Qui connaissait Sainte-Lucie avant les Jeux olympiques ? Pas moi. D’ordinaire, lorsque l’on regarde les jeux, on attend avec impatience les épreuves de sprint et les relais 4×100 mètres, ces courses spectaculaires où, en quelques secondes, les athlètes nous éblouissent par leurs prouesses. Ce samedi, le monde entier a été stupéfait par une sprinteuse venue de Sainte-Lucie : Julien Alfred. Jusqu’à ce jour, personne n’avait entendu parler d’elle ; on connaissait les Américaines, et on attendait les Jamaïcaines. Mais cette jeune fille a émerveillé le monde entier.
Grâce à Julien Alfred, dont le nom entrera à jamais dans l’histoire de son pays, au moins deux milliards de personnes ont prononcé le nom de Sainte-Lucie. Depuis samedi, les amateurs de sport recherchent frénétiquement sur Internet pour découvrir où se trouve cette petite île montagneuse, qui n’a pas encore un million d’habitants, mais qui s’est hissée au firmament grâce à une enfant du pays. À 23 ans, Julien Alfred est devenue la sportive la plus célèbre de toute l’histoire de Sainte-Lucie.
Pour sa première participation aux Jeux olympiques, Julien Alfred a remporté la médaille d’or sur le 100 mètres féminin samedi, et une médaille d’argent au 200 mètres hier soir. C’est cela aussi la beauté du sport et des jeux : révéler au monde des talents inconnus. Et fait parler les pays rares comme ce fut le cas du Cameroun en 1990 en Italie.
Seul le sport, cette passion universelle, peut accomplir de tels miracles. Julien Alfred considère ce moment comme une bénédiction pour son pays. À travers ses performances, elle court pour Sainte-Lucie, cet État isolé dans les Caraïbes, entouré de montagnes et d’eaux scintillantes. Ce qui rend cette victoire monumentale, c’est qu’elle a triomphé face à deux stars de l’athlétisme mondial, Sha’Carri Richardson et Melissa Jefferson, sur qui tous les regards étaient braqués lors de la finale. Bravo à Julien Alfred, qui a fait rêver les jeunes de son pays, leur offrant l’espoir de croire en eux-mêmes et de marcher, eux aussi, un jour sur le toit du monde.