Par Roncs Etamé
Le capitaine de l’équipe de France de football est arrivé à l’aéroport de Nsimalen le 6 juillet 2023 à bord d’un jet privé en provenance de New York aux USA après 11 heures de vol pour une visite de trois jours au Cameroun.
Il a été accueilli avec tambours et trompettes par les populations de la ville de Yaoundé. Les services de protocole et la sécurité a rencontré des difficultés à maitriser une anxieuse jeunesse qui voulait le toucher. Vêtu d’un tee-shirt blanc, d’un short noir, de basket noir-blanc et des lunettes sombres il était dans le style des jeunes. Cette jeunesse qui voit en lui un espoir. L’espoir de rêver grand, l’espoir de le prendre pour modèle dans un pays ou les valeurs morales sont en déliquescence. Le vice et la déviance étant devenu la norme pour certains obnubilés par la recherche du gain rapide et la popularité à tous les prix.
Au terme du bain de foule qui lui a permis de constater qu’il était attendu il s’est rendu au village Noah. Il va y séjourner pour deux nuits. C’est un espace de loisir et de tourisme situé au quartier Etoudi à Yaoundé. Il s’entretiendra avec Son Excellence Dr Chief Joseph Dion Ngute, le premier ministre chef du gouvernement. Il ne manquera pas de rencontrer certaines élites, sportifs et hauts dignitaires du régime après la visite de l’école des enfants sourds et durs d’oreille que sa fondation finance.
Il est programmé pour participer à un match de basket-ball avec Joakim Noah, le fils de Yannick, le joueur retraité de la NBA. Il est aussi prévu, un match de football contre le club camerounais de deuxième division FC Vent d’Etoudi un club appartenant à Yannick NOAH auquel il prendra part.
Le clou de son voyage sera la visite de l’ile sacrée de « DJOBALE », nom original de la sirène des eaux qui fut transformé en JEBALE, sanctuaire qui aura bercé les sommités telles que feu EKAMBI EKAMBI Louis Brillant, SAME SONE NDOUMBE, et leur excellence les ministres Laurent ESSO, et feu William ETEKI MBOUMOUA.
Le décor est donc planté pour le 8 Juillet 2023. Les chefs de village, leurs majestés Alfred Tanga Manga et France BOULOU ont sensibilisé les 700 habitants répartis sur 70 hectares que constitue l’ile. Dans cette ile mythique, pleine des anges des eaux, les ancêtres vont accueillir le fils de Wilfried Mbappé et de Fayza Lamari (d’origine algérienne) qui s’y rendra per mer. De Douala, l’ile se trouve à 15 minutes de navigation par pirogue
A Jébalè, le capitaine Kylian Mbappé se rendra au sanctum spirituel des peuples des eaux, les SAWA. Pour le caractère sacré du rituel, les feuilles de bananiers, les fougères, les aframomums, les feuilles des palmiers ont été soigneusement triées sur le volet par les initiés afin de capter et préserver le maximum d’énergie pour invoquer les sirènes des eaux, les » mengu », les « bedimo » c’est à dire les esprits de l’eau. Cela va donc conférer à Kylian Mbappé de retrouver sa filiation bantoue.
Le bantou il faut le dire, a l’obligation de perpétrer l’essence de sa culture. Kylian Mbappé va donc se connecter avec les dieux de ses ancêtres comme le lui avait suggéré le professeur Éric Mathias OWONA NGUINI dans l’un de ses post dans les réseaux sociaux en 2021. C’est l’Afrique profonde.
L’Afrique est reconnu comme le berceau de l’humanité. Le retour au village, aux sources ou aux ancêtres n’est pas nouveau sous les cieux. Le gardien des buts des lions indomptables André ONANA, Francis Nganou, Yannick Noah sont des témoignages vivants. Le recours aux ancêtres ou aux morts est relatif à la manière dont leur vie a pris fin. Si les vivants invoquent pratiquement tous les morts, a l’instar de Abraham, Isaac et Jacob, il ne s’agit pas de faire recours ou appel à n’importe quels ancêtres et dans n’importe quelle situation. La manière dont un ancêtre a vécu, son statut, sont importants et en rapport avec le degré et la nature de l’attention des survivants et les ancêtres.
Le genre de mort est déterminant dans les rapports entre les vivants et les ancêtres. L’exemple est la divinité de « bonongo », connu sous le nom de « Mounyougou muduma loba » qui aurait appris aux Malimba, peuple des eaux que l’on n’insulte jamais le nez de la déesse au risque de mourir. Le capitaine de l’équipe de France paie donc ainsi la dime et les offrandes de sa gloire et popularité au pays des ses ancêtres. A bien y regarder, il réconcilie le Cameroun et la France qui l’a vu naitre au 19 ème arrondissement de Paris.
Pastor Roncs Ese Etame
WASHINGTON, D