Par Yana Bekima
Il n’y a pas de bonne guerre. La guerre c’est la guerre ! Aucune guerre n’est acceptable, encore moins justifiable. Car elle n’a jamais été une bonne chose, et encore moins une solution, quelle que soit la raison. Face à ce qui se passe en ce moment, nous ne pouvons que nous indigner et la dénoncer. Nous devons agir et au plus vite. Si la menace d’une guerre nucléaire n’est peut-être pas réelle, la probabilité est bien réelle. Une fois qu’on y est, c’est l’engrenage de la violence ultime qui prend le dessus. La guerre nucléaire ne doit pas être notre horizon. Il faut toujours tout faire pour l’éviter. Il faut éviter d’opposer la violence ultime à la violence ultime.
La guerre et le risque du nucléaire.
Les grands experts ont des avis remarquables à ce sujet car envoyer les troupes au sol, les combattants, comme l’envisage la France pourrait se révéler inefficace. Pendant 40 ans de guerre froide, jamais les forces de l’Otan et du Pacte de Varsovie ne se sont affrontées. Et ce n’est pas par hasard, mais c’est à cause d’une réalité qui tient à « la grammaire du nucléaire » ou à la règle du nucléaire. Celle-ci est fondée sur la règle de la dissuasion (Elle repose sur la possession de l’arme nucléaire mais aussi sur la capacité à l’utiliser par des moyens terrestres, maritimes et aériens). En d’autres termes, c’est être assis sur la règle de destruction mutuelle assurée ; c’est-à-dire que si l’un emploie la bombe et que l’autre réponde ; à la fin tous sont morts.
« L’envoi des troupes au sol », cette rhétorique est un jeu dangereux.
L’on doit comprendre que pour Vladimir Poutine, l’Ukraine c’est la Russie. Et les menaces de ce dernier doivent être prises au sérieux. « La grammaire du nucléaire » fait qu’aujourd’hui les troupes au sol de l’Otan en Ukraine font exister un risque majeur. Ce risque pour des puissances responsables est inacceptable. Il faut dire que l’emploi de l’arme nucléaire est fondé sur des cultures politiques, des cultures de sociétés et des civilisations. Le monde est en train de changer et ce qui paraissait impensable il y a 10 ans, 15 ans ou 20 ans apparait aujourd’hui différemment. La rhétorique de l’ennemi, la haine de l’autre s’est développée à un point où effectivement nous vivons dans une communauté internationale qui peut avoir envie, pour une part de régler son compte à l’autre.
La prolifération nucléaire est aujourd’hui de taille.
N’oublions pas que des pays comme le Pakistan, la Corée du Nord et bien d’autres ont l’arme nucléaire. Et c’est en cela que le principe de responsabilité est essentiel. Il existe une règle qu’il faut tirer de tout cela ; c’est que la logique de la force si elle n’est pas maîtrisée conduit à une escalade. C’est ce qui fait de la situation en Ukraine un véritable danger (à cause du principe de la logique de la force non maîtrisée). On l’appliquerait volontiers à la situation de Gaza. La politique israélienne telle que pratiquée constitue un véritable danger parce qu’il n’y a pas de véritable maîtrise de l’emploi de la force.
La problématique d’Olaf Schatz
Olaf Scholz, le Chancelier Fédéral allemand connait véritablement les conséquences qui pourraient amener à l’usage de ces armes qui ferait de l’Allemagne la cible numéro un de la Russie. Cela est un risque qu’il n’a pas envie de courir devant son opinion publique. La ligne rouge empêche donc l’Allemagne de s’engager et de retarder ses livraisons d’armes car la réponse de l’Ours Russe pourrait être imprévisible.
La guerre de haute d’intensité est précurseur de la guerre nucléaire
Tension entre les puissances nucléaires
En tout état de cause, aucun des pays belligérants n’a encore osé prononcer le mot. Personne n’est assez fou pour déclencher une guerre nucléaire qui infligerait des dégâts majeurs à l’ennemi. Mais nous savons que lorsqu’on est en face d’une puissance ou des puissances nucléaires, le pas pourrait être vite franchi.
La problématique du fait accompli
Il ne faut pas se payer de mots : la Russie de Poutine est en train de s’emparer des territoires de l’Ukraine. Il est inutile de penser qu’elle va y renoncer d’emblée. La politique du fait accompli pourrait être irréversible dans le Dombass, en Crimée et demain éventuellement sur d’autres portions du territoire ukrainien. La seule issue possible, si on ne veut pas l’issue d’un massacre à haute échelle, est qu’il va falloir se résoudre à ne pas fermer les portes à la diplomatie.
Risque de nouveaux fronts – Toutes les crises sont liées
Que se passerait-il si un autre front s’ouvre ? En dehors du front de Gaza, d’autres fronts pourraient s’ouvrir en Corée, en Afrique et la guerre pourrait se propager sur les cinq continents. Est-ce que la solidarité ne jouera pas aussi du côté russe ? Il faut prendre en compte cette réalité car le monde ne se réduit pas au drame et à la tragédie ukrainienne.
Appel à un cessez-le-feu
Chacune des parties qui s’affrontent continue à sacrifier sa jeunesse.
La guerre russo-ukrainienne est déjà un désastre absolu : des centaines de milliers de personnes ont été tués ou blessés, des millions de personnes déplacés, les destructions environnementales et économiques sont incalculables. Les dévastations futures pourraient être exponentiellement plus grandes au fur et à mesure que les puissances nucléaires se rapprochent de la guerre ouverte.