Depuis quelques jours, alors que le Niger traverse des crises et des tensions politiques intenses, Samuel Eto’o est reçu avec faste dans ce pays. Reçu par le président Tiani, la visite d’Eto’o Fils résonne non seulement comme un geste sportif, mais aussi comme une action diplomatique de grande envergure. Jamais auparavant une icône du football, telle qu’Eto’o, n’avait été aussi vénérée en Afrique et au-delà. L’homme Eto’o Fils transcende désormais son statut de sportif pour devenir une figure politique incontournable.
Ce joueur, autrefois célébré pour ses exploits sur les terrains, est désormais reçu en privé et officiellement avec tous les honneurs par les chefs d’État africains et du monde, tel un messager des dieux. Une visite hautement sportive d’abord, puisqu’il déclare sur sa page Facebook : « J’ai noté avec une grande satisfaction les efforts de développement en matière de sport et, singulièrement, du football entrepris sous la conduite conjointe des autorités et de la fédération nigérienne de football. Efforts dont le peuple nigérien peut légitimement être fier. À cet effet, avec humilité et profond respect, j’adresse aussi ma profonde gratitude à Son Excellence, le Général de brigade Abdourahame Tiani, Président du Conseil national à Niamey, pour m’avoir honoré d’une audience durant mon séjour.
Ce séjour a renforcé ma conviction d’une nécessaire et indispensable collaboration, voire d’un compagnonnage entre nos fédérations nationales de football, afin de rendre le football africain mieux représenté, plus attractif, et surtout plus influent. » Mais nous voyons aussi un clin d’œil politique, puisque tous les dirigeants du gouvernement de transition étaient présents. Malgré les combats qu’il affronte, malgré les flèches qui le ciblent de toutes parts, Eto’o Fils demeure, aux yeux du monde, cette légende vivante, ce héros que l’Afrique chérit. Habitué des palais, et comme nul n’est prophète en son pays, c’est à l’étranger qu’il reçoit les hommages les plus appuyés.
Le Cameroun, son pays natal, riche d’une culture profondément nationaliste, est un pays de luttes, en quête incessante d’une autodétermination véritable. Aujourd’hui, alors que le Niger choisit courageusement de se libérer des chaînes qui le liaient à certaines puissances européennes, il se tourne vers ceux qui peuvent l’appuyer dans cette quête de souveraineté, quel que soit le domaine de leur action. Avant Eto’o, des figures comme le professeur Nyamsi, Nathalie Yamb et Kémi Seba, des influenceurs et activistes panafricanistes, avaient été accueillies avec les mêmes égards. Mais là où ces derniers prônent l’activisme engagé, Eto’o incarne la diplomatie sereine, l’approche rationnelle et pacifique. Son voyage en ces temps troublés est porteur de multiples enjeux politiques et diplomatiques.
Le Cameroun, pays frère du Niger, nourrit depuis un certain temps de nouvelles opportunités de coopération. Ce n’est pas par hasard qu’Eto’o Fils est reçu au plus haut sommet de l’État. Il s’agit de séduire la jeunesse camerounaise en passant par l’image de leur plus illustre fils. Cette actualité, brillamment mise en avant, tisse un lien encore plus fort entre ces deux nations. Tout le gouvernement nigérien était visiblement rav i de la présence de cette icône parmi eux. Eto’o demeure cet enfant béni, non seulement du Cameroun, mais de tout un continent. Il est, sans conteste, une fierté africaine, une étoile qui brille pour tous. Son parcours, guidé par une mission divine, le mène à rencontrer les grands de ce monde, non pour sa propre gloire, mais pour œuvrer au bien des plus humbles. Eto’o Fils est, et restera, une fierté continentale, et c’est une immense chance pour le Cameroun de pouvoir se dire le père d’un tel fils.