Mag-Afriksurseine-Mars-2024

NOELLA NAKOE auteur du récit  » DES EPINES ET DES PETALES, SANGARIS » (interview)

NOELLA NAKOE

Noella Nakoé est la nouvelle voix profondément originale de l’écriture centrafricaine. Elle vient de publier un livre autobiographique « Des épines et des pétales, Sangaris  » qui rappellent ses souvenirs d’enfance, sa vie auprès de sa grand-mère qui tient une grande place dans son cœur. Ses textes relatent un également un parcours parsemés d’embuches qu’elle a résolument surmontés. L’auteur rend hommage à ces grandes âmes qui ont marqué sa vie. C’est un récit en prose, il sera d’un intérêt littéraire pour les beaux esprits en même qu’il fera plaisir aux lecteurs modernes qui recherchent l’histoire culture des peuples africains.

 Bonjour Noëlla Nakoé. Je vous remercie grandement d’avoir accepté de répondre à nos questions. Votre récente publication vous met devant la scène littéraire. Mais avant tout le public aimerait connaitre qui est Noëlla Nakoé ? 

 Bonjour, je vous remercie de me permettre de faire entendre la « voix » de mon livre. Je suis mère de trois filles. Je suis d’origine centrafricaine, pays instable politiquement et rongée par la guerre et les persécutions ethniques depuis des décennies. J’ai quitté mon pays à quatre ans pour la France où je fus élevé par ma grand-mère. Cette dernière était CPE (conseillère Principale d’Éducation) au collège lycée.

Quels ont été vos parcours scolaires  et professionnels ?

J’ai été élevé avec les valeurs suivantes : travail, respect, intégrité, droiture. J’ai toujours aimé l’écriture. J’ai écrit mon premier poème en CM1. Après l’obtention de mon BAC. J’ai passé un BTS Assistant Manager. Durant cette période, j’ai effectué mes stages dans une agence de communication et dans l’audiovisuel.

Je remarque que vous entrez tardivement dans l’écriture. Pourquoi c’est maintenant que vous publiez un livre autobiographique ? 

J’écris des poèmes depuis mon adolescence. Suite à la création l’année dernière de mon Association « Notre Voix  » qui a pour vocation le vivre ensemble. Je souhaite partager et utiliser l’histoire de ma famille comme un outil de réflexion pour rebâtir notre Dame France aux couleurs de la République.

 A la lecture de votre livre, on est fasciné par l’histoire. On aurait dit une poésie, avez-vous voulu écrire un roman autobiographique ?

En effet, la poésie est un genre littéraire qui me tient particulièrement à cœur. Le récit autobiographique me permet  de faire entendre « la voix de mes émotions « .

Vous avez des responsabilités professionnelles et familiales. Quand écrivez-vous ? Avez-vous un rituel d’écriture ? Rédigez-vous un plan à l’avance ?

Depuis mon adolescence, je suis très active. Ainsi, j’écris en utilisant différents outils : cahier de brouillon, dictaphone. Ensuite, je rassemble tous ces éléments pour bâtir un récit.

Les femmes ont fait une percée dans la littéraire ces dernières années, qu’est-ce qui se bouscule dans leur tête ? S’agit-il d’une révolution littéraire dans la sphère féminine ? 

En 2019 j avais participé à un atelier au sein de la bibliothèque de Malesherbes qui s’intitulait « la voix des femmes « . La lutte contre toutes les formes de violences, d’exclusion, de sexisme en passant par l’illettrisme doivent être préparé en amont. Comme dans tout combat, il faut être armée et formé. Mais l’un des lieux de formation, c’est l’école. J’incarne par mon histoire la lutte contre l’illettrisme des jeunes filles issues des pays en voie de développement. En 2024, la flamme olympique deviendra l’allégorie de la lumière de la connaissance capable d’éclairer notre chemin face à l’obscurantisme et l’ignorance.

Les femmes sont-elles en train d’aiguiser une arme pour aller à la conquête du monde ?

  Par ma branche maternelle, je viens de l’ethnie Yakoma, un peuple qui se démarque pas son organisation matriarcale. Les femmes ont pris conscience qu’avec la mondialisation, elle avait un rôle à jouer. Il y a tout au long de l’année des rendez-vous mettant en valeur les pétales et les épines des femmes. D’une part, « octobre rose » qui est opération de sensibilisation face au cancer du sein. D’autre part, il y a « la journée de la femme » le 8 mars de mettre en exergue les pétales de toutes ces roses de la République. Elles souhaitent faire entendre leurs voix par le truchement de l’écriture, car  » les paroles s’envolent, mais les écrits restent « .

 Quel peut être l’apport d’un livre autobiographique dans le développement humain et peut-on le considérer comme un outil privilégié qui prépare les jeunes à assurer à bon escient la relève dans notre continent d’origine ? 

Le récit autobiographique permet de transmettre aux générations leurs histoires, leur culture, car quand « on sait d’où l’on vient, on sait où l’on va ». L’Afrique est en pleine croissance et en notre jeunesse à un défi à relever : notre devoir est de bâtir un patrimoine culturel qui est la fondation essentielle pour garder une trace et permettre une transmission. C’est notre devoir en tant que berceau de l’humanité. Face au défi du réchauffement climatique, le continent devient un acteur clé sur la scène Internationale.

Que fait le littéraire en période de guerre comme nous la vivons en ce moment dans le monde ?

 En période de guerre, j’utilise mon histoire comme un outil de réflexion pour sensibiliser la population sur les questions du « vivre-ensemble « . Étant originaire d’un pays qui était en guerre. J’ai conscience que la paix peut-être remise en cause à tout moment. L’inauguration de l’ancienne gare de Pithiviers comme lieu de mémoire nous permet de nous souvenir des souffrances liées à la haine et au rejet de l’autre. La « Voix » de l’histoire des camps de concentration  est l’une des missions de l’Association que je Préside de puis 2 ans Malesherbes. Afin que l’on ne puisse pas oublier les souffrances de ces familles, de ces mères, de ces enfants. En tant que Présidente, je déclare que j’ai entendu leurs voix.

Où trouvez  votre livre ?

Mon ouvrage, qui est mon dernier bébé « Des épines et des pétales. Sangaris », est disponible dans toutes les librairies en lignes. Vous pouvez venir vous en procurer un exemplaire signé à partir de 6 décembre prochain à Malesherbes. Au sein de la boutique C.B.S Cosmétiques située 13, rue de la République.

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