Lorsque Benji Mateké a commencé à chanter, on aurait dit que c’était une décharge électrique qui parcourait tout son corps, l’avènement de l’homme fut fulgurant et grandiose. Son morceau emblématique, « Rosy Muna », a transporté tout public où il s’est produit et tout cela se passait dans des pas de danse envoûtante. Dans cette chanson, chaque note résonne tel un poème musical conçu en plein jour alors que les grands morceaux se fabriquent de nuit. La chanson rend hommage au début à un des siens, le regretté Moïse Banteké, célèbre animateur dont la voix résonnait comme un soleil sur les ondes, Benji Mateké se fait connaitre d’abord avec le morceau le Sorcier Bantou. Cette chanson elle-meme frappait les esprits avec le thème consacré. Du coup le cœur des auditeurs triomphèrent avec la chanson elle-même. « Il y a du soleil sur les ondes aimait dire Moise Bantéké ».
C’est en occident que Benji donne la mesure de son talent. Continent du spectacle par excellence, Benji Mateké s’illustre par un talent doublé. Son art le conduit à voyager à travers le monde, qui offre des performances dignes des plus grands. On le dit doté d’une voix nouvelle, une voix qui semble s’élever tel un hymne à la musique, un devoir qu’il accomplit avec une rigueur dynamique. Dans la famille Mateké, la musique est une tradition sacrée. C’est une véritable lignée de chanteurs. On sait qu’il a une petite sœur, la talentueuse Claudia Dikosso, qui s’illustre dans le makossa et le Bitkusi, révélant toute l’originalité d’une voix qui tisse les ressources formelles et symboliques de la musique camerounaise.
Outre Claudia, il y a aussi le jeune Martino Ngallé, toujours de la même lignée, qui chante avec une virtuosité telle qu’on pourrait croire l’entendre même chez les diables. Benji est un grand artiste, très posé. Il est difficile d’entendre de lui une mauvaise humeur, tant il est réservé. C’est un homme jovial essentiellement, et il ne faut pas oublier qu’il est un fin danseur. Son pas léger, de danse défie la gravité. Cela me fait souvent penser qu’il ne pèse pas trop tellement leste sur scène, il danse en équilibre sur un nuage de bonne humeur. Il apparaît naturel, comme si dès l’aube, il avait embrassé un voile de pureté. Elle se sent bien avec nous. Voilà parmi les chanteurs camerounais celui qui, sobrement, redonne à notre part de mélomane sa raison d’être.
On attend avec impatience ses prochains tubes qui, sûrement, nous placeront au sommet de la meilleure continuité du makossa. Benji est un homme authentique, qui apporte avec lui une bouffée de fraîcheur à tous ceux qui croisent sa route musicale. Parmi les artistes camerounais, il a marqué cette tradition musicale qui réveille en chacun de nous notre passion pour la mélodie. Nous attendons avec impatience ses prochains tubes, sûrs de nous transporter vers les sommets des rythmes.