Par Marthe Cécile Micca
Je m’étais proposée à une époque d’écrire un essai qui se pencherait sur la communauté Béti et assimilée. Mais les problèmes identitaires étant d’actualité, ceci m’avait obligé à attendre pour qu’il n’y ait pas de confusion dans mon approche. Ici, il ne s’agissait pas d’un retour aveugle dans mon cocon familial pour soulever d’autres doutes dans les esprits ou d’autres problèmes, nous en avons déjà suffisamment. Aujourd’hui, les problèmes identitaires ne sont plus qu’une ride à la surface de l’eau. Mais on peut les peser dans la vie de tous les jours parce que toutes les communautés sont fortes. Il n’y a aucune communauté qui ne soit faible ou à négliger puisqu’elle a une culture et chaque culture a sa place dans la construction de notre nation. Il n’y a pas de communauté supérieure, ni de communauté inférieure. Il n’y a que des différences qui font notre identité. Mais, ne nous trompons pas… chaque communauté veut le pouvoir, nous la voulons nous aussi. Mais laissons le pouvoir à la providence, c’est elle qui désigne, si une personne est là, c’est la providence qui l’a voulue.
Au Cameroun, nulle communauté ne règne en souveraine : il y a mieux à faire aujourd’hui que de penser à aller se dresser entre les communautés, ce que je veux dire ce matin, c’est de penser une philosophie des communautés, la communauté ambiante, dont les ressources prennent corps dans l’anthropologie. Le meilleur exemple est donné par la communauté Béti : c’est une communauté ouverte, hospitalière et conquérante. Citons Martin Paul Samba, Charles Atangana. Chez ces hommes, on retrouvait l’idéologie humaniste, nous ne devons pas avec l’évolution du monde compromettre notre essence qui repose sur l’hospitalité. Il est nécessaire de desserrer les magma endogènes empiriques. En avançant dans la vie nous avons liquidé le mythe de la communauté.
La communauté Béti ne doit pas s’égarer sur le terrain de l’histoire, ce n’est pas sa vocation, c’est une communauté particulière, il a le destin singulier, celui d’accueillir les autres, sans être emporté par la pensée contemporaine qui livre à l’égocentrisme, pour dire que dans le substrat anthropologique des Beti, ils sont solidaires, affables, ils se réunissaient Essok » pour discuter autour des questions essentielles de la communauté. Malheureusement, certaines de ces valeurs semblent se perdre au fil des années. La recherche des positions et les conflits d’intérêts politiques d’une certaine frange détournent cet idéal de vie conçu par les ancêtres. La solidarité Béti s’est déconstruite au fil des ans. Il y a un détour égocentrique de leur projet. Le béti a toujours été un homme plein de vie, son regard affable attire toutes les autres communautés après de lui, parce que c’est un regard plein d’humanisme. C’est le regard de l’aurore, c’est en elle qu’on retrouve la passion des premiers matins du monde. Le Cameroun c’est le Cameroun. C’est un grand et beau pays. Chérissons-le avec toutes ses composantes.
L’homme Béti s’y trouve. cet homme pour dire vrai, n’a jamais été un être introverti. Il est comme du végétal, il peut pousser partout. J’ai voulu jeté un regard psycho structurel, afin que son intelligence très analytique reprenne place. Je ne souhaite pas voir la politique détruire notre ressort ou notre socle. Les parents Béti qui représentent nos ancêtres risqueraient de tomber dans le panneau, je ne dis pas que la réalité n’est pas plus nuancée que ma façon de penser soit détourner par les mauvaises langues. La stratégie pour la conservation du pouvoir est une évidence, cette stratégie, toutes les communautés la dessinent, et ce ne sont pas les Bétis qui seront en reste. Le consensus Ethno Beti, c’est, semblablement, revenir à l’idée de renforcer la fraternité entre les Beti, travaillez autour des liens de parenté, de solidarité, d’Amour, d’entre aide et de partage. C’est bâtir un autre socle fort puisque c’est ensemble que nous allons gagner.