Mag-Afriksurseine-Mars-2024

JUSQU’OÙ ROBERT BOURGI IRA-T-IL ?

Par Yana Bekima

Robert Bourgi fait de choquantes révélations

L’ancien Monsieur Afrique de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy vient de faire paraitre, aux éditions Max Milo, un livre dont le titre est : « Il savent que je sais tout » Ma vie en Françafrique. Avec ce dernier ouvrage, il jette un véritable pavé dans la marre. Robert Bourgi est comme tous ces gens que l’on croise dans les cercles du pouvoir qui font et défont les chefs d’État. La Françafrique est une zone de non-droit qui ne peut prospérer que dans le secret. A bien observer la Françafrique, c’est un chapitre qui est loin d’être clos. Cette figure incontournable de la grande nébuleuse défraie la chronique en ce moment, comme pour dire qu’il a encore plusieurs secrets dans sa besace, comme pourrait le laisser penser le titre de son dernier ouvrage.

Il est bien décidé à régler ses comptes

Sur France 24, cet avocat franco-libanais déclare : « Je profite de l’opportunité pour laver ma conscience, j’ai été l’acteur et le témoin de toutes les relations entre la France et la Côte d’Ivoire en ces heures troubles et difficiles. J’ai vu que Jacques Chirac et Dominique ont été d’une ingratitude à nulle autre pareille… » Il poursuit sur la même lancée : « Lorsque Laurent est tombé, j’en ai beaucoup souffert personnellement et dans ma famille… ». Puis, il met le clou : « Laurent avait gagné les élections.

Nous savons qu’il les avait gagnées, comme Jean Ping les avait gagnées en 2016… » Au cours de son entretien avec le journaliste Marc Perelman sur France 24, il cite nommément certains chefs d’États pourvoyeurs de fonds à cette Françafrique et décrit même le mode opératoire (Chantage, racket, distribution des mallettes…). A l’approche d’une élection présidentielle en France, Jacques Chirac, révèle Robert Bourgi, actionnait le mécanisme informel de financement en vigueur dans la Françafrique.

Enfin, les mots employés par certains acteurs de cette « République des mallettes » font froid dans le dos, surtout lorsque certains chefs d’États africains refusent de céder à toute forme de chantage. La réaction est parfois immédiate : « Si c’est comme ça, je vais le vitrifier », dixit Sarkozy selon Robert Bourgi. En mars 2011, la résidence du président Laurent Gbagbo fut bombardée par deux hélicoptères afin de le déloger.

 Françafrique / A qui profitent les révélations ? 

Bien évidemment, il faut savoir déchiffrer cette énigme, surtout lorsque nous savons que Robert Bourgi est une figure très contestée. Même si ses propos ne relanceront pas les débats et n’auront aucun impact réel sur la vie politique, il faut néanmoins souligner que ceux-ci ne laissent pas le lecteur indifférent. Heureusement, qu’à l’heure actuelle, la plupart des États africains francophones sont en train de passer à une autre étape, à une nouvelle vision des relations avec l’ancienne puissance coloniale.

« De la parole aux actes, il y a loin. » 

Il aura beaucoup de mal à convaincre à cause de sa personnalité sulfureuse et des pesanteurs que sont tous ces mécanismes de corruption ancrés depuis des années : manœuvres de chantage bien tissées et huilées de la Françafrique.

Un classique de la politique de l’homme de l’ombre

Nous avons ici affaire aux états d’âme d’un suppôt de la Françafrique. Est-ce le dernier vagissement de l’auteur de « Ils savent que je sais tout » ? Ne voudrait-il pas continuer à exister comme le phénix qui renaît de ses cendres ?  N’oublions pas que c’est la suite des révélations qu’il avait commencé en 2021. Va-t-il continuer à se livrer ? Wait and see !

 

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