Était-il nécessaire de reporter les élections ?
À cette question, le politologue Owona Nguini répond que cette décision s’inscrit dans la continuité historique, car ce n’est pas la première fois que les mandats des députés et des conseillers municipaux sont prolongés. Ces prorogations, déjà appliquées par le passé, s’intègrent dans les conventions du système institutionnel camerounais, et ne surprennent que ceux peu familiers avec la politique du pays. En effet, les autorités ont la compétence d’évaluer l’opportunité de telles mesures. Ce report est encadré par l’article 15 alinéa 4 de la Constitution qui stipule :
« En cas de crise grave, le Président de la République peut, après consultation du président du Conseil constitutionnel et des bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, demander à l’Assemblée Nationale de décider par une loi de proroger ou d’abréger son mandat. Dans ce cas, l’élection d’une nouvelle Assemblée a lieu quarante (40) jours au moins et soixante (60) jours au plus après l’expiration du délai de prorogation ou d’abrègement de mandat. »
La décision de reporter les élections relève de l’appréciation des autorités et non du citoyen lambda. Analysons les raisons de ce report : il est à la fois politique et stratégique. Cette manœuvre vise à compliquer la situation des partis politiques sans représentants à l’Assemblée Nationale, notamment le MRC, qui serait ainsi écarté d’office. On se souvient que ce parti avait boycotté les dernières élections législatives et municipales, privant ainsi ses membres de la possibilité d’accéder à des fonctions administratives et de servir leur pays. Le choix du président de ce parti de se retirer de ces élections montrait une négligence des autres postes politiques, ce qui a laissé ses membres ambitieux perdants.
LE MRC
on va pousser les membres de ce parti à la faute, et comme ils sont violents et manquent d’organisation et de technostructure pour s’affirmer comme un grand parti ils vont tomber. Et le parti au pouvoir n’attend que cela pour en finir. Une autre analyse prédit la radiation imminente du MRC en raison des violences commises par ses sympathisants dans les ambassades camerounaises en Occident et contre d’autres Camerounais. Ils espèrent accéder au pouvoir en 2025, mais cette perspective semble improbable, ce qui pourra les pousser potentiellement à recourir à une violence terrifiante qui pourrait mener à leur radiation, à l’instar de l’UPC en 1955. Cette stratégie rappelle les propos de Louis Paul Aujoulat dans les années dans ces années de braise : « Au sein de cette grande famille qu’est l’union française, il existe, comme dans toutes les familles, des enfants plus turbulents ou moins disciplinés que d’autres, et les enfants sages ont parfois l’impression d’être oubliés, voire pénalisés, à raison même de leur sagesse. » L’histoire se répète ainsi inlassablement dans nos pays.
MAURICE KAMTO
Il sera plongé dans la tourmente et l’égarement, soumis aux manœuvres des stratèges camerounais qui le fatigueront jusqu’à ce qu’un jour, épuisé de mener seul le combat, il finisse par s’aligner. Cependant, il est important de souligner qu’il n’y a pas de démocratie dans l’entrave, tout comme il n’y en a pas dans la déconstruction systématique le désistement comme il l’avait fait. C’est l’autre face de la médaille qu’il reçoit. Le Cameroun est un pays d’une grande complexité. Certains individus, dans leurs bureaux, consacrent tout leur temps à réfléchir à des moyens de détruire les carrières des autres.
LE RDPC ET PAUL BIYA
On prépare sa réélection sans campagne à l’âge de 92 ans. Une fois réélu, une nouvelle révision constitutionnelle se profile, où un premier successeur sera nommé, suivi d’un second. Ce deuxième successeur est destiné à devenir le futur président du Cameroun. Le Cameroun avec mon Ami Kevin Kamdem on passait souvent des heures à rire à Dakar.