Après avoir passé plus de 25 ans comme fonctionnaire et après avoir servi tour à tour, au ministère de l’enseignement secondaire, en occurrence au lycée Leclerc, comme chef cellule d’orientation, ensuite au ministère du commerce comme chargé d’étude au commerce extérieur, toutes ces missions que j’ai effectuées ont été solidement menées.
Ce parcours professionnel a été parsemé d’embuches, mais dans la vie professionnelle, tout tourne autour d’une histoire de courage, d’audace et de prise de risque. Aujourd’hui, je suis avocate, c’est une histoire de vocation. Les vertus qu’on retrouve dans ce métier me fascinaient ; dans la plaidoirie des ainés qui l’ont exercé avant moi, je retrouvais les composantes essentielles de mon être. C’est ainsi que j’ai commencé à plaider avec amour et passion. J’ai fait mon serment, il y a quelques années sans hésiter et j’ai revêtu ma robe noire avec dignité. Même si pour des impératifs professionnels, j’ai modifié l’apparence somptueuse de mon rôle, je suis restée une avocate authentique. Chaque plaidoirie, m’apprend davantage lorsque la décision tombe, chaque décision me montre la complexe richesse de la vie judiciaire et la relativité des choses qui la fondent. Je pratique ce métier que j’ai aimé chaque jour en me remettant en cause. Il m’a enseigné la valeur de la liberté et le sens de responsabilité. Il me confirme que chaque homme devrait pouvoir être maître de son destin, par l’éducation d’abord, par la formation ensuite, par la justice enfin. C’est avec le temps qu’on gagne dans sa perfection, elle est lente, coûteuse, mais à la fin magique. Le monde qui bouge fait bouger la justice.
La justice s’adapte à ce monde avec tous les aléas qui lui tombent dessus comme de la pluie. J’ai perçu dans toutes mes audiences et d’autres auxquelles j’ai assistées, le fondement de l’humanisme moderne. C’est un univers où on rencontre souvent des affaires inouïes, qui inspirent la fiction, mais quelle que soit l’atmosphère, l’avocat est un être solitaire. Il n’a que sa conscience. Il doit éplucher pour sauver son client. Loin d’éprouver de la haine ou cette volonté de dénigrement, il doit respecter l’adversaire. Il va de soi que les débuts demandent un investissement de temps et d’efforts considérables. On peut être au four et au moulin. Souvent, on se retrouve comme devant un rouleau compresseur.
L’avocat charismatique sait qu’il ne doit rien négliger, il est dans l’obligation de se battre avec conviction. La défense est un domaine large ; elle recommande une vaste culture qui permet d’acquérir une expérience au fil des jours et qui accompagne la chance. La chance est essentielle dans la réussite. Nous sommes dans un domaine qui requiert une expertise pointue. J’ai une dette colossale de gratitude envers mes enseignants et surtout mes formateurs qui m’ont aidé dans ce métier. Il y a quelques années, le sexe féminin était peu représenté dans notre barreau. Maintenant, il foisonne. C’est une contribution substantielle pour ceux qui aiment dans ce métier la compréhension maternelle. Telle qu’elle est élégante, la vie judiciaire. Je suis arrivée à la bonne heure. Même si souvent, j’attends sous la pluie, il faut retenir que parmi tant de choses précieuses qu’il me manque en plein sommeil, il y a ce métier d’avocat.
Me. Mekie Nicole, avocate au barreau du Cameroun.