Nous avons appris avec beaucoup de tristesse, le décès de sa majesté Alim KAIGAMA, chef du village Mba’am par Yoko-nord. L’équipe d’Afriksurseine présente à la famille ses condoléances sincères et toute sa solidarité. La majesté Alim Kaigama, fait partie des premiers fonctionnaires du Cameroun. Formé à l’école des instituteurs de Foumban (il faut préciser que ce sont les élèves élites qu’on envoyait dans cette institution à cette époque.). A la sortie, il est affecté à Yoko qui sera son premier poste d’enseignant, puis à Ayos, Nanga-Eboko. On le retrouvera au nord du Cameroun notamment : à Yagoua, Poli, Guider, Tibati puis Bokito. Cette extraordinaire trajectoire professionnelle l’a non seulement enrichi, mais il sera pénétré par la culture et la connaissance du Cameroun profond.
Il a enseigné et formé la majeure partie des cadres du nord et du grand Mbam à ce jour. C’est dire que nous venons de perdre une figure emblématique de notre pays. On dira un sage, ceux qui l’ont côtoyé, affirment que c’était un personnage encyclopédique. Octogénaire, il a eu de nombreux enfants, petits enfants et arrières petits enfants. Une grande famille issue d’une fibre altruiste profondément ancrée l’entourait. En filigrane de cette vie professionnelle intense et familiale, se dessinent un engagement social, civique et humain intimement liés à ses responsabilités d’adjoint au maire. Sans jamais se départir d’une touche d’humour, il mettait ses immenses connaissances au service de sa communauté. Père généreux et sociable, plusieurs hauts cadres de notre pays ont vécu chez lui.
Homme de culture et de tolérance, grand-père heureux et affectueux, il a inculqué à ses élèves et à sa famille, le goût de la recherche intellectuelle. La majesté ALIM était un homme simple et pourtant très compétent. C’était un véritable homme de sagesse. Lorsqu’on écoute les témoignages à son sujet, tous sont unanimes pour certifier que la majesté Alim Kaïgama était un homme de dialogue et de consensus, imprégné de valeurs, humanistes. Malgré la fatigue et l’âge avancé, il avait des projets auxquels il voulait donner du temps, afin d’apporter comme toujours sa riche expérience à la jeunesse. Majesté Alim Kaïgama c’est aussi une vie d’honnêteté, de respect de l’autre, une vie vouée à la compréhension de notre histoire et de notre identité. Une vie au service des jeunes et de l’universalité. Une vie de sagesse. Nous saluons avec brio sa partition dans la vie qu’il a su admirablement jouer.