Par Yana Bekima
Le Niger vit un différend interne. Il est impératif de laisser les Nigériens régler leur différend. Mais qu’observe-t-on ? Les puissances étrangères viennent s’y greffer comme si tout se jouait au Niger alors que c’est un état souverain. En effet, la position géostratégique du Niger fait de ce pays l’objet de toutes les convoitises d’où les ingérences étrangères.
Le puzzle se complexifie chaque jour.
Nous voyons pour ainsi dire une agression, une invasion d’un pays souverain qui se bat depuis de longues années pour sa survie. Nous avons vu l’expérience libyenne avec toutes les conséquences qui en découlent. Nous Africains, ne pouvons rester passifs, il nous faut agir, il nous faut parler et condamner. La crise nigérienne est une crise africaine, n’attendons pas que cela arrive devant notre porte. Ce serait pour certains États africains « regarder l’incendie jusqu’à ce que le feu arrive dans leur maison ».
Catastrophe humanitaire, avec de nombreux mouvements aux frontières
Même à l’intérieur de la CEDEAO, les voix divergent, quant aux mesures prises par celle-ci vis-à-vis des populations nigériennes et de la junte militaire au pouvoir depuis quelques jours. Fermer hermétiquement un pays, est-ce cela promouvoir les droits de l’homme ? Lorsqu’on écoute attentivement les débats actuels qui ont cours, les Africains ne veulent pas d’un deuxième chaos libyen. La CEDEAO devrait savoir raison garder afin d’éviter l’escalade qui conduirait à une implosion de toute cette région. Si l’on condamne les coups d’État militaires, il faut dénoncer les coups d’états-civils avec le non-respect des constitutions.
Cette politique de deux poids deux mesures ne ferait que décrédibiliser cette organisation. Les principes doivent être les mêmes pour tous. Au lieu de paraître ridicule en se faisant passer comme « une force en attente d’être activée » alors que les terroristes ont toujours attaqué impunément les Etats du Sahel sans qu’aucune force ne s’active, la CEDEAO ferait mieux de protéger les populations. La CEDEAO, par ses agissements devient un instrument d’agression à la solde de certains pays occidentaux contre ses membres. Et ce n’est pas acceptable aussi que la CEDEAO devienne un instrument pour affamer ses populations.
Solution : diplomatie culturelle
La CEDEAO doit écouter les peuples parce qu’elle a été créée par les peuples. L’action diplomatique devrait être privilégiée par rapport à notre culture africaine. C’est de notre identité dont il s’agit. Cela nous rend différents des autres. Nous sommes d’abord des Africains et nous devons nous repositionner dans le monde dans la gestion des conflits.