Dans nos sociétés camerounaises que je connais les mieux, l’importance accordée aux diplômes occupe une place prédominante. les diplômés sont perçus comme des preuves incontestables de compétence et d’expertise, ce qui leur garantit souvent l’accès à des opportunités professionnelles et surtout les postes de souveraineté. Certes, les diplômes jouent un rôle essentiel dans la validation des connaissances théoriques acquises au cours des études, mais ils ne doivent pas être considérés comme l’unique voie vers la réussite. Trop souvent, cette focalisation sur les qualifications académiques occulte la valeur immense que l’expérience pratique peut apporter.
Et l’expérience dans notre pays nous a démontré la dérive éthique de ceux là qu’on appelle Docteur ou agrégée, beaucoup ont démontré que l’école ne leur avait pas tout donné voilà pourquoi beaucoup sont aux bagnes, d’autres en fuite. je voudrais démontrer que ceux qui ont fait un bon parcours grâce à leur expérience ont apporté une grande plus value que ceux qui avaient fait des parcours classiques. je ne méprise pas les diplômes. ils valorisent nos acquis. En effet, l’expérience professionnelle est un vecteur d’apprentissage tout aussi précieux que les enseignements formels. Les personnes qui, à travers les défis et les responsabilités rencontrés tout au long de leur carrière, développent des compétences et des savoir-faire concrets, méritent une reconnaissance à la hauteur de leurs contributions.
Ces acquis, forgés sur le terrain, permettent souvent de résoudre des situations complexes de manière pragmatique et rapide, apportant une valeur ajoutée directe aux entreprises et aux organisations. Ce sont ces personnes qui, par leur expertise vécue, enrichissent le système avec une profondeur de compréhension que les livres seuls ne peuvent offrir. Ce que nous devons savoir c’est que : en dehors du cadre de l’école classique, il existe une multitude de voies alternatives pour acquérir la connaissance et développer des compétences. L’auto-apprentissage, par exemple, est une approche de plus en plus prisée grâce à l’accès élargi aux ressources numériques. Les plateformes en ligne, les cours ouverts à tous (MOOC), et les tutoriels spécialisés offrent la possibilité à chacun de se former à son propre rythme et selon ses besoins.
Ces outils permettent non seulement d’acquérir des connaissances théoriques, mais aussi de suivre des formations pratiques dans des domaines variés, tels que la programmation, le design, la gestion ou l’entrepreneuriat. Cette autonomie dans l’apprentissage favorise une curiosité constante et encourage la capacité à résoudre des problèmes de manière indépendante, des compétences essentielles dans un monde en constante évolution. Les différents coach, qu’on rencontre dans les réseaux aujourd’hui peuvent être considérés des apporteurs de connaissances. Ce sont des expériences.
Elles sont une valeur Incontournable dans la construction des compétences. Par ailleurs, l’apprentissage par la pratique, souvent sous forme de stages, d’apprentissages ou de mentorat, constitue une voie privilégiée pour se former. Il s’agit d’une méthode basée sur l’immersion dans un environnement professionnel, où les connaissances se construisent au fil de l’expérience et des interactions directes avec des experts du domaine. Les communautés de pratique et les réseaux professionnels jouent également un rôle déterminant dans la transmission de savoirs informels.
Par le biais de l’échange et de la collaboration, les gens peuvent développer des compétences spécifiques, innover et affiner leurs savoir-faire. Ces formes d’apprentissage, tout aussi riches que celles dispensées en classe, permettent à chacun de tracer son propre chemin vers la maîtrise et l’excellence. Il me revient en mémoire une histoire que je souhaite évoquer pour enrichir ma chronique, un exemple enseigné dans certaines écoles de commerce. Cette histoire raconte l’aventure d’un groupe d’Européens partis au cœur d’une contrée africaine pour exploiter une vaste terre qu’ils avaient acquise. Leur ambition : transformer ce paysage en une immense exploitation de maïs à échelle industrielle. Parmi eux se trouvaient des ingénieurs du pays d’accueil, tout aussi experts que savants. Ceux-ci déployèrent toute leur science pour mettre en œuvre ce grand projet. Mais voilà qu’un paysan, curieux et attentif, passait par là. Intrigué par la présence de tant d’étrangers et par l’agitation qui régnait sur sa terre natale, il s’approcha, animé par le désir de comprendre. Cependant, ses questions furent accueillies avec froideur.
Les ingénieurs, dans leur certitude, le repoussèrent, refusant de voir en cet homme simple un interlocuteur valable. Les années passèrent, et malgré leur savoir scientifique et leurs efforts méthodiques, le projet ne produisait aucun fruit. Le maïs refusait obstinément de prospérer, et la terre semblait se rebeller contre leur ambition. C’est alors que, désespérés et perplexes, les ingénieurs, les mains aux hanches, virent revenir le même paysan, qui tenait à leur parler. Les savants acceptèrent enfin d’écouter l’homme. Celui-ci, avec humilité, leur expliqua une vérité que leur science n’avait pas saisie : la présence d’arbres spécifiques dans cette région rendait la culture du maïs impossible.
Leur ombre et leurs racines profondes épuisaient le sol. Le paysan leur conseilla de déraciner ces arbres, une action que les ingénieurs, jusque-là aveuglés par leur savoir, n’avaient jamais envisagée. Ils suivirent son conseil, et la magie opéra. Les mois suivants virent éclore une récolte abondante, comme jamais ils ne l’auraient imaginé. Ainsi, deux mondes se rejoignirent : celui de la connaissance théorique des ingénieurs et celui, tout aussi précieux, de l’expérience ancestrale du paysan. L’un sans l’autre n’aurait jamais triomphé, et cette alliance inattendue révéla la beauté de la complémentarité entre savoir et expérience, là où la terre finit toujours par rendre hommage à ceux qui savent l’écouter. Ainsi, il est nécessaire de réévaluer la place accordée aux acquis de l’expérience.
Les sociétés modernes doivent apprendre à reconnaître et valoriser ces compétences pratiques qui sont le fruit d’années de travail acharné et de persévérance. En équilibrant la reconnaissance des diplômes avec celle des acquis de l’expérience, nous favorisons une société plus inclusive, où chacun a la possibilité de s’épanouir et de contribuer pleinement à son environnement, qu’il vienne du monde académique ou de celui de l’expérience car là où le diplôme se bloque l’expérience peut être un chemin alternatif.