Sous l’impulsion du Chef de l’État centrafricain, les consultations pour ouvrir la voie à un 3e mandat auront lieu le 30 juillet. Le bras de fer entre l’opposition et le gouvernement persiste.
A Bangui, les tractations vont bon train ; chaque camp essaie de négocier pour trouver des alliés afin de défendre sa position et espérer avoir gain de cause dans cette situation d’envergure nationale. Rien n’est encore joué ni pour le gouvernement, ni pour les opposants au référendum constitutionnel, formés en un bloc pour exiger à Faustin Archange Touadéra le respect de la constitution. La Centrafrique traverse une période d’incertitude politique pendant laquelle les partenaires étrangers notamment la France et la Russie, deux puissances rivales présentes sur le même territoire, ne perdent pas de vue l’évolution des interactions. Les intérêts sont en jeu ; Touadéra qui tente de sortir son pays du pré carré français depuis son accession au pouvoir en 2016, peut compter sur Moscou, un affidé stratégique actif à l’intérieur du pays à travers les forces paramilitaires russes Wagner, missionnées pour lutter contre la rébellion. Paris joue la carte de la prudence, le sentiment antifrançais pourrait resurgir en cas de prise de position des autorités françaises contre le système Touadéra. Le problème du référendum est complexe.TV5Monde du 02 juin 2023 rapporte les déclarations du Bloc de l’opposition qui évoque ‘’un référendum illégal’’. Stéphane Menouga, analyste politique et chercheur de l’université de Yaoundé II, admet que ‘’ Le président Touadéra dispose de tous les leviers du pouvoir pour atteindre ses objectifs. Il contrôle la haute administration et tous les appareils d’État sur lesquels il a la mainmise. Les stratagèmes mécaniques de longévité au pouvoir sont inhérents en Afrique centrale et la Centrafrique suit la règle des pays voisins. On se sert des institutions judiciaires et politiques pour se maintenir au pouvoir contre la volonté de la majorité qui n’a d’ailleurs pas son mot dire. Les discours sur la continuité dans la construction des grands chantiers servent d’alibi pour garder le fauteuil présidentiel’’.