Mag-Afriksurseine-Mars-2024

SENEGAL : MACKY SALL, UNE SORTIE PAR LA PETITE PORTE

MACKY SALL

L’actualité politique dans le monde est marquée par la passation de pouvoir au Sénégal. Nous vivons un des moments historiques de la politique africaine. Le sénégal est un pays de la sous-région ouest africaine  qui nous apporte toujours  quelque chose de nouveau. Jadis dirigé par des figures emblématiques telles que Léopold Sédar Senghor, il  verra par la suite un certain Abdoulaye Wade qui va redorer le blason de ce beau pays en laissant un  trait ineffaçable en Afrique.  Revenons sur l’image du jour, on voit le président sortant et celui entrant avancé avec une attitude comme s’ils avaient la pensée ailleurs. Pourtant l’image est  monumentale. Des images qui  dépeignent un instant historique : le président sortant, Macky Sall, figure de prestance et de charisme, est marqué par ce qui se produit devant, un président élu à contrecœur par les électeurs obnubilé par le parti de Sonko.

Maky Sall élégamment vêtu, s’apprête à passer le flambeau au représentant d’un parti dont il avait refusé catégoriquement les prévisions politiques. L’événement est d’autant plus remarquable par la présence d’Ousmane Sonko, personnalité éminente, qui, malgré une certaine frustration liée non à l’échec électoral mais aux complexités et aux exigences du protocole étatique, accompagne le nouveau président et doit souvent se tenir en retrait. Cette transition est symptomatique des dynamiques politiques internes, où le protocole et les jeux de pouvoir dictent souvent le cours des événements. Dans l’exercice des hautes fonctions,  la précarité des alliances et la solitude inhérente à la position de chef d’État sont des choses à prendre très au sérieux.

La politique, loin d’être un domaine d’amitiés pérennes, se révèle être un échiquier où chaque mouvement est calculé, chaque alliance souvent  temporaire qui peut devenir très vite occulte. Macky Sall, malgré ses réalisations  en tant que bâtisseur, semble destiné à ne pas rejoindre le panthéon des grands hommes d’État sénégalais, un privilège accordé uniquement à Senghor et à Abdoulaye Wade, reconnus pour avoir profondément incarné et influencé l’essence de la politique africaine.

La tentative apparente de Sall de briguer un troisième mandat, au détriment de la préparation d’une relève adéquate, souligne une certaine myopie politique, un manquement à anticiper les évolutions nécessaires et à favoriser une transition fluide du pouvoir. Cette situation illustre une problématique plus large, caractéristique de nombreuses sociétés africaines : une difficulté à interpréter et à s’adapter aux « signes des temps », qui  permis  des crises politiques évitables.

L’incapacité de Sall à éviter l’effusion de sang avant son départ est représentative de ces manquements, mettant en relief la complexité de la gouvernance et les défis inhérents à la passation de pouvoir dans un contexte africain contemporain. Le Sénégal, à l’instar de nombreux pays du continent, se trouve à un carrefour, contraint d’ingérer une réalité politique amère, symbolisée par l’avènement d’un président à inattendu. Il fait rater l’histoire à un homme à cause de sa cupidité politique. C’est vraiment dommage pour le Sénégal.

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