En ce 11 février 2024, alors que le soleil surplombait dans le ciel azuré, le village de Yassem a célébré avec faste et émotion la 58ème fête de la jeunesse. Les petites ruelles pavées de souvenirs étaient ornées de guirlandes aux feuillages multicolores comme à l’époque où on recevait les français de Marquillies, le village mis au propre à la veille était flamboyant, témoignant de l’unité et de la fierté de cette communauté qui avait grandi et prospéré au fil des ans.
Il y a vingt ans de cela, j’avais visité mon petit village endormi pour suivre mon destin ailleurs après séjourné longtemps avec la majesté Mbatti Benjamin, le véritable constructeur du pays Yassem. Aujourd’hui, en le revoyant, je découvre un Yassem métamorphosé, vibrant d’une énergie nouvelle, animé par une population dynamique et diversifiée. La future intronisation de Sa Majesté Sanda Oumarou ajoutait une aura particulière à cette journée, annonçant un avenir empreint de promesses et de réalisations. Le défilé, moment phare de la journée, débuta avec la grâce et l’élégance des tout-petits du jardin d’enfants, les préscolaire avec leurs chants patriotiques résonnant dans l’air cristallin.
Puis vinrent les élèves des écoles primaires, du centre académique bilingue, du CETIC et du lycée, défilant avec une fierté palpable, sous les regards admiratifs des autorités, des élites et de la population de Yassem et ses environs. Cette fête de la jeunesse, au-delà de ses festivités colorées, symbolisait l’engagement et la détermination des jeunes à surmonter les obstacles. Dans ces villages reculés comme Yassem, où l’éducation était souvent synonyme de défis et de privations, chaque enfant défilant incarnait un espoir, une force de résilience face à l’adversité.
En tant qu’élite qui a foulé les sentiers boueux de ces écoles modestes, je connais trop bien les difficultés rencontrées au quotidien : le manque d’enseignants, de matériel didactique, d’accès à l’Internet et aux outils technologiques modernes. Malgré tout, je ne pouvais m’empêcher d’admirer ces enfants qui, malgré ces défis, trouvaient en eux la force de poursuivre leurs rêves, de tracer leur propre chemin vers un avenir meilleur.
A la fin du défilé c’était le lecture du discours du président à la jeunesse, discours fait à la veille qui rappelait en même temps que le Cameroun est bel et bien un continent. A la fin des cérémonies, c’était les tam-tams et les tambours comme les Yassemois savent bien le faire. À travers leurs pas assurés sur le pavé, on lit l’espoir, la détermination et la résilience. Ces enfants, en bravant les difficultés qui sont devant eux, sont en train de tisser les fils de leur destinée, de transformer les contraintes en opportunités, bien que la danse dure souvent et qu’elle est parfois enivrante, tous marchent vers un avenir radieux.