Michel Lobé Etamé (Journaliste indépendant)
Depuis quelque temps, nous sommes abreuvés par un discours calamiteux, pitoyable, haineux et mesquin de quelques esprits qui mènent une campagne contre les panafricanistes. Mais comme plus rien ne doit nous surprendre, il est inutile de focaliser nos forces contre cette vermine sans âme dont le seul idéal reste la servitude volontaire. Ce combat simpliste a connu par le passé une fin de non-recevoir des élites noires américaines qui voulaient opposer Martin Luther King et les activistes tels que Malcom X ou les Black Panthers dont la rhétorique s’opposait farouchement à la discrimination raciale, à la violence d’une justice et d’une police partiale et gangrénée par la pensée dogmatique de la suprématie aryenne.
Les leaders noirs américains avaient fait preuve de sagesse et de grandeur d’esprit en évitant de se battre entre eux, car tel était le but recherché par les suprémacistes blancs. Nous pouvons nous inspirer de cette solidarité qui a permis à ces esprits de s’accepter et de poursuivre des chemins différents pour libérer l’Amérique de l’oncle Tom d’un cancer métastatique. En effet, notre jeunesse, au cœur des luttes de liberté, de souveraineté et d’indépendance totale contre le néocolonialisme ne saurait tolérer la moindre faiblesse dans leurs actions fortes et pacifiques. Notre continent ne peut continuer à écouter un disque abrutissant et infantilisant, rayé au fil du temps et qui ne peut se recycler. L’Afrique a conscience de ses faiblesses. Elle n’ignore pas non plus qu’elle doit décider de son avenir par un développement qui prend en compte ses forces et ses faiblesses.
L’Afrique sait aussi qu’elle est minée de l’intérieur par des élites corrompues et les forces exogènes qui redoublent d’efforts pour pérenniser un système décrié, mensonger et barbare, car il repose sur l’aveuglement glouton et le déni systématique des néocolonialistes. Les débats en cours et les faux-semblants sur la lutte pour la souveraineté ne sauraient nous faire oublier que les croque-morts ne désarment pas. Une chose est sûre, nous avons les mêmes ennemis qui prônent la démocratie chez eux et le chaos chez nous. Le discours de ceux qui choisissent délibérément de combattre les panafricanistes au lieu de s’attaquer au mal profond installé depuis des siècles et dont le but est de créer des poches de guerre partout en Afrique est tout simplement honteux. Ces renégats, sous la houlette de bonnes paroles sont démasqués. Leur double langage ne saurait déstabiliser une jeunesse avide de liberté. La jeunesse africaine aspire à la liberté, à une réelle souveraineté, à l’amélioration de leurs conditions de vie sur leur continent.
C’est la seule bouée pour mettre fin à l’exode dramatique vers l’Europe qui indiffère leurs dirigeants. Nos pourfendeurs sont toujours à l’affût. Ne leur donnons pas l’occasion de se nourrir de nos divisions, de nos faiblesses et de nos peurs. C’est ensemble que nous devons mener un combat qui sera long, semé d’embûches et de bien souvent inéquitable. Mais nous le gagnerons. Nous n’avons pas le choix. Les ennemis de l’Afrique œuvrent à déconstruire la dynamique des panafricanistes et à prolonger ainsi le néocolonialisme. Ils disposent des médias puissants capables de relayer des mensonges à travers une propagande grossière. L’objectif final est de sortir du larbinisme installé depuis l’esclavage et qui a fait de nos chefs d’Etat des femmes et des hommes corvéables à souhait. Nous ne pouvons l’accepter pour notre jeunesse qui aspire à vivre comme tous les citoyens du monde. L’Afrique veut un développement inclusif avec tous ses enfants et des partenaires disposés à apporter leur contribution avec des contrats gagnant-gagnant. C’est pour cette Afrique que les panafricanistes sont combattus. Mais plus rien ne sera comme avant. Qu’on se le dise !
