Yangba, ce village en miniature du Mbam qui vient d’être doté de son premier établissement secondaire est un village qui laisse couler le temps. Un village qui se bat depuis ses origines avec des moyens très limités ; mais un village décidé, qui sait qu’un jour même par le sport, il y arrivera. Et pour parler du sport, on entend parler de son équipe Black Power FC. Le petit village, avec cette mosaïque humaine essaie de jour en jour, de se rapprocher désormais par le sport en formant la fine fleur des joueurs de la contrée. Yangba, c’est d’abord la nostalgie des joueurs de légende comme Benjamin Mée, Bouri Michel, son mythique capitaine Daniel Niwané sans oublier Njoya Martin et Mvom Moïse. Je les ai tous vu jouer dans les années 70. Les jeunes d’aujourd’hui reviennent pour nous faire revivre l’émotion et le chemin de cette passion, quand on les voit jouer, on sent la foi au bonheur, des modestes joueurs, mais ambitieux. Avec leur entraîneur Mouindja Roger, ancien sociétaire de Dragon de Yaoundé. Le football se modernise à Yangba.
Un football dont les racines remontent à très longtemps, imaginez un terrain en herbe mal taillé, imaginez une furieuse mêlée du public arrêtant un match parce que le but est contestable. Je l’ai connu à notre époque. Le football a toujours été le jeu préféré de notre village. À l’époque, tous les coups étaient permis, les habitants de deux villages se disputaient pendant des semaines après un match perdu ; aujourd’hui le jeu est tactique. Le stade Sangouing Wouri Alphonse, est désormais un stade mythique avant, c’était le stade ovale de l’école principale où Niwané dribblait tout le stade avant de marquer. On peut dire aujourd’hui qu’il a un successeur c’est le petit Mending Danielo. C’est un joueur à surveiller de très près, Dieu aidant il ira loin. Un jeune qui a une puissance physique, sobriété dans le jeu, très concentré qui monte en expérience, doté d’un bon jeu de tête, avec un sens du déplacement et de la relance, il a toutes les qualités d’un milieu qui en font à priori un joueur brillant, son point fort, c’est le milieu, à ce poste.
Il est un infatigable numéro 10, on l’appelle l’empire du milieu, il a une organisation clairvoyante du jeu, c’est la plaque tournante. Avec sa présence, on sait que le match est à moitié gagné. Il connaît le pressing, c’est lui, souvent, il joue excentré, souvent axial, de toute façon, c’est lui qui imprime le rythme au match. Il n’est pas le seul, ils sont nombreux dans cette équipe, tous pétris de talent, et capable de tous les sacrifices. L’une de leurs armes essentielles, est l’esprit d’équipe. Une vidéo de quelques minutes que j’ai eue à regarder montre des défenseurs qui peuvent jouer soit la défense de zone, c’est-à-dire chaque arrière surveille une partie de la défense, soit la défense individuelle où chaque arrière surveille un adversaire précis, avec une excellente communication, et surtout ils ont capables de rompre la défense à temps et mettre les adversaires hors-jeu.