C’était le 29 mars à Blida qui fut le théâtre d’un exploit exceptionnel. Le souvenir des dernières minutes de ce match reste encore dans nos mémoires et à chaque fois nous éveillent. Au centre de cette épopée, deux protagonistes s’étaient illustrés, tous deux porteurs d’une symbiose éblouissante. L’un délivra une longue passe, l’autre, de sa tête, scella le destin. Pourtant, l’un des architectes de ce triomphe, en l’occurrence Ngadeu sera privé de la Coupe du Monde, une perte qui fragilisera la défense, lui qui avait l’habitude de mener l’offensive et de marquer souvent de la tête. Mais hélas, les caprices du destin se sont joués d’eux, et c’est ainsi qu’une fracture béante dans la défense, s’est ouvert jusqu’à nos jours.
Ces deux joueurs ont marqué les esprits lors du dernier match éliminatoire contre l’Algérie. L’un, colosse par sa stature, l’autre, modeste par sa corpulence, leur complémentarité s’est souvent révélé être le catalyseur de la défense camerounaise. Par delà les mots, il y a Collins Fai, figure émérite parmi les virtuoses du jeu. Tel un mathématicien de l’art du football, ce garçon est un prodige qui trace ses trajectoires avec précisions. Parlons d’abord de lui. Collins Fai fait partie de cette caste de joueurs d’élite, précis comme des géomètres dans leur jeu. Une simple passe de sa part peut sembler anodine pour les non-initiés, mais pour les connaisseurs, c’est l’œuvre d’un génie. Quant à celui qui reçoit ce précieux ballon, comme Ngadeu ce jour-là, il ne lui reste qu’à terminer la virtuose du geste.
Deux acteurs clés, un troisième en lice Toko Ekambi, voilà l’essence même du jeu collectif, où chaque but est une épopée héroïque pour tous. Dans l’arène du football, le regard se porte souvent vers celui qui a délivré le coup final, celui qui a transpercé les filets de l’adversaire pour offrir la victoire à son équipe. Mais parfois, c’est la genèse de ce triomphe qui révèle les véritables prodiges, comme la passe exquise de Fai, gravée dans les annales de l’histoire. Deux passes pour deux âmes essentielles, une danse harmonieuse sur le terrain, mais hélas, Ngadeu, pourtant l’un des piliers, se voit privé de la grande scène mondiale.
Il ne chantera pas l’amer refrain du ressentiment, mais encourage ses anciens coéquipiers à continuer. La justice divine agit toujours le voilà qui est revenu et ceux qui l’avaient barré son chemin, sont écartés. À Ngadeu de prouver son importance et de guider le Cameroun vers la gloire, il doit effacer les stigmates de cette absence passée. En ce qui concerne Collins Fai, sa vélocité et sa précision en font une pièce maîtresse sur le terrain.
Son art de manier le ballon a évolué, il est actuellement marqué par une maturité grandissante, qui fait de lui un redoutable joueur, tant en défense qu’au milieu. Sa longue passe à Tchamba, à Blida, est également un exemple de vision du jeu. Faï incarne le génie sur le terrain, une présence qui insuffle l’espoir et qui façonnera une fois de plus une équipe soudée. En fin de compte, ces deux joueurs reviennent pour redonner l’harmonie qui a manqué ces deux dernières années. Ils vont créer autour des Lions un univers guidé par la sérénité et la grandeur, où chaque mouvement est une ode à l’héroïsme. Parce qu’ils sont fait pour cela.