Robert Kona, fondateur du PCRN se désolidarise de Cabral Libii, député à la Chambre basse et candidat du parti à la dernière élection présidentielle. La crise entre les deux hommes a atteint sa phase terminale le jeudi 14 décembre à la faveur de la réunion publique organisée par Robert Kona à Yaoundé, sans le consentement de Cabral Libii et au cours de laquelle il a été précis dans sa déclaration. « Cabral Libii ne sera plus investi par le PCRN ».
Pour le camp Kona « vu la complexité de la situation, qui intègre des aspects judiciaires et administratifs et est exacerbée par des événements récents tels que les propos inappropriés de l’honorable Ngo Issi et le communiqué discourtois de Cabral Libii, nous avons pris la décision de suspendre tout dialogue ». La rencontre du groupe Kona validée par l’autorité administrative intervient trois semaines après l’interdiction par le sous-préfet de Kribi II, d’une rencontre initiée par Cabral Libii. Le chef de terre de la cité balnéaire avait justifié sa décision par « des dissensions internes susceptibles de troubler l’ordre public ». Un argument peu apprécié par les fidèles de Cabral Libii considéré comme le seul leader du parti. Assisterait-on à un cas de deux poids deux mesures ?
Le gouvernement à la manœuvre ?
« Les Sous-préfets d’Awae (MINAT) et Kribi 2 (MINAT) ont interdit nos activités, dont un congrès préparé depuis un an, avec 1700 inscrits à date… Au même moment à Yaoundé 1er, le Sous-préfet (MINAT) délivre un récépissé à papa Kona Robert en qualité de « Président Fondateur »…ça sonne tellement faux, c’est tellement flagrant ». En faisant le parallèle dans le traitement réservé par le ministère de l’administration territoriale aux groupes internes opposés, Anne Féconde Noah cadre du PCRN et proche de Cabral Libii fustige le parti pris du gouvernement. Une sortie rejetée par Robert Kona qui se défend.
« Face au récent communiqué de Cabral Libii, qui semble impliquer de manière infondée le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT) dans une manipulation de l’opinion publique, le Bureau d’Urgence tient à réaffirmer fermement son engagement à restaurer la légalité et les valeurs fondamentales de notre parti ». Une prise de position pour le gouvernement ? Akere Muna s’insurge contre les décisions du gouvernement envers Cabral Libii. « Je ne suis pas en mesure de me taire après avoir lu à propos du Congrès annulé du parti politique PCRN. C’est troublant… Cette action biaisée de l’autorité administrative est non seulement frustrante, mais aussi écrase nos espoirs pour l’état de droit dans notre pays. Il suffit de faire perdre la foi même au plus fou des croyants ».
La bataille entre les deux rivaux du PCRN entraîne dans lutte des clans la pénétration des alliés des camps adverses qui s’affrontent verbalement. Invectives, calomnies, remontrances servent d’échanges entre les camarades en cours de division. « Un parti politique qui prône la réconciliation alors qu’il est incapable de faire preuve de tempérance et d’apaisement dans sa propre maison. De qui se moque-t-on » ? S’interroge un internaute.
Les origines de la discorde
Le deal entre Cabral Libii et Robert Kona n’aurait pas été respecté selon ce qui aurait été convenu par les deux hommes. Robert Kona et son entourage reprochent au député du Nyong-et-Kellé de n’avoir pas rempli sa part du contrat. Les promesses non tenues du parlementaire ont poussé son vis-à-vis à manifester sa colère en saisissant les autorités pour une restitution de son parti et d’une rupture de collaboration avec Cabral Libii et ses compagnons.
D’aucuns y voient dans ces troubles la main du Rdpc qui tirerait les ficelles dans l’ombre pour mettre en mal Cabral Libii. Cette brouille le fragiliserait pour la grande campagne politique de 2025. Toutefois, Moussa Njoya dénonce l’attitude de Cabral Libii. « Prendre des engagements, afin de convaincre un homme du troisième âge de vous céder son organisation, pour après ne pas tenir ses promesses et surtout afficher son mépris à son égard, est pire que du cynisme. Il serait nécessaire de trouver un autre concept pour désigner et qualifier un tel niveau de méchanceté et d’inhumanité ».