prix des services varient selon qu’il s’agit, de pédicure ou de manucure. La beauté des femmes parisiennes se marque d’abord sur la manière, elle présente ses ongles. Les ongles donnent une sensation de sérénité et apporte une certaine sensualité. Quittons les ongles et revenons au marché avec ces mamis touchées par le maquillage dont la plus jeune est dans les 65 ans et qui tiennent à vendre leur prune avant la tombée de la nuit tout en défiant les policiers à la course. Certaines ont les enjambées des filles de 25 ans surtout quand dans sa course elle sait que son arrestation peut lui faire perdre 5 mille euros d’amendes. Vous la verrez se redresser comme une sprinteuse d’une finale olympique et disparaître dans la crue. C’est aussi dans ce marché que les femmes vident leur querelle, les bières prises de temps en temps, échauffent les esprits avant d’aller retrouver les chambres où elle se couche les uns sur les autres près de Moulin Rouge.