Pour une personne comme moi qui a vécu au Gabon et qui connait bien les options politiques gabonaises, c’est un rêve que de penser que ces élections qui se déroulent au Gabon, qu’on verra la défaite d’Ali Bongo et de son parti PDG, le Gabon, le Congo, le Cameroun, Guinée, ce sont les mêmes pays, ils sont identiques dans leur composition gouvernementale, ils ont le même langage, ils ont les mêmes formations, ils ont les mêmes oppositions, c’est-à-dire des oppositions préparées, bien ficelées qui collaborent avec le pouvoir et qui joue à leur jeu. Il y a dans ces quatre pays bantous, des survivances anachroniques comme les problèmes tribaux très pénétrés dans leur âme, et ce n’est pas pour demain que cela va se défaire. Dans le contexte Gabonais, le président Ali Bongo avait réussi à bâtir l’unité, mais le drame qu’il a connu dans sa carrière a fait changer la donne.
C’est un bon jeune président passionné par le pouvoir qui s’était démarqué de son père idéologiquement, et qui conduisait son pays vers un modernisme contemporain, le Gabon de Bongo Fils n’est pas le Gabon de Bongo père, le père fait mieux et il commençait à se défaire des colons, en limitant l’exportation des richesses nombreuses du Gabon. Mais le coup qu’il a eu, est dur. Ce qui oblige aussi à durcir le pouvoir et à renforcer celui-ci, le clan Bongo estime dans leur subconscient qu’on a voulu l’éliminer (la superstition africaine oblige.) Mais que cela n’avait pas réussi, et il se doit maintenant de rester au pouvoir à vie. Après lui est probable que ce soit un de ses proches qui lui succèdent, ce sera comme ça en Afrique centrale, cela va prendre du temps pour qu’on voie apparaître la démocratie à l’Occidentale, et surtout avec le BRICS qui ouvre la porte à tous les dictateurs du monde, il faut dire que les démocrates africains perdent leur temps, l’Afrique retournera subtilement au parti unique, si elle ne l’est pas encore en majeur partie.
Il y aura violence au Gabon comme dans tous pays de la sous-région, paralysie de l’économie pour un temps, puis viendra le temps des contestations, période pendant laquelle, la population veut rester à la maison pour se reposer, puis viendra le temps des arrestations, et après le calme revendra, les choses reprendront comme si rien ne s’était passé, les prisonniers croupiront dans leur prison et Bongo passera, il sera acclamé par tous. tout s’est dessiné, après le Gabon, un autre pays de la sous région fera l’actualité avant de passer le relais à un autre pour le plaisir des oreilles africaines.