Mag-Afriksurseine-Mars-2024

LES PAYS DE L’AES SE RETIRENT DE LA CEDEAO

LA CEDEAO

Par Yana Bekima

A partir d’un communiqué conjoint rendu public ce jour le 28/01/24, les trois pays viennent d’acter leur retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, le Mali, le Burkina et le Niger, « désireux de réaliser leur l’intégration de la sous-région et mus par les idéaux de fraternité, de solidarité, d’entraide, de paix et de développement » viennent de franchir le Rubicon. Cette décision historique intervient alors que les trois pays sont dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État. Le dernier en date est intervenu le 26 juillet 2023 au Niger qui, en conséquence, reste encore sous les sanctions inédites de la CEDEAO.

La CEDEAO est désormais amputée des pays de l’AES.

Il faut noter que la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest fut créée le 28 Mai 1975 à Lagos (Nigéria). Après 49 ans d’existence, les peuples du Mali, du Burkina et du Niger « constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que cette organisation s’est éloignée des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme ».

 Relations tendues avec la CEDEAO

En outre, la CEDEAO, sous l’influence des puissances étrangères et trahissant ses principes fondateurs, constituait déjà une menace pour les populations (Malienne, Burkinabè et Nigérienne) dont elle était censée défendre les intérêts. L’organisation, dans un passé encore récent, n’a pas porté assistance aux États de l’AES, victimes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l’insécurité.

Une alliance sahélienne depuis septembre 2023

 Il est à noter que les trois pays, confrontés à des problématiques similaires d’insécurité, de djihadisme et de pauvreté, avaient déjà acté le 16 septembre 2023, la création de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Posture irrationnelle et mauvaise foi de La CEDEAO

Lorsque ces États, membres importants de la CEDEAO, ont décidé de prendre leur destin en main, cette dernière a adopté « une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales et illégitimes voire inhumaines en violation de ses propres textes ». Toutes ces choses ont fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées. Face à cette situation, Les dirigeants respectifs des trois Etats sahéliens (Le Capitaine Ibrahim Traoré, Le Colonel Assimi Goïta et Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’État du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger) ont décidé de prendre le taureau par les cornes, en prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes de leurs populations, par le retrait de leurs États de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).En attendant, les pistes de réflexion relatives à l’intégration économique et monétaire des trois états de l’AES (Alliance des États du Sahel) se poursuivent.

Ils quittent la CEDEAO « sans délai »

Après de nombreuses frictions et des pourparlers non concluants sur les périodes de transition entre les militaires au pouvoir, ces trois pays se retirent définitivement de la CEDEAO et de l’UEMOA en guise de réponse aux sanctions qu’ils ont subies de cette organisation sous-régionale, qui les accuse de ne pas respecter la feuille de route de la transition démocratique. Le retrait de cette organisation avec effet immédiat est le dernier acte de rupture en date de leur part, après avoir poussé les ambassadeurs et les forces françaises vers la sortie. Désormais, ils sont tournés politiquement et militairement vers la Russie.

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