La triste nouvelle s’est répandue comme une poudrière au sein de la classe politique congolaise, suscitant les sorties de divers acteurs. Moïse Katumbi, l’un des proches du défunt présent sur le sol ivoirien au moment du crime, a dû précipiter son retour au pays au nom de la mémoire de son compagnon. Les premiers mots de toute la classe politique congolaise laissent percevoir une vive émotion. « C’est un assassinat politique… On veut nous réduire au silence ». S’est-il insurgé avant de poursuivre dans le même ton expressif de sa colère ? « Quand on ne contrôle plus rien dans le pays, on arrête mes conseillers, on arrête mes partenaires, on tue… ». Le pouvoir est directement pointé du doigt à travers ses déclarations. Martin Fayulu, le principal opposant du régime Tshisekedi, condamne un « crime odieux » et demande qu’une enquête. Dans la mêlée des lamentations, l’Union Européenne exige aux autorités congolaises de « faire vivement la lumière sur les circonstances…et d’en faire traduire les responsables en justice ».De son côté, l’ambassade des États Unis regrette le « meurtre brutal » de celui qui fut avant sa mort député de la Nation. Le chef de l’État Félix Tshisekedi a interpellé les autorités judiciaires et policières « à faire toute la lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble qui dénature la scène politique de la république démocratique du Congo ». Selon plusieurs sources à notre disposition, Chérubin Okende s’était rendu à la Cour constitutionnelle pour régler les affaires politiques, avant d’être brutalement arraché à la vie par des hommes sans foi ni loi. Selon le journal Le Monde, « le porte parole du gouvernement a annoncé qu’une enquête préliminaire a été lancée au niveau de la police nationale et qu’une commission d’enquête plus large sera mise en place où seront associés les services étrangers des pays amis pour qu’en toute transparence… ».A cinq mois de l’élection présidentielle en RDC, les tensions entre l’opposition et le pouvoir inquiètent. Les escalades verbales des camps opposés augurent une situation tendue en cours d’éclatement. L’on dénonce la gouvernance de Félix Tshisekedi qui se radicalise, surtout avec un code électoral taillé à sa mesure pour assurer son maintien au pouvoir. Martin Fayulu insiste pour un audit interne du fichier électoral par une institution indépendante. Pour le leader de Lamuka, plateforme de l’opposition, « La CENI a peur de l’audit externe pour ne pas se faire démasquer ». Au cas contraire, « Nous considérerons qu’il n’y a pas eu l’élection, que la crise de légitimité qui s’est accentuée après les élections de 2018 va continuer ». Renchérit-il.
RDC- Qui a assassiné l’opposant Chérubin Okende ?
- Publié le 18/07/2023
- à 12h08