Par la Sœur Aline Rosette Marie Amogo
Le génie féminin des Sœurs Servantes du Saint –Cœur de Marie dans l’éducation : un héritage reçu de leurs Fondateurs qui se perpétue aujourd’hui.
Les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie, ont une vielle tradition éducative depuis la date de leur fondation en 1860. Les Fondateurs ont offert une éducation intégrale aux orphelines dont ils ont pris soin dès le début de la naissance de l’œuvre. Ainsi l’avait voulu le père qui voyait dans ce nouvel Eden « recueillement, solitude, tout est là, disait-il, on y apprend toutes les vertus en priant, en obéissant, en travaillant ». Former la personne dans son intégralité tel fut l’orientation qu’ont voulu les Fondateurs pour faire des enfants à leur charge des « petits messieurs et des petites dames », c’est ce projet éducatif que les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie offrent encore aujourd’hui dans les écoles dont elles ont la responsabilité de gérer.
Les Fondateurs des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie les anciennes et nouvelles générations ont frayé un chemin encore praticable de nos jours. Tant que l’éducation ne cultivera pas une vue intégrale de la vie, elle n’aura donc que peu de valeur et la même question hantera toujours les esprits : quelle est la fonction de l’éducation aujourd’hui ? Comment comprendre la fonction de l’Éducation aujourd’hui ? Le voyageur qui fait le tour de la terre constate à quel point extraordinaire la nature humaine est identique à elle –même, autrement dit : l’enseignant/ éducateur qui enseigne dans plusieurs écoles constatent que la nature humaine des apprenants est identique à elle –même.
Comment donc éduquer ?
Dans leur expérience d’éducatrice de la foi insérée dans l’Église locale aux services de tout l’Homme à l’image de Jésus Serviteur et de Marie Servante, les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie, épousent et expérimentent le vison de KRISHNAMURTI « La fonction de l’éducation est de créer des êtres humains intégrés, donc intelligents ». Car nous pouvons acquérir des diplômes et être mécaniquement efficients sans être intelligents. Éduquer ne signifie donc pas de produire des érudits, des techniciens ou des quêteurs d’emplois, mais des hommes et des femmes intégrés, libérés et épanouis. L’éducation devrait éveiller et offrir les valeurs : offrir pour une meilleure connaissance de soi. Comme l’offre éducative des Fondateurs des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie. « On y apprend toutes les vertus en priant, en obéissant, en travaillant ». Et aussi pour rejoindre Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne qui proposait de restructurer l’éducation autour de quatre piliers :
· Apprendre à connaître,
· À faire,
· À être et à vivre ensemble.
Le constat amer de l’éducation aujourd’hui se situe pour certains uniquement à la construction des savoirs nous voulons former des génies en science en négligeant le travail à faire au niveau de la formation humaine et intégrale.
À quoi sert une tête pleine, si dans le fait de vivre nous nous détruisons nous-même ?
Dans notre société, les enfants sont envoyés à l’école pour qu’ils apprennent qu’ils soient orientés dans une série parfois au choix du parent ce qui leur permettra un jour de gagner leur vie. Nous voulons faire des enfants d’abord et surtout des spécialistes et espérons ainsi leur donner une situation économique sûre. Est-ce que l’enseignement d’une science, technique permet à l’homme de se comprendre soi-même ?
Dans la vielle tradition éducative héritée par les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie :
Éduquer signifie aimer,
vivre l’amour et enseigner l’amour.
Nous aurons beau offrir une éducation de qualité, enseigner de grandes sciences et théories s’il nous manque l’amour, nous ne sommes rien. L’éducation depuis la nuit des temps a toujours eu des défis : les défis d’hier, d’aujourd’hui et de demain y faire face en usant quel secret ? Tout simplement celui des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie : Dieu au centre de tout au centre de l’éducation Aimer les apprenants, ils sont tous intelligents faut juste les aimer, car l’amour guérira même celui que nous pensons qu’il est moins intelligent celui qui est considéré comme le délinquant du groupe.
Méditer sans cesse l’hymne à l’amour pour avoir des énergies nouvelles dans la lourde mission qu’est d’éduquer les âmes première lettre aux Corinthiens chapitre 13. La connaissance technique, pour nécessaire qu’elle soit, ne résoudra en aucune façon, nos conflits psychologiques, nos pressions extérieures voire les problèmes d’indisciplines récurrents dans les écoles publiques et confessionnels l’apprenant est identique. Convoquons tout simplement l’amour. « L’homme qui sait faire éclater l’atome, mais qui n’a pas d’amour en son cœur devient un monstre ». Qu’est-ce que la vraie éducation selon les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie ? Une vraie éducation, devrait aider l’Homme à connaître par expérience le processus de la vie.
C’est cette expérience qui mettra la science à leur vraie place comme le dit krishnalurti : « Si l’on a quelque chose à dire, le fait même de la dire crée les styles, mais apprendre un style sans le sentir intérieurement, ne peut mener à une expression artificielle ». Une vraie éducation, aujourd’hui, doit être basée sur la compréhension de « ce qui est. » Tant que nous allons former les chercheurs de diplômes, les quêteurs d’emplois sans approfondir le sens d’une vraie éducation nous n’allons jamais aider l’individu dans son intégralité à l’aider même à se libérer de sa propre activité égocentrique avec ce qu’elle comporte d’angoisses et de conflits.
Travaillons sur l’individu d’une manière intégrale pour qu’il puisse aborder la vie avec toutes ses diversités, ses subtilités, ses profondeurs et ses altitudes, car, un esprit qui n’a été formé qu’à la connaissance est un esprit limité. Le vrai sens de l’éducation selon les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie ; consiste à comprendre l’enfant tel qu’il est, sans lui imposer l’image de ce que nous pensons qu’il devrait être et les parents devraient épouser cette vision du vrai sens de l’éducation.
Pour éduquer aujourd’hui, il faut se rééduquer soi–même et les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie se rééduquent au quotidien en vue d’offrir une éducation intégrale comme perçue dans les écoles dont elles ont la responsabilité de gérer le but étant : le salut éternel et les sanctifications des âmes ; la formation des petits messieurs et dames comme dans la vision de leurs Fondateurs.
Le vison éducatif des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie
Pour éduquer chaque enfant : il faut prier pour lui, il faut cultiver de la patience, de la vivacité, de l’intelligence, se rééduquer. Il faut comprendre ses tendances, ses aptitudes, son tempérament, son hérédité, les influences de son milieu, il faut un esprit vif et souple que n’encombrent ni systèmes ni préjugés. Il faut de l’habileté enfin, il faut un vif intérêt pour l’enfant et surtout un sentiment d’affection pour lui. Il faut un accompagnement spirituel et psychologique, un accompagnement personnalisé, lui offrir de son temps, le nommer par son prénom, ne pas attendre d’être salué, mais de saluer.
Amener chacun à découvrir son véritable sens d’intérêt, écouter chacun, orienter vers la sagesse vers la vérité, cultiver en lui les valeurs chrétiennes et morales, L’aider à modifier son comportement, l’amener à prendre soin de la terre, aider à cultiver le sens du partage, la compassion : Rire avec ceux qui rient, pleurer avec ceux qui pleurent, amener l’élève à initier des projets, ouvrir ses bras à tous et ne les refermer sur aucun : faire preuve de l’amour universel à l’image du Christ éducateur par excellence.
Est–ce possible de nos jours ?
La réponse est oui cela est possible dans nos écoles, il faut juste un grand esprit de foi de famille et de sacrifice : Testament spirituel des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie.
Conclusion
La vraie éducation commence par celle de l’éducateur. Il doit se comprendre lui –même, car son offre éducative est à l’image de ce qu’il est. Lorsque l’éducation qu’il a reçue n’a pas une base de vérité, que peut-il offrir ?
L’éducateur est donc invité à se connaître lui-même, si nous ne comprenons pas nos rapports avec les enfants qui nous sont confiés, mais les bourrons de connaissances pour leur faire passer ensuite des examens comment pouvons –nous mettre l’accent sur la formation intégrale ?
L’enfant que nous accueillons dans nos écoles est là pour être aimé, guidé, mais, si le guide qu’est l’éducateur lui –même est confus, borné l’enfant le sera aussi et l’éducation qu’il recevra sera une nouvelle source de conflit intérieur et extérieur.
« Pour chanter, il nous faut avoir un chant dans le cœur ; mais ayant perdu le chant, nous courons à la poursuite du chanteur » pour reprendre cet auteur, pour éduquer, il nous faut avoir de l’art, il nous faut aimer ce que nous faisons, il nous faut avoir du secret dans le cœur. Voilà partagé en si peu de mots la vision éducative des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie depuis des temps.
Héritage reçu de leurs Fondateurs et devancières.
Sœur Aline Rosette Marie Amogo, SSCM
SOURCES
Bible de Jérusalem :
corinthiens 13 Esclave de la Divine Majesté p 160.
Jacques Delors : les quatre piliers de l’éducation.
Testament spirituel du père François Delaplace,
fondateur des SSCM. Krishnamurti : DE L’EDUCATION