Par Samuel Dieunedort Youmbi
« Le rôle des évêques en tant que guide spirituel est de promouvoir la paix et la justice, mais ne pourrait-il pas aussi être d’encourager les Camerounais à revendiquer leurs droits de manière constructive et non violente ? »
À la suite des récentes interventions des évêques, Samuel Youmbi, figure emblématique du RDPC au sein de la diaspora camerounaise en Italie, a tenu à partager son point de vue sur le rôle que devraient jouer les hommes d’Église en cette période sensible. Selon lui, les évêques ont une mission essentielle : celle de travailler inlassablement pour l’unité et la paix, et non de propager des messages qu’il qualifie d’incendiaires, susceptibles de diviser davantage la nation. « Le Cameroun reste debout, solide, à l’image de son président, que nous avons vu s’adresser aux Camerounais avec force et dignité, debout pendant de longues minutes, le soir du 31 décembre », souligne-t-il avec conviction. Pour Samuel Youmbi, la situation actuelle exige des messages de rassemblement, portés par un esprit de dialogue et de conciliation, et non des déclarations susceptibles d’alimenter les tensions. L’engagement spirituel des hommes d’Église, selon lui, devrait s’aligner sur une quête de cohésion nationale et d’apaisement, dans le respect des valeurs fondamentales de la République.
Aussi, pour Samuel Youmbi, le message adressé à la communauté camerounaise par les évêques ces derniers jours, bien que marqué par leur profondeur morale et de sagesse spirituelle, mérite respect et attention. beaucoup d’idées sont mises en lumière, avec une clarté admirable, les défis sociopolitiques qui traversent notre pays. Cependant, avec tout le respect dû à leur rang et à leur engagement pour le bien commun, d’exprimer une perspective différente sur certains points essentiels qu’ils ont souvent soulevés. Le Cameroun dispose d’outils permettant aux collectivités territoriales de jouer un rôle clé dans le développement sans messages incendiaires comme ceux venus de Yagoua.
La marche du Cameroun demande l’implication de tous et de toutes pas seulement le président de la république. Ainsi, le débat ne devrait pas se limiter à critiquer le système, mais à interroger l’ensemble des acteurs qui perpétuent un modèle qu’ils pensent inefficace. La mise en garde sur l’appel à « descendre dans la rue » dite de façon dissimulée, pour obtenir un changement de cap risque de minimiser la légitimité de l’expression populaire. En démocratie, la rue est parfois l’ultime recours des peuples face à un système verrouillé, comme l’histoire universelle nous l’enseigne, or le système camerounais est ouvert. Partout les prélats dans des homélies du dimanche, appellent à la mobilisation. Cet appel à la mobilisation ne doit pas être assimilable au Cameroun qui a des institutions qui fonctionnent, il faut éviter de provoquer des dérives, vous inviter à descendre dans la rue sans proposer une alternative concrète. le rôle des évêques en tant que guide spirituel est de promouvoir la paix et la justice, mais ne pourrait-il pas aussi être d’encourager les Camerounais à revendiquer leurs droits de manière constructive et non violente ?
En cela, les leaders religieux pourraient jouer un rôle de médiateurs entre le peuple et les autorités, pour favoriser une transition harmonieuse plutôt qu’un chaos incontrôlable. Les Camerounais ne réclament pas l’utopie, mais des institutions plus justes, une démocratie plus transparente, et des dirigeants véritablement au service de la nation. Une société qui se fige dans la résignation court un risque plus grand que celle qui ose rêver de changement. Le changement ne peut se faire sans une base morale solide. Cependant, les transformations nécessaires pour un Cameroun plus équitable ne se limiteront pas à des réformes au niveau du sommet de l’état. Elles exigent des actes politiques courageux, une implication plus proactive des figures morales comme vous.