Mag-Afriksurseine-Mars-2024

Gabon : après le père, le fils, Brice Oligui incarne le saint esprit

Brice Oligui

Au temps de mon séjour au Gabon, ce pays était fabuleux,  beau et sensuel, il le demeure. Autrefois les familles Bongo régnaient avec caprices, mais aussi  avec ouverture. Il n’y avait pas de frivolité. Bongo père ne songeait  pas à un  remplaçant , même pas à son fils. Mais les voix des présidents sont les voix du silence . Ils ont leur plan chaque fois qu’ils se couchent. Brice Oligui était le plan lointain de Bongo père, mais pas celui de Bongo fils. Oligui  a été pendant longtemps le gardien du temple, personne ne le savait. Il connait chaque recoin de son pays. La vie régnait au Gabon à notre temps. Il y avait l’ambiance à gogo.  Je ne peux m’abstenir de le dire. Le Gabon  ce n’est pas le Cameroun en matière de joie de vivre, ils nous dépassent parce qu’au moins au Gabon on voit l’argent circuler comme on voit les voitures. La journée commence dans l’ambiance et se termine avec elle. Ce n’est pas aujourd’hui que ce pays est sucré, c’est depuis longtemps, preuve, des milliers d’étranger y vivent, souvent il partent, ils tournent et finissent par retourner.

Oligui Brice, je ne l’ai pas spécialement connu mais je sais qu’il est le prototype du Gabonais. Aimable, gentil, vantard, intelligent mais souvent dantesque. C’est donc  la continuité. Prestigieux président, de la transition, Brice Oligui  montre son amour pour son peuple. Après avoir longtemps travaillé  avec le père et le fils, il incarne le saint esprit.  Il connaît son peuple et les rouages du pouvoir. C’est l’homme du peuple. A présent il  est aimé de tous,  ses collègues généraux, sa  grande famille politique, les  membres de son clan et surtout de son peuple. Quand on a le souci de bien faire cela se voit. Des consultations sur consultations, l’homme ne dort pas ;  c’est un homme de paix. Il incarne la rigueur.

Imbibé de plusieurs cultures, l’homme n’a pas de sang dans les mains. Généralement les hommes comme lui, qui ont travaillé à l’ombre des chefs d’Etat sont très effacés et discrets, mais avec lui c’est le contact direct. Je suis convaincu qu’il réussira. J’ai vécu plusieurs années au Gabon. Je suis tenu de dire que c’est au Gabon que je suis devenu écrivain. Parce que c’est au Gabon que j’ai commencé à lire. Il y avait tout au Gabon, les livres abondaient, je n’ai spécialement pas écrit, mais j’ai lu. C’est pourquoi tout gabonais que je rencontre est pour moi un frère, j’ai une infinie gratitude à l’endroit de ce peuple. Le Gabon a ouvert les portes à de nombreux camerounais et africains pour trouver un chemin vers l’ailleurs. Ce dont je suis, de toute évidence, profondément reconnaissant. Je ne ferai pas l’éloge tout azimut du nouveau président, il faut attendre voir. Parce que souvent le pouvoir rend fou. Il a beaucoup annoncé, ce n’est pas encore appliqué, on attend.

Il a une superbe tenue, il est élégant et beau, sa femme devenue première dame s’est mise à l’œuvre ; elle rencontre les gabonais, c’est le début de l’aventure, on attend. On attend qu’il anime la vie publique ;  on attend qu’il protège la vie, qu’il chasse  les vieux démons qui minent la société Gabonaises. on attend qu’il dote le Gabon des institutions fortes ; on attend qu’il donne les possibilités d’investissement aux gabonais moyens. L’histoire, jusqu’à maintenant est  constituée par des faits héroïques de sa biographie. Mais les gabonais méritent le bien être social. Le  changement radical avec l’ancien système, la transformation de la société par des hommes nouveaux, pour faire avancer le Gabon vie. Toute vie politique est parsemée de soubresauts, il sera appelé à prendre des décisions dures et déconcertantes. Il connaîtra des tourments, mais il lui faut agir avec humanisme. Ne pas torturer les familles présidentielles. Traiter l’ancienne famille comme il l’aurait souhaité que sa propre famille fut traitée, parce qu’il n y a pas de bons présidents déchus.

Loading

Tendances

A Lire aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut