Un jour on se lève, un mot jaillit de notre bouche, puis deux mots, une grande expiration, un beau cri, puis on sourit. C’est comme un sourire de soulagement. C’est l’aurore, nous voilà parti. C’est ce jour-là qu’on grandit, un battement d’ailes, deux battements, puis on s’envole, comme un petit oiseau qui sort d’une cage à la découverte de l’immensité du ciel, c’est le grand matin d’un départ. Nous voici sur la route du monde. Qu’il est merveilleux le monde, je l’ai visité de part et d’autre. On découvre sa terre et tous les hommes qui y habitent. Autour de nous, des regards pas toujours tendres qui parfois vous repoussent pour rien. La décision de partir ailleurs est une création, on se recrée, disons, c’est une renaissance. On commence à parler en poussant des mots plein de sens. je vais partir, je vais réussir. là encore c’est la bouche et le cœur qui parlent. Mais l’aventure même n’a pas encore commencé. Souvent, on devient bon sans le savoir, c’est la meilleure solution. Il ne faut pas être méchant quand tu vas en aventure, tu n’y arriveras pas. On peut ainsi s’exprimer. Et peu à peu, on devient artiste très tôt. Je souhaite dire artiste de la vie. Avancer dans l’aventure, c’est grandir, il faut partir saint sans laisser des secousses.
Attention, au premier amour, sur le chemin, c’est un piège, vous pouvez y rester pour toujours. Tout se passe à l’arrivée, les jeunes filles tombent promptement amoureux des aventuriers, parce qu’ils désirent voir du nouveau. D’ordinaire les aventuriers sont comme les cosmonautes, ils mentent beaucoup puisque personne ne peut vérifier ; c’est pourquoi on dit à beau mentir qui vient de loin. Quand on réussit l’abstinence sur la route, on est assuré de grandir, on verra des villages avec leur charme rustique, leurs chaumières bariolées. La cour des maisons versée de mil, sont des espaces étroits où viennent s’entasser et se créer les petites amitiés. Il est impératif de travailler avec eux, chasser les poules pour les attacher le soir. Sans oublier ces gens simples d’allure, mais très attachant qui ne réclament rien d’autre qu’un sourire frêle pour traverser la rue.
Il faut les saluer, en aventure, il faut être poli, c’est ça qui peut vous sauver. La vie est un voyage. Je crois que nous sommes somme tous nées pour cela. Il est indispensable d’avoir un ami, un authentique ami qui peut t’assister et te garder quand tu es malade, sinon tu es fini. Il faut se soutenir et surtout ne pas être ingrat,. Et Dieu seul sait comment ce parcours sera long réclamant l’héroïsme, où le don de soi se place au premier plan. Certainement le don de soi pour avoir une idée de ce qu’on fera demain. Ah ! Que cela prend du temps pour devenir un homme. C’est pourquoi quand on regarde son propre chemin, on se dit qu’on est unique. A sa façon. A l’extérieur, ça prend du temps pour réussir, ça peut prendre 20 ans ou 30. Chez certains, ça ne dure pas un an, mais il ne faut pas dire qu’on est trop fort, parce que demain, on peut retomber, et on va retomber, comme si c’était la magie. On tombe constamment à l’extérieur. Je respecte les aventuriers parce que je sais le temps que cela demande pour réussir.
J’ai grandi dans un milieu très ambiant, cela me convenait. J’y demeure. Je n’ai pas appris à partager dans une école, c’est naturel. Je suis née avec ce don. Faire le bien autour de moi et rendre heureux mon prochain, voilà un autre bonheur qui me préoccupe. C’est pourquoi je marche, je voyage pour apprendre afin d’adoucir cette lourde existence la vie d’une personne qui peut reposer son poids en écoutant mes conseils. Mon rêve est de construire une maison de bonheur pour tous les aventuriers qui sont rentrés sans avoir ce qui leur avait fait voyager, je souhaite les loger, car je sais ce qu’est un voyage raté. Nous avons été l’objet d’une attention accrue de notre créateur. Mais jusque-là, il ne nous choisit pas souvent dans ses calculs. Le temps de victoire pour moi, c’est quand je me lève le matin pour conquérir le monde. Tout ce que je ferai un jour retournera l’aventure.
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Les voyages me donnent, chaque matin une allure hardie. L’aventure m’oblige à mener une vie mouvementée, mais simple, je consacre volontairement mon temps dans cette passion de conseiller les jeunes tous les jours en leur faisant savoir que la vie, c’est chez eux. On est épanoui chez soi. Cependant, je suis fière d’être camerounais et j’ai toujours manifesté mon amour pour mon pays le Cameroun. Je suis extrêmement attaché aux valeurs humaines et aux paysages qui l’entourent, ce qui m’oblige à être sensible aux questions complexes des sociétés. Telle est véritablement la raison qui me pousse souvent à voyager, mais aussi à m’asseoir pour conseiller, c’est mon réconfort. Un enfant qui renonce au voyage est une victoire pour moi. Je vois dans chaque chose la force de Dieu, que ce soit chez les oiseaux ou les arbres, je suis averti dans tout ce qui alimente les mélodies de la vie. Restons dans notre pays, cela donne plus de chance à notre sens de créativité.