Par Yana Bekima
UN RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE POUR TOUS LES AMOUREUX DE LITTERATURE
Ce fut une bonne occasion de s’évader au Salon du livre qui a ouvert ses portes le 6 mars 2024 à Palexpo à Génève ! Des livres, du cinéma et plein d’autres animations furent au rendez-vous jusqu’au dimanche 10 mars. En effet, plus de 600 auteurs et autrices étaient présents à cette rencontre ponctuée par des séances de dédicaces. Une manière de retrouver les éditeurs, auteurs qui font l’actualité littéraire francophone. Cette année, plusieurs animations tournaient autour de la thématique suivante : « Le Salon fait son cinéma ». Les amateurs de BD, polars, littérature jeunesse, romans s’étaient donné rendez-vous… Il y’en avait pour tous les goûts.
Le livre et la culture ont été sous les feux des projecteurs à l’occasion de la 38ème édition du Salon du livre de Génève à Palexpo.
Les prix littéraires, auteurs et autrices populaires, talents prometteurs mais aussi des figures issues de différents horizons sont montés sur les onze scènes du salon pour présenter leurs ouvrages et débattre sur de grandes thématiques entrant en résonance avec l’actualité. Le salon du livre a célébré également le cinéma à travers des temps forts mêlant échanges, expositions et animations.
GOÛTEZ AU POUVOIR DES LIVRES
Chaque printemps, le Salon du livre de Genève réunit les lectrices, lecteurs, écrivains, éditeurs et libraires pour célébrer les littératures d’ici et d’ailleurs. Tous viennent présenter leurs ouvrages lors des rencontres, des échanges et des animations autour du cinéma. Cette édition était éclectique et captivante. Les lecteurs ont eu le loisir d’aller à la rencontre d’auteurs et invités sur les différents espaces du Salon du livre.
TEMPS FORTS.
De nombreuses plumes conviées
Le salon a accueilli des débats captivants sur des sujets brûlants avec notamment la philosophe Sophie Galabru qui a analysé, sur la scène des loges, les familles actuelles pour aider à mieux comprendre les relations qui nous unissent ; l’autrice Claire Berest et l’ancien juge anticorruption et romancier Éric Alphen ont échangé sur les violences faites aux femmes et les féminicides sur la scène du boudoir ; Esther Taillifet et Jérémy Gorskie, qui ont en commun d’avoir lutté durant des années contre l’obésité et qui ont raconté leur cheminement vers l’acceptation de soi également sur la scène bien-vivre. Puis, ce fut au tour du chanteur Tim Dup, en duo avec l’actrice Alice Taglioni, qui ont raconté l’absence : celle d’une mère pour l’un, celle du père de son enfant pour l’autre. Une rencontre forcément émouvante sur la scène du boudoir.
Des débats captivants sur des sujet ultra-actuels.
L’écrivain Jacques Attali nous a propulsé en 2029, dans un monde au bord de l’effondrement final tandis que l’essayiste français Frédéric Encel analysait l’actualité brûlante des tensions et guerres internationales. Toutefois, Joël Dicker a convié Claire Audhuy, fondatrice de la structure culturelle Rodéo D’âme et Anne Hiltpold, conseillère d’État à la tête du DIP du canton de Genève pour échanger sur les bénéfices et les enjeux de la lecture chez les jeunes ainsi que les actions menées par les politiques publiques.
Intelligence Artificielle
Parce qu’elle fascine autant qu’elle dérange, l’intelligence artificielle s’est invitée dans deux grandes rencontres. Sur la scène du forum, des experts et professionnels du livre se sont réunis autour de la thématique « Intelligence artificielle : les défis du monde de l’édition ». Ce fut l’occasion de se questionner sur les menaces mais aussi les opportunités que représente l’intelligence artificielle pour le monde de la culture. Sur la scène des loges, Laura Sibony et Vivien Garcia ont dressé un état des lieux de l’IA avec pertinence et humour.
Par ailleurs, sur la même scène, Laetitia Colombani qui avait porté elle-même à l’écran son immense succès romanesque La tresse (Grasset) a non seulement évoqué l’aventure de son tournage dans Le voyage de La Tresse (Grasset) mais aussi partagé une expérience de vie puissante où la solidarité féminine se manifeste largement ! Sur la scène du forum, l’écrivain français Bernard Werber a imaginé des humains hybrides répondant aux défis climatiques. Quant à Sophie Loubière (Journaliste et productrice de radio française) , elle a raconté une civilisation qui remplace les femmes de 50 ans par des femmes plus jeunes et donc fertiles. Effrayant n’est-ce pas ?
Au salon africain
Cependant, sur le Salon africain, deux contes de 45 minutes ont été proposés aux enfants dès 6 ans : des histoires racontées par une conteuse accompagnée d’un dessinateur non-voyant dont les illustrations réalisées en direct ont été projetées tout au long de la narration sur un écran. Cette même scène a également accueilli des auteurs, autrices et éditeurs ultra-plébiscités. Un programme alléchant a mis le livre à l’honneur, Alain Mabanckou recevait le lauréat prix de la Vocation 2022 Diadié Dembele tandis qu’au même moment, à la CICAD, une table ronde était organisée autour du thème « Racisme chez les jeunes : médias, influence parentale ou effet de mode ? »
Enfin, dans cet espace, l’on a vu aussi l’écrivaine Beata Umubyeyi Mairesse (lauréate du Prix Ahmadou Kourouma 2023) et le dramaturge Dorcy Rugamba revenir sur le génocide des Tutsis au Rwanda. Et, pour clôturer cette folle journée du 10 mars 2024, Hemley Boum et Kiyémis ont navigué entre les continents en racontant ce qui se transmet à travers les générations, du Cameroun à la France. Et la cerise sur le gâteau, l’autrice Bessora a remporté le prix Kourouma 2024 pour son roman Vous, les ancêtres (JC Lattès).