Mag-Afriksurseine-Mars-2024

LE MARIAGE CHARLES ALAIN EKWALLA et MARIE LAURE

LE MARIAGE

Comme Pasteur, j’ai toujours eu la chance d’officier des mariages. C’est une mission honorable et une chance  pour un homme de Dieu, car le mariage est ce par quoi  la vie s’ouvre afin de trouver la voie de l’union et de la  procréation. Célébrer donc un mariage est un privilège. Devant cette auguste solennité, j’ai toujours eu envie de me remarier. Le mariage est le plus beau des événements de la vie non seulement parce qu’il unit deux personnes, mais surtout parce qu’il rassemble deux familles en une seule. C’est une expérience à refaire pour moi-même s’il le fallait et à chaque célébration, je revois le mien. La semaine dernière, l’insigne honneur me revenait de célébrer le mariage du couple Ekwalla qui se déroulait dans la Banlieue parisienne, plus précisément à Massy Palaiseau. J’étais spécialement venu de Washington pour l’événement.  La Mariée, qui se trouve être ma fille Marie Laure, retrouvait en quelques heures sa jeunesse et sa beauté d’antan. Le plus beau des jours était arrivé, le jour tant attendu. Deux cents invités. Un repas gargantuesque. Cela faisait des années qu’Alain et Marie-Laure attendaient ces moments. Ils ont pris du temps, ils y ont mis du cœur, après des réminiscences fugaces et les lyrismes au bord des plages, les instants étaient devenus précieux pour prononcer le Oui et se dire la vérité les yeux dans les yeux.

 

De ma vie, un couple ne m’était apparu aussi  heureux. Oui, c’est vrai, c’est un couple qui a une  force étrange, séduisante, dévastatrice. Installés à l’hôtel une semaine avant les événements, quelques curieux ont cherché à les voir, mais en vain.  Aucune trace du couple, ce sont les proches qui glisseront quelques informations ; pour certains,  ils sont à Monaco ;  pour d’autres, ils sont à Hollywood, ils sont à Douala, mais la meilleure viendra du couple même qui livrera l’information par personne interposée, « nous sommes à Massy et notre absence est consécutive à la préparation des noces. Les journalistes, les écrivains, les photographes se sont mobilisés, ils veulent avoir à les émotions à  chaud. Pour ces derniers,  les mariés doivent  donner leur  sentiment sur cette  passionnante histoire qui a très longtemps duré. L’amour est le grand-maître comme disait Molière dans l’école des femmes, il nous fait devenir ce qu’on n’avait jamais deviné. Le mariage est un panorama, il affiche la sensibilité et un parcours, on y retrouve des hauts et des bas. Mais pour se connaître et s’aimer, il faut tout simplement des choses simples et les  choses simples, on les a vécues à cette cérémonie. C’est à la mairie de la ville de Massy que l’événement entrera dans l’histoire. L’ambiance qui entoure le cérémonial est vivifiante.

LE MARIAGE de charles

Depuis la veille, Alain avait une seule obsession, rencontrer ses invités  dans son costume de marié. Ce samedi-là, deux personnes vont entrer dans l’histoire et réaliser leur rêve. Le couple Ekwalla s’aime :  leur beauté est évidente, ce sont deux personnes sobres  mais  éclatantes dans leur esprit et par l’attention passionnée qu’il  se  porte. Ce sont deux personnes  épanouies, expérimentées, vaillantes et justes.  Ce samedi-là, C’est d’abord l’entrée en grande pompe de monsieur Alain Ekwalla qui marque la salle. Après une brève détente  à la Française, c’est la belle et dulcinée Marie-Laure qui fait à son tour son apparition. L’heureuse Mariée arborait une robe ample rose avec un très joli décolleté en V tandis que le marié Alain Ekwalla était classique dans son costume noir. L’occasion vient donc  pour ce discret homme de déclarer sa flamme. Il  dira :  » Depuis quelques années, je partage la vie de Marie-Laure, et je suis heureux, j’ai décidé de  l’épouser. »

Quant à Marie, elle remet la bague symbole de leur amour et la scelle entre les  doigts de son mari  pour l’éternité. Alain Ekwalla, petit frère d’un célèbre artiste camerounais (Jeannot Ekwalla) était voisin de sa future femme dans leur jeunesse. C’est dire que les deux se connaissent depuis longtemps. Il y a eu des éloignements, chacun a connu ses expériences de la vie, mais la meilleure expérience est celle que nous livre notre mémoire d’enfant, c’est pourquoi les deux se sont retrouvés là pour exprimer les vœux qu’ils ont nourris depuis de longues années. Alain a passé des moments difficiles d’une vie comme tout homme peut connaitre et c’est Marie Laure qui l’a aidé à se relever. Marie Laure elle-même n’a pas échappé à la morsure de la vie, Alain l’a constamment soutenue et encouragée. Allain dira même à un de ses proches que Marie Laure  est une femme extraordinaire, elle  a révélé en lui une force qu’il s’ignorait. « Elle m’a poussé, elle m’a encouragé, elle m’a conseillé, elle a toujours été là. » Dira t-il. Donc lui faire une déclaration plus de  vingt ans après, devenait la seule chose qui lui restait.

Le mariage, c’est l’union de deux êtres qui s’aiment, ils ont fait de cette journée un moment unique tout comme l’histoire qui les façonne. Après les échanges des  alliances, ils ont  compris que le  vrai rêve a commencé. La flamme de l’amour était allumée, la vraie vie redémarre. Ce jour fut donc une nouvelle naissance. La première sortie annoncée en grande pompe autour de 12 h. L’émotion est vive. Le maire célébrant d’origine malienne est visiblement heureux de se retrouver parmi ses frères africains. Après le rappelle des articles 212, 213,214, et 215,c’est la collation dans une salle non loin de la mairie qui s’ouvre . C’est Nadia Ewandé qui va faire le premier show. Elle chante et tout le monde est sur la piste. La soirée était lancée. Parmi les personnes présentes se trouvait également l’écrivain Calvin Djouari, Grand Prix Aimé Césaire, qui leur remet une de ses œuvres majeures. « Le retour du roi Rudolf Douala Manga Bell. » Il y avait également Marco Bella, venu spécialement du Cameroun, le célèbre chanteur Guissa, Priscillia Ngando la fille de Danger Ngando. Invitée à chanter, la grande dame va éblouir la soirée en reprenant la musique des Antilles. Sans oublier l’imposante présence de Papa Zoé… Sur le plan formel la famille Moukoko prend la parole au nom de  la tradition la cheffe de la famille fera en langue Douala un discours très émouvant au couple. Voilà l’arbre du futur planté par deux personnes qui ont cru jusqu’au bout. A Dieu de terminer l’œuvre qu’il a commencé.

 

 

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