Mildred Moukenga est une romancière congolaise. Elle vient de publier un livre qui frappe l’âme humaine « Enky .» Ce livre relate l’histoire émouvante d’une fille unique qui, après la mort de son beau-père, est maltraitée par son oncle maternel. Récit hautement prosaïque, basé sur le réel qui sera d’un intérêt littéraire pour les passionnés de belles lettres. Afriksurseine s’est entretenu avec elle et vous livre ici l’essence de cet échange.
Bonjour Mildred Moukenga. Je vous remercie grandement d’avoir facilité cet échange. L’histoire de votre livre nous a émerveillés. Mais avant tout pouvez-vous, vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Mildred Moukenga, je suis épouse, mère, auteure, activiste pour les droits des femmes, motivatrice , communicante, etc. Cela va faire presque 14 ans que je travaille pour un média (Les Dépêches de Brazzaville) au Congo Brazzaville, et c’est une expérience qui m’a rapproché de la littérature. Je suis par ailleurs fondatrice de l’association femme modèle, dont le but est de promouvoir l’autonomisation économique de la femme.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours scolaire et professionnel ?
J’ai fait toutes mes études au Congo Brazzaville, je suis diplômée en marketing et communication. Cependant ma carrière professionnelle est marquée par l’autodidactie. Je pars du principe que l’école ne finit jamais, et donc je me forme régulièrement pour être à jour dans certains domaines qui me plaisent.
Votre roman a un titre original Enky. Quelle en est la quintessence ?
Enky c’est le nom porté par une femme d’exception dans les années 1920, en République du Congo. J’ai voulu lui rendre hommage en intitulant mon roman ainsi.
Quand on interroge une écrivaine congolaise, plusieurs noms d’écrivains nous viennent en tête, Tchicaya Um Tam’si, Henri Lopes, Alain Mabanckou, les avez-vous lus ?
Bien évidemment, j’ai lu certaines de leurs œuvres. Ce sont des figures emblématiques de la littérature africaine, et c’est vraiment une fierté d’être congolaise comme eux et surtout de suivre ce chemin qu’ils ont tracé.
A la lecture de votre livre, on est fasciné par l’histoire, quels objectifs poursuivez-vous dans le genre romantique ?
J’ai été inspirée dans la romance, et l’écriture s’est faite de manière tout à fait aisée et naturelle. Dans ce roman, j’ai voulu mettre en avant deux personnages qui pourraient inspirer les hommes et les femmes de nos jours. Puisque les sujets abordés sont d’actualité, j’espère vivement que mes lecteurs vont s’identifier aux personnages principaux. La résilience et l’empowerment sont pour moi les deux sujets profonds dans ce livre. S’agissant de la romance, je dirai qu’en Afrique, il n’y a pas assez d’écrivains qui se lancent dans ce genre. Cela se constate également à la télé, la majorité des films et séries africains sont policiers. Enrichir cet univers avec un peu de romance n’est pas plus mal, je pense. J’ai voulu apporter un peu de douceur, et surtout briser certains tabous.
Une femme comme vous a de nombreuses responsabilités professionnelles et familiales. Quel rituel observez-vous dans l’écriture ?
L’organisation est la base de tout quand on veut réussir ce que l’on fait. Être en même temps mère, épouse, employée, entrepreneure sociale et auteure m’a permis de me discipliner et d’instaurer une logique des priorités dans ma vie en général. J’écris à n’importe quel moment de la journée quand je suis inspirée. Par exemple, je peux être en train de faire à manger, si une belle idée me traverse l’esprit je cours prendre un stylo et je note. La musique me permet de travailler mon imagination, c’est d’ailleurs une chanson qui m’a inspiré l’écriture de Enky.
Ces derniers temps les femmes se démarquent dans le monde de l’écriture, que cherchent-elles ? Voulez-vous faire un coup d’état dans le monde littéraire ?
Je ne parlerai pas de coup d’État, car j’estime que les hommes et les femmes ont la mission d’accomplir les choses dans ce monde au même titre. Je dirai plutôt que les femmes se réveillent. Elles comprennent de plus en plus que la société compte sur elles et qu’il n’est plus possible qu’elles assistent sans agir.
Quelle contribution le roman apporte t-il dans les pays sous-développés comme les nôtres ?
Enky contribue a changer le mindset de la jeune femme, avec un message fort sur la résilience et l’empowerment. Quand on évolue dans un pays sous développé c’est important de savoir que l’on doit fournir 3 fois plus d’efforts que les autres. Car tout est à faire. On doit innover, participer et surtout agir pour trouver des solutions. Dans ce livre, j’aborde également une partie de l’histoire de notre pays, notamment les travaux forcés de la construction du chemin de fer. Plusieurs personnes ont perdu la vie pendant ces travaux, malheureusement l’histoire ne parle pas assez d’eux. Ils ont besoin d’un peu plus de reconnaissance.
Comment trouvez-vous le monde littéraire d’aujourd’hui ?
La littérature est de plus en plus engagée et je pense que c’est une bonne chose. Chaque société trouve un moyen de passer des messages, d’écrire l’histoire et surtout de promouvoir sa culture à travers l’écriture et c’est très intéressant.
Où trouver votre livre ?
Enky est disponible sur Amazon ainsi qu’à Brazzaville. Nous travaillons pour étendre la distribution dans d’autres pays.