Le discours du président Guinéen Mamadi Doumbouya était très attendu aux Nations-Unies. il n’ a pas déçu ; il a utilisé une forme littéraire qui rappelle le personnage politique qui évite le vedettariat. L’homme est grand, beau et profondément patriote. Le président Doumbouya serait devenu un grand lutteur si un mécène de cet art s’était présenté à lui. Petit à petit il écrit l’histoire de son pays. Le président Guinéen a su imposer par sa grande carrure, sa propre vision de la politique guinéenne, qui contribue à assainir la société à l’ambiance dantesque qu’avait autrefois laissé avant Alpha Condé, l’homme habitué au show qu’était Dadis Camara. Colonel charismatique, il a réussi à rallier derrière lui tout le peuple de Guinée accoutumé à des frasques des présidents. Il faut le reconnaitre le président Guinéen fait montre d’une aptitude exceptionnelle dans la conduite de son pays.
Dans son discours aux nations unies, il a montré dans la courtoisie verbale, son talent d’homme politique, forçant le parterre à s’interroger sur le sens et l’origine des coups d’état en Afrique, tout en justifiant ainsi élégamment le sien qui a permis d’assainir la société politique guinéenne. La Guinée est un pays qui a produit à chaque génération de grands personnages qui incarnent les aspirations profondes du peuple et qui laissent à chaque fois leur marque de fabrique. Mamadi montre son attachement à la Guinée profonde, dans ce pays ouvert sur de plus vastes horizons. Ce qui est remarquable pour tout homme politique, c’est d’être d’abord un grand observateur, et parler en temps opportun. C’est ce que fait Mamadi Doumbouya. Ce dernier avec son attitude entre dans la lignée des grands révolutionnaires comme Sékou Touré, Samory Touré.
Dans son discours, il faut reconnaître les grands verbes, colorés et puissants, mais aussi apaisant. » Si les coups d’états se sont multipliés en Afrique, il faut s’intéresser aux causes racines » « les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui triche pour manipuler les textes de la constitution » a-t-il dit. Il a laissé aux nations unies sa marque charmante de la littérature guinéenne dans ce discours ; il n’y avait pas des mots incendiaires comme ceux d’un Sankara, d’un Kadhafi ou d’un Premier ministre malien.
Il a laissé de côté les habitudes des discours hautains. Son discours fut, simple mais percutant, il était à plus d’un titre l’incarnation du Guinéen moyen, vigoureux et timide, fier et modeste, acerbe mais généreux. Cette façon de communiquer explique le démarquage strict et sage d’un leader qui traverse un temps difficile et périlleux. Il n’y a pas eu des outrances verbales qui auraient crispé l’assise. L’homme est craint. Dans son attitude résolue, il a ancré son nationalisme dans l’observation. La Guinée est un pays des durs, pour diriger ce pays, il faut se lever très tôt le matin, c’est pourquoi il a une politique qui épure les mœurs. De toute façon, il est en train de créer sa légende dans une société guinéenne qui prend conscience de sa propre fierté.