Rufaï ! Peter Rufäi ! C’est en ce terme qu’Abel Mbengué annonçait à ses auditeurs à la radio lors de la rencontre Union de douala Stationery Store d’Ibadan. Le match comptant pour le match aller de la coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe. Le match qui s’était soldé par un zéro but partout, verra la victoire d’union au Nigéria qui remporta la finale par 3 buts contre 1. Il est à noter que le stationery store était un club de troisième division qui était parvenu dans une finale continentale. N’eut été la grande classe d’union de douala avec les joueurs comme joseph Antoine Bell, Mayebi, Kamga, Bep solo, Mademoiselle, ce club nigérian aurait remporté la coupe, tant elle était forte avec dans ses bois un gardien qui sera l’avenir de son pays.
Mais laissons l’histoire. Ici, c’est cette rencontre qui me fait chaud au cœur, deux adversaires d’hier, de deux pays rivaux dans le domaine football. L’un vient à la rencontre de l’autre pour la beauté du sport, la chaleur humaine, la fraternité africaine. On n’a, en aucune façon, vu cela entre sportifs camerounais et nigérians. Ce sont deux joueurs des années 80, ils se sont affrontés plusieurs fois. Généralement les gardiens n’ont pas la faveur des observateurs pourtant la victoire dépend de leur prestation. Les deux gardiens sont des légendes en Afrique, ils ont été des gardiens particulièrement spectaculaires. Chacun a remporté des trophées, mais leur plus grand succès, c’est lorsqu’ils sont allés en coupe du monde 1994 et ont fait sensation, si on observe convenablement, ils sont détenteurs du plus grand nombre de matches joués, deux talents qui ont duré dans le temps.
Considérés par plusieurs observateurs comme les plus grands de tous, Bell et Rufaï étaient des gardiens impressionnants. Avec des arrêts réflexes, sens du placement, position des joueurs sur le stade, sorties moins hasardeuse, et cette habitude de stopper les penaltys. Les deux avaient tout ce qu’on peut attendre des gardiens. Contrairement à Bell qui est un homme qui prend plaisir à parler, Rufaï est marqué par la sérénité. On peut ajouter à ce souvenir des noms comme Henri Woso, Stephen Keshi, Clément Temile, Samuel okwaragi, Yekini. Il faut rendre hommage au geste de ces deux glorieux joueurs, surtout à celui qui s’est déplacé pour rencontrer l’autre ancien collègue, ils doivent savoir que ce sont des gestes modèles, qui rendent l’homme immortel, ils sont sans aucun doute, les meilleurs gardiens de buts de l’histoire du football africain.